Guedioura le plus mauvais,Farès le meilleur Algérien !

Après avoir fait une petite analyse dans notre livraison d’hier sur les trois matchs dirigés jusque-là par le sélectionneur national, Djamel Belmadi, notamment sur le plan de l’utilisation de ses joueurs, on va désormais se pencher de manière plus détaillée sur la derniere rencontre livrée par les Verts face au Bénin à Cotonou, comptant pour la 4e journée des éliminatoires de la CAN 2019. Un match que l’Algérie a malheureusement perdu sur le score de (1-0), concédant ainsi son tout premier revers de son histoire face aux Écureuils béninois. Le site spécialisé dans les statistiques, en l’occurrence Wyscout, a publié justement les statistiques de ce match Bénin-Algérie et bien évidemment, on se rend rapidement compte à travers les chiffres que les poulains de Dussuyer n’ont pas du tout volé leur victoire tant les coéquipiers de Nabil Bentaleb sont passés à côté de leur sujet, notamment au cours de la première période, où les statistiques ont été tout simplement affligeantes. Toujours est-il et si pour beaucoup, Sofiane Feghouli a été le meilleur joueur Algérien sur le terrain, les chiffres plaident surtout en faveur du sociétaire de SPAL, à savoir Mohamed Farès. En effet, ce dernier a été incontestablement le meilleur joueur du côté des Verts durant ce match, même si sa prestation n’était pas si exceptionnelle que cela, notamment sur le plan offensif où il n’a quasiment pas effectué le moindre centre dans la surface de réparation, mais toujours est-il, et face au rendement très décevants de ses autres coéquipiers, qu’il aura été le plus convaincant. Ainsi, au niveau des ballons récupérés, l’ancien joueur du Hellas Vérone arrive en tête avec 7 récupérations. Au niveau du dribble en un contre un, bizarrement, il a été le meilleur aussi, dépassant notamment Yacine Brahimi, puisqu’il a réalisé 5 dribles dont 4 réussis. Au niveau des duels offensifs, il arrive second avec cinq duels remportés sur 8 disputés. Défensivement aussi, il n’a pas été trop inquiété, même si le but qu’on encaisse vient de son côté gauche (Bensebaïni et Ghezzal n’ont pas su le couvrir). Pour ce qui est maintenant du joueur ayant raté son match, les statistiques montrent qu’Adlène Guedioura, au vu du temps de jeu qu’il a eu comparativement à d’autres joueurs, a été le plus mauvais sur le terrain. Ainsi, au niveau des ballons perdus, le joueur de Nottingham Forest arrive en tête avec 8 balles perdues. Pour un milieu de terrain, c’est énorme, notamment au sein d’une équipe qui dominait le match et qui faisait le pressing pour égaliser. Il est aussi le joueur algérien ayant commis le plus de fautes (4). Au niveau des duels défensifs, sur les 13 qu’il a eu à disputer, il en a gagné que 5 seulement. Pareil pour les duels aériens, lui qui en a gagné que 2 sur les 8 qu’il a disputés. Des statistiques très faibles pour l’un des joueurs les plus expérimentés du groupe pourtant.

Ghezzal transparent, Belfodil n’a tenté aucun tir !
Si Guedioura a été sans doute hors sujet durant ce match, même s’il a quand même tenté quelques tirs devant les buts, mais sans qu’ils ne soient cadrés, d’autres éléments à l’image notamment de Rachid Ghezzal ont eux aussi livré une prestation très faible. Le pensionnaire de Leicester City a été tout simplement transparent sur le terrain. Ni il a apporté le plus attendu en attaque, ni il a participé à la construction du jeu de l’équipe. Nonchalant, ses statistiques ont été pauvres. L’entraîneur national l’a d’ailleurs logiquement remplacé à la mi-temps, même si pour sa défense, on peut dire que tous les joueurs sont passés à côté de leur première période. Concernant Ishak Belfodil, préféré à Baghdad Bounedjah à la pointe de l’attaque, et bien son rendement n’a pas été si catastrophique, lui qui a remporté la majorité de ses duels aériens et a souvent essayé de jouer en déviation. Toutefois son rendement face aux buts fut très faible, lui qui n’a pas réussi à se procurer le moindre tir, au contraire de Bounedjah, qui, en une mi-temps seulement, a tenté tout de même deux frappes.

Le Bénin a pris le dessus dans les duels et les attaques rapides
Sur le plan collectif, la sélection nationale a eu la possession de la balle pendant 30 minutes sur les 100’ jouées (25’ pour le Bénin). Cependant, cela ne lui a pas servi à dominer outrageusement son adversaire. Bien au contraire, le Bénin a pris le dessus au niveau des duels qu’ils soient défensifs, aériens ou même offensifs. Cela démontre bien que les Verts n’ont pas mis l’intensité physique nécessaire pour remporter ce genre de matchs. Un point que Djamel Belmadi a soulevé d’ailleurs à travers ses déclarations post match. On a aussi noté qu’au niveau des attaques rapides, on a été littéralement dominés. Le Bénin en a eu 13 durant le match tandis que les Algériens seulement une ! Pourtant Belmadi a insisté auprès de ses poulains pour qu’ils jouent plus rapide devant, mais sans succès. Au nombre des corners, là aussi, le Bénin nous a dominés, lui qui a eu 6 corners alors que l’Algérie n’a pu en avoir que 4. Enfin, notons que l’EN a comptabilisé 370 passes pour un pourcentage de réussite de 76,8%. Sur ces 370 passes effectués, Guedioura et consorts ont en fait 51 passes longues. Là par contre, le pourcentage de réussite est édifiant (51% seulement), soit une passe longue sur deux fut ratée !

Voici comment Belmadi a évolué tactiquement
En plus d’effectuer des changements notoires avant et pendant le match, Djamel Belmadi a modifié aussi son schéma tactique à plusieurs reprises durant la partie suivant les joueurs qu’il incorporait en jeu. Ainsi, du début du match jusqu’au coup de sifflet de la fin de la première période, l’Algérie a évolué avec un 4-2-3-1. Au retour des vestiaires, le coach national est passé pour la première fois à un 4-4-2 et cela après l’incorporation de Bounedjah. À la 62’, Riyad Mahrez est entré en jeu, mais le coach a maintenu son 4-4-2. Cependant il a fait quelques réajustements puisque Feghouli a laissé sa place au sociétaire de Manchester City pour occuper un poste plus dans l’entrejeu (Un peu plus avancé comparativement à Bentaleb qui venait de sortir). Les Verts ont continué à jouer ainsi jusqu’à la rentrée d’Adam Ounas à la 74’ à la place de Belfodil. En effet, l’incorporation du sociétaire de Naples a contraint Belmadi à revenir de nouveau à son dispositif fétiche, à savoir, le 4-2-3-1. Feghouli et Guedioura dans la récupération. Mahrez à droite, Ounas à gauche, Brahimi en numéro 10 et enfin, Bounedjah à la pointe de l’attaque. Tous ces changements sur le plan offensif n’ont malheureusement pas permis aux Fennecs d’égaliser. De son côté, Michel Dussuyer, coach du Bénin, a débuté le match avec le schéma 4-1-4-1 avant de passer à un 4-4-1 à la 55’ suite à l’expulsion de Stéphane Sessègnon. Ce dispositif a permis à son équipe de conserver son avantage acquis en 1re mi-temps, jusqu’à la fin de la partie. En somme, on peut dire qu’un énorme chantier attend finalement Djamel Belmadi pour remettre l’EN sur les rails.