Auteur :
Moumen A.
vendredi 05 février 2016 22:52
C’est avec beaucoup de fierté que l’ancien joueur du Borussia Mönchengladbach, Karim Matmour, rappelle aux jeunes binationaux leur devoir envers le pays de leurs parents. Il dit aussi que pour sa génération la sélection est un mot sacré où plusieurs joueurs auraient certainement eu une autre trajectoire de carrière sans les contraintes rencontrées en clubs par rapport à leur sélection en équipe d’Algérie. Entretien.
Tout d’abord, Karim, ça se passe comment avec votre nouveau club ?
J’essaye de m’adapter à cette nouvelle compétition de Championship, donc voilà, je travaille dur tous les jours pour essayer de retrouver le rythme parce qu’en Angleterre, il est important d’être au top physiquement pour montrer plus de présence sur le terrain.
C’est un championnat que vous découvrez. Vous le trouvez comment par rapport à ce que vous avez connu en Allemagne ?
C’est un championnat athlétique, c’est le jeu typiquement à l’anglaise. Il va falloir que je m’adapte, un point c’est tout. Après, bien entendu, c’est un jeu plaisant, ici on joue chaque semaine pour gagner. Sur le plan de l’esprit ce n’est pas loin de la Bundelsiga ou de ce qui se fait en Allemagne. Je suis content d’être là, je travaille dur pour améliorer mes performances.
Après votre court passage au Koweït, regrettez-vous cette expérience ?
Je n’ai pas trop envie de revenir sur le passé mais bon, je dirais que toutes les expériences sont bonnes à prendre dans la vie. Chacune est une leçon qui nous permet d’avancer. À présent je suis content d’être là.
Vous avez connu le grand niveau en Bundesliga, on ne voit pas beaucoup d’Algériens s’imposer là-bas. Pourquoi, selon vous ?
C’est difficile pour un étranger de s’imposer en Allemagne. Croyez-moi, la Bundesliga est un championnat très dur. C’est la rigueur au quotidien, c’est très exigeant comme boulot, vous avez le rythme de jeu imposé chaque week-end. Donc voilà, pour les Maghrébins ou les Africains c’est difficile, c’est trop exigeant.
Feghouli incite les joueurs binationaux comme Benzia ou Ounas à ne pas hésiter à choisir l’Algérie. Êtes-vous de son avis ?
Vous savez, chacun a son opinion. Personnellement, je voudrais dire que chaque Algérien a un lien plus ou moins fort avec l’Algérie. Maintenant, concernant Benzia et Ounas, je n’ai pas de conseil à leur donner ou leur imposer, une chose est sûre, me concernant j’ai toutes les attaches avec mon pays d’origine. L’Algérie est mon pays, vous comprenez ?! Je n’ai jamais eu à choisir, pour moi c’était clair dès le début, mon choix était pour mon pays d’origine, l’Algérie quoi ! Maintenant, il faut comprendre les joueurs nés et France, de parents français de naissance, lorsqu’ils se posent des questions.
Un conseil à donner à ces jeunes ?
Je leur dis qu’ils ne regretteront jamais de venir jouer pour l’Équipe nationale d’Algérie. Je suis le premier à le leur recommander lorsqu’on demande mon avis, mais il faut comprendre la réflexion de certains, surtout ceux qui n’ont jamais mis les pieds en Algérie.
Avec Yahia, Bougherra, Ziani et les autres, vous avez été l’un des premiers à répondre à l’appel de l’Algérie alors que vous étiez en Bundesliga. Qu’est-ce qui a changé par rapport à cette nouvelle génération ?
Écoutez, pour notre génération, celle de 2010 je veux dire, c’était clair : on a sacrifié notre carrière pour l’Équipe nationale et pas l’inverse. On n’a jamais utilisé l’EN algérienne pour notre choix de carrière mais bien le contraire. Pour nous, notre carrière c’était l’Équipe nationale ! Donc voilà, ça veut tout dire, surtout par rapport à la mentalité qu’on avait à l’époque.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour convaincre ces binationaux qui hésitent à venir porter le maillot de leur pays d’origine ?
Leur montrer à travers les exploits de leurs prédécesseurs l’émotion et l’enthousiasme qu’ils peuvent vivre en rejoignant l’Équipe nationale d’Algérie. Ce qu’on peut vivre avec l’Algérie on ne peut l’avoir avec aucune autre sélection au monde. C’est pour cela qu’il faut avoir conscience de cette chance de pouvoir jouer pour telle nation, c’est vraiment un privilège.
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