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lundi 22 septembre 2014 12:55
Gervinho, au regard de vos récentes prestations, l’élimination prématurée des Eléphants en Coupe du Monde de la FIFA 2014 ne semble pas avoir entamé votre confiance !
Il m’a tout de même fallu un moment pour pouvoir digérer cette Coupe du Monde. On avait à cœur de passer la phase de groupes de cette compétition. Malheureusement, nous avons concédé ce penalty à la dernière minute du match face à la Grèce (2:1), qui nous a privés du deuxième tour. On a tous essayé d’évacuer la déception en partant en vacances avec nos familles, mais ça n’a pas été facile… Aujourd’hui ça va mieux. Je me concentre sur les nouveaux objectifs en club comme en sélection. Il y a la qualification pour la CAN avec les Eléphants, et j’entame ma deuxième saison avec la Roma, un club avec lequel je me sens bien et avec lequel je souhaite m’inscrire dans la durée.
Rudi Garcia n’est pas étranger au fait que vous vous sentiez aussi bien dans ce club. C’est un entraîneur qui vous connaît bien. Quel rôle joue-t-il dans la réussite de l’AS Rome et du joueur que vous êtes ?
C’est quelqu’un de très apprécié à la Roma, par les supporteurs comme par tous ceux qui composent le club. Il a su imposer ses idées, sa philosophie du football basée sur la possession du ballon. Tous les joueurs y ont immédiatement adhéré. Les résultats ont suivi. A titre personnel, je l’ai côtoyé dès 2007, et mon passage au Mans. On s’est retrouvé ensuite à Lille en 2009, puis à la Roma la saison dernière. Pour résumer, on se connaît très bien, et on sait parfaitement comment l’un et l’autre fonctionnent.
L’AS Rome a été très actif sur le marché des transferts. Urby Emanuelson, Juan Iturbe, Ashley Cole, Kostas Manolas ont notamment rejoint le club. L’AS Rome peut -elle viser autre chose que le titre cette saison ?
C’est vrai que ce mercato nous a permis de particulièrement bien nous renforcer. Aujourd’hui tous les postes sont doublés et c’est une excellente nouvelle dans la mesure où nous sommes engagés sur plusieurs compétitions cette année. Et puis, avec le recul, c’est peut-être ce qui nous a coûté le titre la saison dernière. Aujourd’hui, tous les espoirs sont donc permis.
Les clubs italiens brillent moins sur la scène européenne depuis quelques années. Le niveau de la Série A est-il si différent par rapport à un championnat comme celui de l’Angleterre ?
Chaque championnat a ses propres caractéristiques et son propre rythme. Pour avoir connu la Ligue 1 et la Premier League, je n’ai pas le sentiment que le niveau du football italien ait tant baissé que cela. D’ailleurs la Serie A reste très attractive, de grands joueurs l’ont encore rejointe cet été. S’il y a eu quelques difficultés en Coupe d’Europe, on va s’appliquer pour donner une autre vision du football italien sur la scène continentale.
Le tirage au sort de la Ligue des champions de l’UEFA n’a pas vraiment été clément avec l’AS Rome (Groupe H : Bayern Munich, CSKA Moscou, Manchester City). Restez-vous positif ?
Force est de constater que nous avons de grandes équipes dans notre poule, mais la Roma n’est pas une inconnue sur la scène européenne non plus. Elle aura sa chance au même titre que les trois autres clubs du groupe. Cela fait certes quatre ans que la Roma n’a pas participé à cette compétition, mais on compte dans nos rangs des joueurs qui la connaissent très bien. Ils pourront nous apporter toute leur expérience. Nous gardons bon espoir !
Après l’annonce de la retraite internationale de Didier Drogba, l’optimisme est-il le même en sélection ?
Didier était notre capitaine, il a énormément apporté à la sélection et il va évidemment laisser un grand vide. A titre personnel, je suis très fier et heureux d’avoir évolué en sélection à ses côtés. Mais son départ est entériné, et il faut tourner la page "Didier". Nous avons des échéances importantes, à savoir les qualifications de la Coupe d’Afrique des Nations et le tournoi en lui-même en janvier. Et c’est sur ces échéances que nous devons à présent nous focaliser.
Avec le recul, qu’est-ce qui a fait défaut aux Eléphants au Brésil ?
Nous avions l’obligation de passer le premier tour, nous devions gagner ce dernier match face à la Grèce… Ça se joue à peu de choses : à un penalty à la dernière seconde. Des petites erreurs, dont nous sommes tous responsables, nous ont coûté très cher. Je dois avouer que j’ai très mal vécu cet épisode. Cette Coupe du Monde au Brésil comptait beaucoup pour moi comme pour tout le pays. Elle nous laissera beaucoup de regrets.
Pensez-vous que la Côte d’Ivoire est tombée de son piédestal ?
Il y a eu cet échec, mais il ne remet pas en cause les qualités des joueurs ivoiriens. La Côte d’Ivoire reste, je crois, la meilleure équipe d’Afrique.
Comment avez-vous accueilli l’annonce de la nomination d’Hervé Renard à la tête de votre sélection ?
C’est la fédération qui décide. Mais chaque nouvel arrivant est toujours le bienvenue chez les Eléphants ! Cela reste très enrichissant d’apprendre d’un nouveau technicien.
Après une saison 2013/14 particulièrement réussie sur un plan personnel, vous avez commencé l’édition 2014/15 sur des meilleures bases encore. N’êtes-vous pas en ce moment en train de jouer votre meilleur football ?
C’est vrai que j’ai vécu une belle saison avec l’AS Rome en nous qualifiant pour la Ligue des champions qui était l’objectif numéro un que nous nous étions fixé. J’ai donné tout ce que j’avais lors de la Coupe du Monde... Aujourd’hui, j’essaye tout simplement de continuer sur ma lancée.
Et pour la saison à venir, quel est votre objectif numéro 1 ?
Mon premier objectif est un sacre à la CAN, mon second est le scudetto... Dans l’ordre chronologique, pas de préférence !
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