Auteur :
Saïd Fellak
mardi 10 octobre 2017 23:23
Annoncé officiellement comme le nouvel entraîneur de la JSK, nous avons pris attache hier soir avec Jean-Yves Chay qui a bien voulu répondre à nos questions et nous éclairer sur son retour au club. D’emblée, le technicien français a tenu à préciser que jusqu’à présent, il n’est pas encore officiellement canari, lui qui préfère analyser la situation, une fois à Tizi-Ouzou, avant de parapher son contrat. Entretien !
Bonsoir, coach. Vous confirmez que vous êtes le nouvel entraîneur de la JSK ?
Bonsoir. Ecoutez, demain (Ndlr, aujourd’hui), je vais me rendre à Oran pour assister au match de la JSK face à l’USMBA, après-demain, par la suite on verra.
Le président Hamid Sadmi a assuré que vous étiez officiellement le nouvel entraîneur, mais à vous entendre, on dirait que ce n’est pas encore le cas…
Ecoutez, si le président l’a dit, c’est que ça devrait être vrai…
Mais on aimerait avoir une confirmation de votre part aussi…
Moi, j’ai accepté de venir et répondre à l’appel de mon ami Hamid (Ndlr, Sadmi). Il a insisté pour que je vienne. C’est une amitié de 15 ans. Je ne pouvais pas lui refuser ça. Après, il va falloir que je mesure les choses une fois là-bas. Je vais faire un audit technique du club, voir les problèmes qui existent pour ainsi proposer ma vision de voir les choses. Etablir un plan de mise en ordre du club et relancer l’organisation technique du club. Après cela, on verra.
On comprend à travers vos propos que vous devez d’abord discuter avec la direction ici en Algérie, avant d’officialiser votre retour à la tête du staff technique du club…
Je vais proposer un projet sportif et il faut qu’il soit validé par le président et la direction. C’est un peu logique.
Comment s’est fait le contact ?
Par Hamid (Sadmi), bien évidemment. Je sais qu’il a contacté deux entraîneurs qui étaient de très bons choix, mais pour des raisons que j’ignore, ça ne s’est pas fait. Donc, Hamid m’a sollicité de nouveau pour venir lui donner un coup de main.
Comment avez-vous réagi à ce moment-là. Etiez-vous d’emblée intéressé par cette proposition ?
C’est un petit clin d’œil du destin, je dirais. Revenir une troisième fois, c’est fabuleux. J’ai eu deux passages extraordinaires sur le plan sportif, mais humain aussi. J’ai beaucoup d’amis au club et je suis resté en contact avec eux depuis 15 ans. La JSK, c’est une vieille histoire. J’aime aussi la région et les gens sont accueillants. Je me sens à l’aise en Kabylie.
Depuis la dernière fois que vous avez entraîné la JSK, les choses ont beaucoup changé. Le club ne gagne plus de titres et joue très souvent pour éviter la relégation en Ligue 2. Cela ne vous a-t-il pas fait peur ?
Peur… je ne sais pas. Vous savez, quand vous avez un ami qui est en difficulté, vous ne réfléchissez pas toujours. Il vous demande de l’aider, vous l’aider et c’est tout.
Pourtant, les entraîneurs qui ont été sollicités avant vous sont des enfants du club et ont refusé de s’aventurer, au vu de la situation très compliquée du club actuellement…
Justement, je vais mesurer tout ça en venant voir les choses de plus près.
Avez-vous évoqué les objectifs que vous devriez atteindre avec le président du club ?
Non, pas du tout. Tout dépendra de l’audit que j’aurai à faire. Déterminer les moyens nécessaires pour redonner au club son lustre d’antan.
On peut dire alors que les véritables négociations vont se dérouler une fois en Algérie…
Oui, voilà. On aura une idée plus précise, une fois que je serai sur place.
Après 24 ans de règne, le président Hannachi a été mis à la porte. Avez-vous suivi cet épisode ?
Bien sûr que j’ai suivi ça. Il faut que vous sachiez que je suivais l’actualité de la JSK quasiment au quotidien et ce, depuis que je suis parti, par l’intermédiaire de votre journal, mais aussi certains amis. J’ai toujours pris des nouvelles.
Il y a quelques années, on avait déjà parlé de votre probable retour. Avez-vous été réellement contacté par Hannachi ?
Non, pas du tout.
Comment voyez-vous cette JSK après le départ de Hannachi, sachant que les problèmes financiers persistent toujours ?
Pour l’instant, je ne peux pas émettre un avis. Il faut que je sente les choses une fois sur place.
Les supporters de la JSK retiennent de vous un homme qui a de la poigne. A la JSK, il y a eu beaucoup de cas d’indiscipline ces dernières années. Est-ce que vous pouvez les rassurer en leur disant que vous allez remettre de l’ordre dans l’équipe ?
Ça fait partie d’un comportement d’un professionnel d’assumer la vie de groupe. C’est très important. Le rôle de l’entraîneur est de veiller à la performance et au progrès du joueur, mais aussi veiller à ce que certains ne sortent pas du cadre de la vie en commun.
On sait que vous étiez à Evian ces dernières années, mais en réalité, vous n’avez pas pris de club depuis quasiment dix ans. Pourquoi ?
Il y a eu des possibilités, mais je n’ai pas donné suite, car je ne sentais pas les choses. Je sais que le métier d’entraîneur est difficile, mais j’ai envie de prendre beaucoup plus du plaisir.
Certaines personnes ont évoqué votre âge (69 ans), et estiment que peut-être vous ne serez plus en mesure d’assurer votre tâche d’entraîneur de la JSK. Un club très médiatisé et où il y a beaucoup de pression. Vous répondez quoi à ça ?
Ecoutez, il faut qu’il y ait un staff technique performant. L’une de mes fonctions sera d’animer ce staff en assurant que ceux qui le composent soient motivés et compétents. On va coordonner le tout, mais je serai sur le terrain quand même.
Vous allez venir avec un staff en particulier ou bien vous allez travailler avec ceux qui sont là ?
Je préfère d’abord voir les personnes qui sont sur place, ceux qui travaillent déjà et on verra ce qu’on va faire ensuite, si on doit ramener d’autres adjoints.
Publié dans :
hannachi
Sadmi
Jean-Yves Chay