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vendredi 04 juillet 2014 17:02
Quatre-vingts ans avant Cristiano Ronaldo, un footballeur ne supportait pas les mèches rebelles. Cet, homme, c'est Giuseppe Meazza, meilleur avant centre italien d'avant-guerre, sans doute de tous les temps et vainqueur de deux Coupes du monde (1934, 1938). Un homme aussi orgueilleux que brillant qui dormait dans des bordels la veille de ses matchs ou émergeait à peine de son lit quand ses coéquipiers étaient déjà à l'entraînement. Un amoureux de son cabriolet, des femmes et du champagne. Un joueur qui aimait partir du milieu de terrain, dribbler toute la défense et se poster, à l'arrêt, face au gardien adverse tel un matador, semblant lui dire "viens, viens", avant de l'humilier par un dribble.
Ces buts "Ad invito", à l'invitation de, comme ils disent de l'autre côté des Alpes, résument parfaitement le personnage. Guiseppe Meazza avait du talent, il le savait et il en jouait. Un "Rital" pur et dur. En club, comme en sélection, c'était lui la star. Le premier joueur avec des sponsors personnels. Le seul autorisé à fumer avec la Squadra Azzurra. Pourquoi tant de privilèges, direz-vous? Pour son sens inné du but, ses passes à l'aveugle, son jeu de tête impressionnant malgré sa taille (1m69) et son charisme qui en faisait un leader naturel. Vittorio Pozzo, sélectionneur de l'Italie en 1934 et 1938 disait de lui: "l'avoir dans l'équipe, c'est comme commencer le match avec 1-0 en notre faveur".
Des filles, un short qui tombe et des buts
Lorsque l'Italie accueille la Coupe du monde en 1934, Giuseppe Meazza a 24 ans et compte une vingtaine de sélections. Pozzo l'a décalé sur l'aile droite de l'attaque un an plus tôt, ce qui permet à l'équipe de profiter au maximum de ses qualités de dribbleur. Il participe à toutes les rencontres de la Squadra, clôture la marque face aux Etats-Unis (7-1), inscrit le seul but lors du match à rejouer face à l'Espagne (1-0) et offre celui de la victoire en demi-finale face à l'Autriche (1-0). En finale, face à la Tchécoslovaquie, Meazza est rapidement blessé mais serre les dents. En prolongation, il n'est plus marqué car il court à peine. Mauvaise idée des Tchécoslovaques puisqu'il sera à l'origine du but victorieux de Schiavio (2-1).
Quatre ans plus tard, à domicile, Giuseppe Meazza est capitaine de l'Italie. Ce qui élargit quelque peu ses prérogatives. Après la difficile victoire face à la Norvège (2-1, a.p.), il obtient de Pozzo une soirée off pour toute l'équipe. La légende voudrait qu'il ait passé la nuit avec deux superbes femmes. La Squadra bat ensuite la France (3-1) et retrouve le Brésil en demi-finale. Meazza inscrit sur un penalty cocasse le deuxième but italien. Au moment où il s'élance, son short se fait la malle. De quoi perturber le gardien brésilien mais pas Meazza qui retient son short d'une main et marque malgré tout. Ironie du sort pour le stylé italien, ce sera le dernier de ses 33 buts en 53 sélections.
En finale face à la Hongrie, Meazza ne marque pas mais offre deux buts et se trouve à l'origine d'un troisième. L'Italie conserve son trophée (4-2). A ce jour, Meazza, avec Ferrari, Masetti et Monzeglio sont les seuls Européens à avoir remporté la Coupe du monde deux fois de suite. Un an plus tard, il quitte la Squadra et l'Inter où il a débuté sa carrière (245 buts en 348 matchs). Il rejoint le Milan AC puis la Juventus avant de finir comme entraîneur-joueur chez les Nerazzurri. A sa mort, en 1979, San Siro, théatre de ses exploits et près duquel il vivait, lui donne son nom. Le fier Meazza ne pouvait pas rêver mieux comme hommage...
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