Auteur :
Moumen Aït Kaci Ali
lundi 17 mars 2014 08:23
Comme indiqué hier, Djamel Belmadi a été officiellement nommé entraîneur national du Qatar. L’ancien capitaine des Verts, champion d’Asie de l’Ouest avec l’équipe olympique qatarie, se livre en exclusivité au Buteur et évoque ses objectifs avec les Grenats du Qatar et son souhait de disputer son premier match contre l’Algérie, en amical. Entretien !
Vous êtes le premier algérien à entraîner la sélection du Qatar, qu’est-ce que cela vous fait ?
J’ai reçu plusieurs appels et des messages de soutien de la part de mes compatriotes et amis qui sont très fiers de les représenter. C’est aussi une double responsabilité, parce qu’en plus du devoir de réussir avec la sélection du Qatar, et du fait que c’est la première fois qu’un entraîneur algérien prend en main une sélection de ce pays, je me dois de bien représenter mon pays et montrer que l’entraîneur algérien est compétent au plus haut niveau.
Au-delà de votre vécu et de votre titre de champion d’Asie de l’Ouest avec les Olympiques du Qatar, cette confiance placée en vous par la Fédération qatarie vous fait quoi au juste ?
Vous savez, je suis une personne reconnaissante qui aime rendre la pareille aux gens qui me font confiance, et là, lorsqu’on regarde comment les Qataris investissent dans le sport et dans le football en particulier, on se rend compte qu’on est bien considérés, parce que je ne vous apprendrai rien, si je vous dis que le Qatar peut se permettre le meilleur entraîneur du monde. Donc être nommé sélectionneur de ce pays est un honneur. Aussi, je ressens une lourde responsabilité.
N’êtes-vous pas surpris ?
Franchement, non, parce que lorsqu’on m’a déjà donné les clés d’une grande équipe ici au Qatar, en l’occurrence Lekhwiya, maintenant, la seule chose que j’ai envie de faire, c’est de me montrer à la hauteur de la confiance placée en moi et donner raison aux responsables qataris.
Certains peuvent avoir peur d’un tel challenge, c’est votre première véritable expérience sur le plan international…
Je suis conscient de la responsabilité qui m’attend. J’ai déjà été capitaine d’équipe de mon pays et je sais ce que ça veut dire représenter un pays. Je sais aussi ce qu’on attend d’une sélection nationale.
Comment se sont déroulés les pourparlers avec les dirigeants du football qatari ?
Cela remonte à plus de deux mois. Au départ, j’ai demandé un temps de réflexion, je ne suis pas de nature à accepter comme ça des fonctions, juste pour le plaisir. J’ai beaucoup réfléchi, je suis passé d’abord par une période où j’avais répondu que j’étais peut-être encore jeune pour prendre l’équipe première du Qatar, mais après avoir insisté auprès de moi, j’ai fini par accepter, parce que franchement, j’ai beaucoup apprécié l’honnêteté des dirigeants qataris et ce grand intérêt placé en moi. Ils n’ont jamais arrêté de croire que j’étais l’homme de la situation et cela m’a encouragé et mis en confiance. Ils ont annulé toutes les candidatures déposées par de grands entraîneurs.
Si on comprend bien, ce n’est pas un cadeau, Djamel…
C’est clair, vous savez, le Qatar peut se permettre le meilleur entraîneur du monde et je peux vous dire qu’ils ont insisté pour que ce soit moi le sélectionneur de ce pays. Du coup, c’est une très lourde responsabilité sur mes épaules. Après, bien sûr, je ne suis pas un magicien, je devais bien réfléchir.
Et comment avez-vous fini par accepter ?
Je suis optimiste de nature. Je sais qu’avec le travail, on peut réaliser beaucoup de choses. On l’a prouvé avec cette Coupe d’Asie de l’Ouest où on était confrontés à des nations plus expérimentées que nous, à l’instar de la Jordanie qui avait imposé le nul à l’Uruguay lors des barrages de la CM-2014. L’ambition est là, mais il faut rester réalistes. Au départ, je n’étais pas partant, parce qu’on m’avait proposé un grand projet et les attentes étaient telles que je ne pouvais m’aventurer tout de suite.
Quels sont les objectifs qu’on vous a assignés ?
