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vendredi 18 septembre 2015 11:19
Pour la première fois depuis qu’il a quitté Tizi il y a deux semaines, le milieu de terrain Yesli décide de rompre le silence et d’évoquer ce qu’il a enduré avant de se rentrer en France. Ainsi, le joueur affirme dans l’entretien qu’il nous a accordé qu’il se trouve toujours sous le choc et pour l’instant, il n’a pris aucune décision concernant son avenir. Ce dernier rappelle que les discussions avec les responsables de la JSK n’ont jamais été coupées et qu’il y aura du nouveau ce week-end quant à son retour ou non dans l’équipe. Entretien.
C’est pour la première fois que vous vous exprimez depuis votre départ en France, pouvez-vous revenir sur les raisons qui vous ont poussé à rentrer en France ?
Je tiens à vous faire savoir que je suis toujours sous le choc après tout ce que j’ai vécu à Tizi. Sincèrement, ça hante toujours mon esprit et c’est ce qui m’empêche d’ailleurs de revenir pour l’instant. A présent, je suis toujours avec ma famille, j’essaie de retrouver toutes mes forces et d’oublier toute cette mésaventure.
Qu’est-ce qui s’est passé justement ?
Ce que les gens ignorent peut-être, c’est que ce n’est pas seulement après le match de l’OMR que j’ai été inquiété, mais les menaces durent depuis le mois d’août dernier. Au départ, les menaces étaient seulement à travers les réseaux sociaux, ce à quoi je n’ai pas trop accordé d’importance. Mais au fil du temps, la situation commençait sérieusement à m’inquiéter.
Soyez plus explicite…
On est arrivé même à taper dans ma porte à 3 heures du matin, et cela m’a vraiment inquiété. A mon avis, celui qui a fait ce geste à cette heure-ci n’est pas venu pour prendre un café avec moi. Pire encore, j’ai été privé d’électricité durant toute la nuit. Au départ, je n’ai pas trop accordé d’importance, croyant qu’il s’agissait d’une facture impayée. Mais une fois renseigné auprès de la Sonelgaz, on m’a rassuré qu’il n’existait aucun problème, le soir l’électricité est rétablie mais les coupures devenaient récurrentes.
Mais pourquoi êtes-vous spécialement ciblé par ces menaces ?
Sincèrement, ça me préoccupe beaucoup. Pourtant, tout le monde sait que je suis venu à la JSK par amour à ce club et je me suis toujours donné à fond sur le terrain. Je ne suis pas le genre qui fréquente beaucoup, après l’entraînement, je rentre directement chez moi et j’évite de sortir. Je me pose toujours la question, comment se fait-il que celui qui a coupé l’électricité connaît le numéro de mon appartement et le compteur de l’électricité (58) ? Les menaces dépassaient le cadre sportif, un autre joueur à ma place aurait réagi de la même façon.
Avez-vous avisé la direction ?
Bien évidemment que j’ai informé la direction de tout et on m’a promis de charger l’avocat de déposer plainte et prendre sérieusement cette affaire au sérieux. Malheureusement, il n’y avait aucune réaction et je continuais à supporter ça pendant plusieurs jours, ce qui est devenu insupportable par la suite.
Certains disent que vous ne songez pas à revenir à la JSK, quelle est votre réaction ?
Pour être honnête avec vous, aucune décision n’est prise pour l’instant. Comme je vous l’ai déjà dit, je suis toujours en discussion avec les responsables de la JSK et on essaie de trouver, bien évidemment, une solution qui arrangera les deux parties. Je n’ai pas quitté Tizi de gaieté de cœur, les gens doivent comprendre que j’ai été menacé et que j’avais très peur pour ma sécurité.
Mais d’autres évoquent un problème d’argent, comment réagissez-vous à cela ?
Non, c’est faux, il n’y a aucun problème d’ordre financier et tout ce qui se dit dans ce sens ne sont que des rumeurs infondées.
Dans un récent entretien que votre partenaire Seddiki nous a accordé, lui aussi a confié qu’il avait peur, mais n’a pas pensé à rentrer en France…
Je trouve que ce n’est pas la même chose. Certes même Seddiki avait peur surtout qu’il était très proche de moi. D’ailleurs c’est lui et Medjkane qui m’ont accompagné à l’aéroport le jour de mon départ, mais leur cas diffère du miens. Moi j’ai été inquiété directement dans mon propre appartement.
Est-il vrai que votre père se rendra à Tizi prochainement pour négocier votre lettre de libération ?
Mon père ne pourra pas venir à Tizi pour des obligations professionnelles. Comme je vous l’ai dit, je suis en contact permanent avec les dirigeants et nous devons trouver une solution très rapidement et je vous tiendrai au courant.
Quelles sont les chances de vous voir revenir reprendre le travail avec votre club ?
Franchement, je ne peux rien vous dire pour l’instant, tout ce que je sais c’est que les discussions ne sont jamais interrompues avec les dirigeants depuis mon départ et j’espère que cette affaire sera réglée le plus tôt possible. Moi aussi, cette situation ne m’intéresse pas et je suis autant affecté que les autres sur mon club.
Les supporters et les joueurs sont solidaires avec vous et souhaitent vous voir revenir…
Je suis très touché par toutes les marques de soutien que j’ai reçues depuis mon départ de Tizi. Je sais que tout le monde est solidaire avec moi. J’espère que le problème connaîtra vite son épilogue.