Auteur :
Saïd Fellak
mercredi 14 août 2019 10:46
Dimanche soir dernier, Zinedine Ferhat découvrait les joies de l’élite française avec un premier match de prestige sur la pelouse du Parc des Princes. Malgré la défaite concédée au bout, le nouveau joueur de Nîmes affiche ses ambitions pour cette sai
Vous avez fait vos grands débuts en Ligue 1 française dimanche soir dernier au Parc des Princes face au PSG. Quelles sont vos impressions sachant qu’au final, votre équipe a été défaite (3-0) ?
Je crois que c’est une véritable chance pour moi de découvrir enfin la Ligue 1 par un premier match dans un tel stade mythique et devant un grand club comme le PSG. C’est un rêve qui est devenu réalité. Après, il est clair que j’aurais aimé que ces débuts coïncident avec un bon résultat de notre part mais face à un ogre comme le PSG, ce n’est jamais évident. Ce qui est dommage, c’est qu’on avait bien débuté la partie, on était bien en bloc, mais ce penalty sifflé de manière assez bizarre (NDLR : à l’aide du VAR) nous a complétement scié les jambes. Ce n’est pas grave, on aura le temps de nous racheter.
Vous avez été l’un des meilleurs joueurs de votre équipe, êtes-vous satisfait de votre prestation ?
J’aurais été satisfait de ma prestation si l’équipe avait réussi au moins à ramener le résultat nul. Après, il est vrai que j’ai fait de mon mieux pour apporter mon aide à l’équipe et j’ai été derrière les trois actions dangereuses qu’on s’est créées. Comme toujours, j’ai tout donné sur le terrain, mais malheureusement, on est tombés sur plus fort que nous. On espère rectifier le tir dès la prochaine journée, d’autant plus qu’on jouera chez nous.
D’habitude vous arborez le numéro 8, mais là avec Nîmes vous avez décidé de porter le numéro 10. Une responsabilité de plus ?
Je ne vous cache pas que lorsque je suis arrivé au club, j’ai demandé le numéro 8 ou le 7. Ce dernier a été pris par une recrue et le 8, ça fait presque 8 ans qu’il est porté par un cadre de l’équipe. Quelques jours plus tard, celui qui portait le numéro 10 a été transféré et du coup, je repris ce numéro. Il est vrai que c’est un numéro assez spécial, mais je suis toujours prêt à assumer mes responsabilités. Je me dois d’être à la hauteur des espérances placées en moi.
Le club a connu cet été plusieurs départs. La pression sera grande sur vous pour guider l’équipe au maintien sachant que Nîmes est le 20e budget de la Ligue 1…
Oui, ça je le sais. Ça ne va pas être une mince affaire, mais moi et mes coéquipiers sommes prêts à relever le défi et maintenir le club parmi l’élite pour la deuxième année de suite. Personnellement, j’aurais pu signer dans un club plus huppé, mais je dois dire que Nîmes m’a beaucoup respecté et pas seulement sur le plan financier. J’aime être bien considéré et me sentir comme un cadre d’une équipe. J’essayerais de donner mon maximum comme à chaque fois.
Jouer en Ligue 1 et faire de grands matchs faciliterait bien évidemment votre retour rapide en sélection…
Evidemment. Je peux vous dire chaque jour je pense à la sélection nationale. J’ai vraiment envie de retrouver l’EN et encore plus maintenant suite à la consécration obtenue à la CAN. C’est l’un de mes objectifs cette saison, même si je sais que la concurrence y est très rude. Les gens ont tendance à me prendre pour un joueur arrogant, mais je ne le suis pas du tout. J’ai toujours été un joueur qui se donne à fond sur le terrain et qui ne triche jamais. Je sais que je peux être d’une grande utilité à la sélection à l’avenir si le coach me fait appel. Pour cela, il faudra d’abord que je brille à Nîmes cette saison.
Comment avez-vous vécu le sacre des Verts en Egypte ?
Je ne vous cache pas que j’ai ressenti une joie indescriptible au moment du coup de sifflet final face au Sénégal. C’est un grand exploit qu’ont réalisé les joueurs et le staff technique. Comme vous le savez, je suis en contact avec beaucoup de joueurs de la sélection, j’ai donc vécu de près avec eux cette consécration. Le plus beau, c’est que cette génération est talentueuse, mais surtout très jeune. Pour l’anecdote, juste après la finale, je suis sorti dans les rues de Nîmes en voiture pour défiler. J’ai accompagné les Algériens qui résident dans la ville et on a mis une belle ambiance.
Avez-vous ressenti un peu d’amertume après ce sacre, quand on sait qu’il y a un an de cela, vous figuriez dans cette sélection. Vous auriez pu être champion d’Afrique vous aussi, non ?
Un peu, c’est vrai. En tant que compétiteur, j’aurais souhaité faire partie du groupe, mais que voulez-vous, c’est ça le football et il faut toujours accepter les choix des entraineurs. Cependant, j’ai envie de dire quelque chose que je n’ai jamais déclaré jusque-là…
Oui, allez-y…
Les gens doivent savoir que je ne suis pas un latéral droit, ni même un relayeur. Je suis un attaquant qui évolue sur le côté droit. En sélection sous l’ère Madjer, je ne jouais pas dans mon véritable poste et c’est ce qui m’a peut-être causé du tort car je ne m’exprimais pas comme je voulais. Je remercie infiniment Madjer pour sa confiance et même le président Zetchi, car c’est aussi grâce à lui que j’ai retrouvé la sélection puisqu’il avait levé ma suspension (NDLR : Ferhat avait été radié à vie de l’EN par Mohamed Raouraoua), mais j’aurais voulu que je sois aligné dans mon poste de prédilection.
Vous estimez donc que le fait de n’avoir pas joué dans votre véritable poste en sélection cela vous a porté préjudice…
Je n’irai pas jusqu’à dire que cela m’a porté préjudice, mais j’aurais aimé que mes performances soient jugées quand je suis aligné à droite de l’attaque. Vous savez très bien que je ne pouvais pas dire au coach national à ce moment-là que je ne voulais pas jouer latéral droit ou même en numéro 6 comme cela fut le cas face au Nigeria à Constantine. En tant que professionnel, on est là pour jouer là où l’entraineur le décide, mais j’avoue que cela ne m’a pas rendu service car beaucoup disaient que Ferhat n’avait pas saisi réellement sa chance en sélection et n’a pas démontré qu’il était nécessaire à l’équipe. Je rajouterai une chose…
Oui…
Le seul match où j’ai été aligné dans mon véritable poste, c’était face à la Tanzanie en amical au stade du 5-Juillet. Ce jour-là, nous avions gagné largement et j’avais réalisé un grand match. Maintenant, je sais bien qu’à mon poste, la concurrence est très rude, puisqu’il y a un joueur qui évolue à Manchester City et un autre à Naples et la liste est longue, mais, croyez-moi, je ne vais baisser les bras facilement. Je sais qu’avec Belmadi les meilleurs seront sélectionnés et lui même avait dit que le problème de Ferhat était « la grosse concurrence à son poste ». Je vais me concentrer sur mon club en espérant gagner la confiance du coach national très prochainement.