Il y a d’abord la Coupe du Golfe en Arabie Saoudite qui se déroulera au mois de novembre, après on doit bien préparer la Coupe d’Asie qui aura lieu en Australie au mois de janvier. Ensuite, il faudra être prêts pour les éliminatoires la Coupe du monde 2018 qui commenceront en février 2015. Comme vous le constatez, je n’ai pas de temps à perdre, je suis déjà dans le vif du sujet. Le travail a commencé, il faut être vraiment prêts.
Peut-on songer déjà à un Algérie-Qatar ?
Ah, vous l’avez bien senti. Vous savez, puisque vous avez eu la présence d’esprit de me poser cette question, je vais vous faire une confidence. Un match amical Algérie-Qatar est la première chose que j’ai mentionnée dans mon programme de préparation. C’est le premier souhait que j’ai fait à la Fédération qatarie. Je leur ai dit que je souhaiterai affronter l’Algérie en amical. Et c’est un scoop que je te donne ; la Fédération du Qatar a accepté ma doléance et elle a même commencé les pourparlers avec la FAF et saisira directement le président Raouraoua, inch’Allah.
Ça va être avant ou après la Coupe du monde ?
Avant le Mondial, je ne pense pas que ça va se faire, l’Algérie a déjà tracé son plan de préparation pour la Coupe du monde. J’ai déjà évoqué avec Madjid cette possibilité et il m’a signifié que l’Algérie disputera des matchs de qualification à la CAN. Donc, il y a peut-être une possibilité d’organiser ce match au mois d’août prochain.
Souhaitez-vous le jouer en Algérie ou à Doha ?
Franchement, si ça ne tenait qu’à moi, j’aimerais le jouer en Algérie. D’ailleurs, mes responsables voulaient solliciter la FAF pour l’organiser à Doha, mais moi, je leur ai signifié que je voudrais qu’il se joue à Alger.
On ne peut s’empêcher, encore une fois, de vous poser cette question, l’Algérie sera-t-elle la prochaine étape, après le Qatar ?
Je n’ai pas besoin de rappeler mon attachement pour l’Algérie. Hamdoulillah, tout le monde me connaît. Le jour où je viendrai en Equipe nationale algérienne, ce sera avec des bagages plus lourds. Avec l’Algérie, je ne peux accepter que le succès et la réussite. C’est aussi un objectif, inch’Allah.
Djamel, on a rien prévu pour suivre cette équipe de la Corée du Sud. Vous qui êtes en Asie depuis plusieurs années, comment pouvez-vous aider l’Algérie sur le plan technique ?
Ecoutez, je pense que le coach Vahid a bien étudié cette équipe. La Corée est une équipe très disciplinée. Le dernier match que les Coréens ont gagné en Grèce est révélateur, croyez-moi. C’est un 4-4-2 classique avec une défense plate, voilà, personne ne rechigne à l’effort.
Vous parlez de leurs points forts, quels sont leurs points faibles ?
Ils ont peut-être un petit manque de créativité, si on peut considérer ça comme une faiblesse majeure. Il n’y a pas de joueurs doués pour créer le jeu, mais ça reste une équipe qui cause beaucoup de problèmes par sa discipline tactique.
Merci Djamel, un dernier mot pour les Algériens qui vous soutiennent…
Je remercie, à travers votre journal, tous les gens qui m’ont encouragé. J’espère réaliser mes objectifs et rendre fiers tous les Algériens qui me soutiennent. Bonne chance à l’Algérie, mais pour ça, on aura encore le plaisir de discuter, si vous le voulez bien.
Avec plaisir Djamel, merci encore une fois…
De rien, au plaisir !
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Un Algérie-Qatar au menu
L’Algérie sera peut-être le premier adversaire du Qatar, avant la prochaine Coupe du Golfe qui se disputera au mois de novembre prochain à Riyad (Arabie-Saoudite). Comme souhaité par Djamel Belmadi qui a soumis un programme de travail pour préparer les prochaines échéances, la Fédération du Qatar ne tarderait pas à solliciter le président Raouraoua, pour organiser ce match à Alger et non à Doha comme suggéré par les responsables qataris.
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Ahmad Ben Khalifa Al Thani (pdt -FQF) : «Voilà pourquoi on a préféré Belmadi aux grands noms d’entraîneurs du football mondial !»
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