Auteur :
S. B.
samedi 22 août 2015 21:09
Si certains avaient encore un espoir, ne serait-ce qu’infime, quant à un éventuel sursaut d’orgueil des Sétifiens à Omar-Hamadi qui aurait pu les relancer dans la compétition, ils ont constaté brutalement la réalité ce vendredi soir en voyant le navire sétifien prendre l’eau avant de couler au large de la baie de Bologhine. A vrai dire, et comme le disait Hassan Hammar, l’Entente était déjà éliminée à l’issue de la double confrontation avec les Soudanais d’Al-Merrikh et ce déplacement à Alger devait servir beaucoup plus à préparer la deuxième journée du championnat qu’à autre chose, mais une sortie aussi déshonorante avec un revers aussi sévère, c’est ce que l’opinion sportive sétifienne, particulièrement les supporters, n’a pas acceptée. Il est vrai que l’Entente n’a pas été mauvaise en terme de jeu et s’est même créé quelques bonnes occasions, mais l’histoire ne retiendra pas ça, elle ne retient que ce score, pour le moins humiliant pour le champion sortant qui n’a plus l’habitude de tomber aussi lourdement. En même temps, l’ampleur de la défaite est venue confirmer l’élimination des Sétifiens de cette compétition et le mérite de l’USMA et Al-Merrikh de passer au dernier carré.
L’Entente a pourtant mieux joué
Sur le plan du jeu, il y a eu tout de même de bonnes choses. Il est peut-être important de souligner qu’en dépit de cette lourde défaite, l’Entente a paradoxalement mieux joué par rapport à ses différentes sorties depuis le début de la saison. C’est en effet, la première fois où l’équipe de Madoui parvient à se créer un bon nombre d’occasions de but, ce qui n’a pas été le cas jusqu’à ce match. Curieusement, cette rencontre ressemble beaucoup à celle qui a opposé l’ESS la saison passée contre le MOB à Béjaïa, où les camarades de Ziaya ont été les premiers à aller provoquer leur vis-à-vis avec des occasions franches de scorer avant de prendre l’eau et sombrer totalement, comme ce fut le cas avant-hier à Bologhine. Et si l’on analyse bien la physionomie du match de vendredi soir, l’on s’aperçoit que le problème était beaucoup plus au niveau mental qu’ailleurs. Car, comme tout le monde l’aura remarqué, l’ESS gérait plus ou moins bien la partie jusqu’au premier but inscrit par Belaïli. Un but qui a totalement assommé les Sétifiens qui n’avaient plus la force de se battre. Ils ont du coup rendu les armes et c’est ce qui explique d’ailleurs le deuxième but encaissé qui les a mis KO. Dès lors, ils n’attendaient qu’une seule chose, le coup de sifflet final de l’arbitre en espérant le moins de dégâts possibles.
L’instabilité et la qualité moyenne de l’effectif, les principales raisons de l’échec
Bien entendu, tout s’explique. Il y a évidemment plusieurs raisons qui expliquent ce naufrage, entre autres l’instabilité de l’effectif qui change d’un match à l’autre d’au moins 50% dans la composante. Par rapport au dernier match disputé en championnat, Madoui a aligné six nouveaux joueurs, Zeiouche, Aroussi, Bouchar, Lamri, Ben Yettou et Belameïri notamment, à la place de Rebiaï, Benlameri, Keniche, Delhoum, Haddouche et Amada. Le coach sétifien a été contraint d’opérer tous ces changements pour cause de suspensions et de blessures. C’est le cas depuis le début de la saison où le staff technique s’est trouvé à chaque fois obligé de changer au moins quatre éléments d’un match à l’autre. C’est cette instabilité de l’effectif, en plus de la qualité des joueurs utilisés, qui explique le niveau très moyen de cette entame de la saison. Le problème n’est pas le nombre de licences africaines ou celui des joueurs qualifiés car, faut-il le rappeler, l’ESS a été sacrée championne d’Afrique la saison passée avec seulement 19 licences africaines à partir du mois de juillet 2014, dont deux qui n’ont jamais été utilisées, celles d’Amokrane et Aoulmi, sans oublier Demou qui était tout le temps blessé. Mais l’équipe avait une certaine stabilité dans son effectif où on est allé jusqu’à sacrifier des matchs de championnat et des joueurs comme Gasmi et Dagoulou juste pour la préserver pour les matchs de Ligue des champions.
Les nouveaux n’ont été d’aucune utilité pour l’équipe
Autre raison, normalement, les joueurs qu’on recrute à l’intersaison, pendant l’été, sont censés apporter du sang neuf à l’effectif et un plus dont on a besoin. A Sétif, on les a recrutés pour ne pas les utiliser. Et pour cause, on rappelle encore une fois les 27 licences épuisées au mois de janvier, ce qui a empêché de qualifier des joueurs comme Benlameri, Haddouche, Rebiaï et Amada qui auraient apporté ce plus escompté. De plus, les trois éléments qui ont été qualifiés n’ont pas été à la hauteur, à l’exception de Hachi. Chenine a déçu en matchs officiels et Keniche s’est contenté d’une mi-temps et d’un carton rouge.
Il faut savoir se relever et tirer les leçons
Aujourd’hui, il va falloir en tirer les leçons. La politique qu’a adoptée l’Entente depuis 2011, même si elle a été fructueuse avec six titres dont deux à l’échelle continentale, n’est plus fiable. Elle est arrivée à une impasse et il va falloir la changer, comme on a fait de 2006 à 2011 avec des joueurs de renoms recrutés à coups de milliards de centimes, avec plusieurs titres à la clé, avant d’abandonner cette stratégie quand elle ne donnait plus de résultat. Le président de l’ESS, rappelons-le, avait reconnu ses erreurs en assumant ses responsabilités. Le nombre de licences épuisés au mois de janvier, la qualité du recrutement, la stratégie à suivre, la préparation et la gestion de l’intersaison, tout cela doit être revu. Il n’est pas interdit de tomber, mais il faut savoir se relever. Le plus dangereux aujourd’hui, c’est de se laisser emporter par le doute. Cela ne doit pas arriver. L’équipe a suffisamment d’atouts pour sortir la tête de l’eau et de se remettre au travail, car la saison ne vient que commencer. La direction aura largement le temps de bien préparer la prochaine édition et d’y réfléchir sérieusement.
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