Auteur :
Moumen Ait Kaci Ali
samedi 18 novembre 2017 22:00
Omar Belbaey, l’ancien milieu de terrain de Nîmes et Montpellier, revient sur le départ de son ancien sélectionneur Rabah Madjer à la tête de l’Equipe nationale. Il comprend les critiques mais refuse l’étiquette qu’on essaye de coller à Madjer d’être un antibinationaux.
Omar, vous avez suivi les deux matchs de l’EN version Rabah Madjer contre le Nigeria et la RCA, votre commentaire ?
Oui, je suis content par rapport aux résultats réalisés même si sur le premier match sur le contenu on va dire que c’était un peu tiré par les cheveux, chose que je trouve assez normale du moment que le staff dirigé par Madjer est à ses débuts. Après sur l’ensemble des deux matchs, on a vu quand même un mieux.
Avez-vous ressenti une amélioration dans le jeu des Verts par rapport aux matchs précédents ?
En tant qu’ancien joueur et fan de l’Equipe nationale, je suis vraiment satisfait de l’évolution de l’Equipe en l’espace de deux matchs, tout en sachant que le staff actuel n’a pas eu beaucoup de temps parce que pour moi, il faut au moins entre 12 ou 18 mois pour vraiment reconstruire et former un bon groupe et essayer d’arriver à la perfectionner et le bonifier pour l’avenir.
Certains ne s’attendaient pas à un départ aussi réussi, votre commentaire ?
Moi, j’étais convaincu que les choses allaient se passer comme ça, maintenant, il faut laisser le temps à Madjer, Ighil et Menad et les accompagner dans leur mission de redorer le blason de l’Equipe nationale. Je sais qu’il y a ceux qui sont contre sa nomination mais bon, on avait aussi fait venir Gourcuff, Rajevac et Alcaraz avant lui, sans grand succès. Je veux savoir ce qu’ils ont fait d’exceptionnel. Alors, il faut laisser ce trio travailler dans la sérénité.
Madjer est taxé d’antibinationaux, vous qui étiez international sous sa coupe et issu de l’émigration, avez-vous ressenti cela parce qu’on sait qu’à votre époque, il n’y avait pas mal de joueurs professionnels ?
Franchement, vous me l’avez retiré de la bouche. Effectivement, il y avait forte présence de joueurs, entre guillemets émigrés. Sincèrement je ne suis pas du tout d’accord avec cette façon de voir les choses, lorsqu’on avait joué contre l’Equipe de France, au stade de France, j’aimerais qu’on nous rappelle combien de binationaux il y avait sur le terrain et dans le groupe de l’EN. Si on revoit les feuilles des matchs de l’époque, on s’aperçoit vite que Madjer n’est pas contre les émigrés, je dis émigrés entre parenthèses parce qu’on est bien d’accord que nous sommes tous des Algériens à part entière. Il n’y a aucune distinction entre joueurs issus du championant local et ceux qui viennent d’Europe. D’ailleurs, l’équipe alignée contre le Nigeria et la RCA il y avait un amalgame de joueurs locaux et professionnels, donc voilà quoi qu’il en soit, il faut être fier de porter ce maillot.
Qu’est-ce qui a changé selon vous ?
Sur les deux matchs, j’ai senti un état d’esprit magnifique. Bien meilleur que celui qu’on avait vu jusqu’ici. Je veux dire que les joueurs ont fait la transition entre la période Alcaraz et celle qu’ils ont enclenchée avec Madjer et ses assistants. Et cela m’emmène à dire que le discours de Rabah Madjer a raisonné dans les esprits de ses joueurs. Aujourd’hui, je pense qu’il a réussi à transmettre aux joueurs ce que signifie réellement mouiller le maillot. Ce n’est pas ce qu’on a vu à la CAN-2017 et lors des éliminatoires CM-2018 où c’était vraiment des semblants de matchs.
Alcaraz n’avait pas été trop critiqué …
(Il nous coupe), attendez un peu, je suis désolé mais c’est vraiment dommage de voir un joueur comme Lyes Hassani brisé à cause d’une décision vraiment pas du tout réfléchie d’Alcaraz. Il faut dire la vérité, il l’a jeté dans la gueule du loup en le faisant titulariser d’entrée en Zambie dont aucune expérience ni connaissance de l’Afrique et de son équipe aussi. Et puis, il n’a pas été aidé par ses camarades dans le jeu. C’est tout pour plier une carrière alors que c’est un très bon défenseur.
Êtes-vous optimiste pour ce trio de coach que vous connaissez ?
D’une manière générale, je suis quelqu’un d’optimiste et de manière particulière pour l’EN, je le suis encore plus. Je pense sincèrement que si on laisse Rabah Madjer, Menad et Ighil travailler dans la sérénité, les choses vont changer, Inch’Allah. On a un bon groupe, et avec le noyau de joueurs qu’on possède et les autres jeunes éléments qui arrivent, je crois qu’il y a largement le potentiel pour redevenir cette grande équipe qui est appréhendée sur le continent.
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