Auteur :
S. F.
mardi 08 avril 2014 20:46
«Rejoindre Naples au milieu d’une saison de Coupe du monde était risqué, mais je visais le long terme»
Le latéral gauche de Naples, Faouzi Ghoulam, s’est exprimé hier dans les colonnes du journal L’Equipe, où il est revenu notamment sur son transfert en Italie et parlé de ses premiers pas dans la cité napolitaine. «Au départ, j’avais déclaré que je me voyais bien imiter Loïc Perrin et réaliser toute ma carrière dans mon club formateur. Mais j’avais ajouté qu’on ne pouvait préjuger de rien dans le football. La preuve, Jérémie Janot est bien parti… Et puis, quand un grand club te veut, si tu ne viens pas, il en prend un autre et c’est fini pour toi. Partir au milieu d’une saison de Coupe du monde était risqué. Mais j’ai fait un choix sur le long terme. Je ne pouvais pas refuser l’offre de Naples.»
«Naples m’a suivi pendant deux ans»
Très présent dans les médias, Faouzi a été l’invité avant-hier soir d’une émission de télévision italienne où il a confié que les dirigeants de Naples suivaient déjà ses performances depuis deux ans maintenant. «Quand les dirigeants de Naples m’ont appelé pour me convaincre de venir, ils m’ont affirmé qu’ils étaient convaincus de leur choix puisqu’ils suivaient déjà mes performances avec Saint-Étienne depuis deux ans déjà. Cela m’a réconforté et m’a poussé à accepter le challenge.»
«J’avais peur de l’ego des stars, mais Reina a vite dissipé mes craintes»
L’international algérien révèle qu’avant de débarquer à Naples, il avait quelques craintes vis-à-vis du vestiaire. «Je n’avais connu que le vestiaire des Verts et j’avais peur de me retrouver au milieu des stars et de leur ego. Je me suis dit : “Faouzi, c’est à toi de t’adapter à eux”. Mais ç'a été l’inverse ! Pépé Reina, qui a tout gagné, est venu me souhaiter la bienvenue en me tapant dans la main. Le fait d’avoir appris l’espagnol à l’école et de jouer tous les trois jours a accéléré mon intégration.»
«Maradona est mon idole et porter le même maillot que lui à Naples, c’est exceptionnel»
Ghoulam a ensuite parlé de son idole Maradona. «J’ai revu Maradona dans son short trop court danser et jongler sur le terrain au rythme de cette chanson. Et là, c’était moi qui m’échauffait à sa place. Ça m’a fait drôle parce que Maradona est l’idole de toute ma famille. J’étais obligé de l’aimer chez moi. J’ai beau être né en 1991, je connais par cœur le parcours de l’Argentine au Mondial 1986. Mes grands frères n’arrêtaient pas de me montrer les cassettes de ses matchs quand j’étais enfant. On collait ses posters au mur. On achetait ses maillots du Coq Sportif. Et aujourd’hui, je porte le même que lui au Napoli. C’est exceptionnel et d’autant plus surprenant que mon transfert s’est conclu au dernier moment.»
«À mon arrivée, les dirigeants m’ont dit : ‘‘Tu ne prends pas le 10’’»
Et Faouzi de raconter une petite anecdote à son arrivée à Naples. «La première chose que les dirigeants m’ont dit c’est : ''Tu ne prends pas le 10 !” Il appartient pour toujours à Maradona. On sent vraiment qu’il a posé son empreinte à vie ici. Même après vingt-trois ans, ça reste un des maillots les plus vendus en ville.»
«Je comprends Zidane maintenant»
Par la suite, l’ancien Stéphanois a évoqué la charge des entraînements qu’il a découvert en Italie. «Les entraînements sont beaucoup plus courts et intensifs. J’en sors lessivé. Je comprends aujourd’hui pourquoi Zidane disait que la période où il a le plus souffert, c’est à la Juve. Ici, on joue pour gagner, jamais pour le nul. Chaque match à venir est le plus important de la saison. L’intensité est énorme.»
«À Naples, je n’ai plus de vie privée normale»
A Naples, tout comme en Algérie, on est féru de football. Ghoulam a bien mesuré sa notoriété dans cette ville méditerranéenne. «A Saint-Étienne, quand les gens me voyaient, ils se demandaient si c’était bien moi. A Naples, ils me reconnaissent déjà tous. A mon arrivée, je suis allé dans un supermarché. Tout le personnel est venu me demander une photo. A force d’en faire, j’ai perdu Soufiane, mon fils de trois ans. Heureusement, la sécurité l’a retrouvé dans les rayons. Depuis, je mets un bonnet sur la tête et je tire tout droit pendant que ma femme pousse le chariot. Pareil quand je suis allé dans une boucherie dans le quartier arabe de Naples. Il m’a fallu une bonne heure pour en sortir. Un soir, au cinéma, j’ai passé plus de temps à poser et à signer des autographes qu’à voir le film. La veille de la venue de Porto en Europa League, je suis allé m’acheter une paire de chaussures. Une heure après, ma photo se trouvait sur un forum de tifosi et sur twitter. C’est impressionnant. Je n’ai plus de vie privée normale. Il y a un parc d’attractions pas loin. Je ne pourrai jamais y emmener mes enfants.»
«L’atmosphère qui règne à Naples me rappelle l’Algérie, et la religion n’affecte en rien ma carrière»
«J’aime beaucoup l’atmosphère qui règne dans la ville de Naples. Les gens respirent le football ici et on voit l’ambiance qu’il y a au stade San Paolo les jours de match. Ça me rappelle l’Algérie», dira-t-il avant de répondre à une question relatif à la religion : «La religion fait partie de ma vie privée et de mon quotidien. Néanmoins, ça n’affecte en rien ma carrière de footballeur».
«Je resterai toujours supporter de l’ASSE, mon club de cœur»
Enfin, Ghoulam a tenu à dire que malgré son départ assez tumultueux de Saint-Étienne, il continuera toujours à supporter ce club. «Qu’il soit en Ligue des Champions ou en National, je resterai toujours supporter de mon club de cœur. Grâce au câble, je continue de suivre Saint-Étienne. C’est là où mon rêve d’enfant a commencé.»
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