Comme indiqué dans notre livraison de jeudi, le défenseur algérien du FC Sion, Ayoub Abdellaoui a été autorisé (enfin) par son club à réintégrer le groupe professionnel après six semaines de mise à l’écart. Contacté par nos soins, l’ancien joueur de l’USMA est revenu sur cette affaire, mais a aussi évoqué la prochaine CAN et les chances des Verts de réaliser un bon tournoi. Entretien :
Après plusieurs semaines de mise à l’écart du groupe professionnel du FC Sion, vous avez été autorisé enfin mercredi dernier à reprendre le travail avec vos coéquipiers. Tout d’abord, pourquoi avez-vous été écarté ?
Effectivement, j’ai pu reprendre du service avec l’équipe professionnelle vers la fin de cette semaine. Ce qui s’est passé en fait, c’est qu’après un match qu’on a perdu en championnat (Ndlr, face au NE Xamax sur le score de 3-1), j’ai été convoqué par le coach dans son bureau et il m’a dit que pour «des raisons disciplinaires, tu es suspendu avec l’équipe première», mais sans me donner les raisons. Sur le coup, je n’ai rien dit et j’ai accepté la décision, sachant que j’avais un match quelques jours plus tard avec la sélection nationale.
Et comment les choses ont évolué à votre retour de sélection ?
A mon retour, il n’y a pas eu véritablement de changement. J’ai eu le programme de l’équipe réserve, donc par conséquent, je n’étais toujours pas autorisé à m’entraîner avec le groupe pro. Cette situation s’est poursuivie durant quelques semaines avant que le président et le coach me convoquent pour enfin éclaircir la situation. Ils m’ont en fait reproché de tenir dans ma main le téléphone dans le vestiaire en marge de ce match face au Xamax. Bien sûr, on sait tous que lorsqu’il n’y a pas les bons résultats, le coach pour se défendre, essaye de trouver quelques prétextes. Donc, il a utilisé cette histoire contre moi. Aussi, il m’a reproché de ne pas faire des efforts pour m’intégrer dans le groupe. Il dit que je me mets toujours dans mon coin et que je pense uniquement à moi-même.
Comment avez-vous réagi sur le coup ?
Je ne veux pas en faire toute une affaire. C’est ma première année à l’étranger et je suis là pour apprendre. Les choses sont différents ici ainsi que la mentalité. Je dois prendre sur moi et accepter les décisions du club. Je dois donc faire plus d’efforts. Maintenant, il reste six matchs et je me dois de faire plus d’efforts pour reprendre le rythme et revenir rapidement dans le onze titulaire.
Vous avez déjà manqué six matchs de suite avec l’équipe. N’aviez-vous pas peur de voir votre mise à l’écart perdurer jusqu’à la fin de la saison, quand on sait que par la suite, il y aura la CAN ?
Effectivement. C’était une situation très difficile à vivre pour moi, sachant que je me sentais bien, sportivement parlant. Je revenais d’un stage abouti avec la sélection nationale, où j’avais joué face à la Gambie. Cette mise à l’écart a cassé ma joie. Après, il est clair que jouer la CAN, c’est un rêve pour moi. Donc, lors de cette mise à l’écart, je peux vous dire que je travaillais plus que d’habitude pour garder ma forme physique au top. Après, le sélectionneur national est libre de faire ses choix, mais un joueur qui ne joue pas un mois et demi, ce n’est pas trop grave car ça ne remet pas en question ses performances de la saison.
Vous avez joué toutefois avec la réserve, c’est bien ça ?
En effet. J’ai pris part à quatre matchs avec les U21 du club. Ça m’a permis de maintenir le rythme de la compétition.
On imagine que le sélectionneur national a pris attache avec vous pour avoir des informations sur votre mise à l’écart…
Non, je n’ai pas eu le sélectionneur national au téléphone. Cependant, avant de quitter le dernier stage qu’on a effectué en mars, il m’avait demandé les raisons de ma mise à l’écart. Je lui avais répondu que je ne savais pas et que j’avais juste été relégué avec l’équipe réserve pour le moment. Il m’a ensuite encouragé et demandé de tenir le coup.
Peut-on dire désormais que le différend avec votre maître est définitivement réglé ?
Vu qu’il a accepté mon retour en équipe première, c’est qu’on est passés à autre chose.
Y a-t-il des chances de vous voir revenir en tant que titulaire ce dimanche face au FC Zurich ?
Franchement, je ne sais pas, mais je pense que ça va être un peu compliqué puisque je viens de retrouver à peine le groupe pro. Quatre séances d’exercices ne vont pas suffire pour être titulaire. Cependant, je ne suis pas inquiet, il reste encore des matchs d’ici la fin de la saison.
Parlons un peu de la sélection nationale. Face à la Gambie, vous avez disputé l’intégralité de la partie en tant que défenseur central. Comment jugez-vous votre production lors de ce match ?
Déjà face au Togo, j’ai pu jouer une mi-temps en tant que latéral gauche. Face à la Gambie, j’ai eu la chance de jouer tout le match dans l’axe de la défense. Ainsi, à l’image de l’équipe, j’ai fait une bonne prestation. Un match correct. On a dominé toute la partie face à un adversaire qui est venu exclusivement pour jouer derrière et défendre. On a montré un beau visage même si l’équipe alignée fut assez inédite. Après, le point négatif du match, c’était ce but encaissé en fin de la partie. On doit apprendre de nos erreurs pour progresser.
Selon vous, êtes-vous meilleur en tant que défenseur central ou latéral gauche ?
Cette question revient toujours. Je joue dans les deux postes, même si mon poste de prédilection, c’est dans l’axe. Après, en sélection, j’estime qu’il n’y a pas de préférence à avoir. C’est au coach national d’en décider. Moi, je me mets à la disposition de l’équipe avant tout.
On connaît les adversaires de l’Algérie lors de la prochaine CAN. Kenya, Tanzanie et Sénégal. Votre avis sur ce groupe ?
Il faut faire très attention. Le niveau africain a beaucoup évolué et la plus grosse erreur qu’on pourrait faire, c’est de penser qu’on est qualifiés d’avance. Il faut prendre au sérieux tous les matchs, bien se préparer et glaner un maximum de points pour gagner en confiance et espérer aller le plus loin possible dans cette CAN.
Selon vous, le 1er match face au Kenya sera-t-il déterminant pour l’EN, quand on sait que lors des précédents tournois, l’équipe calait souvent à l’entame des compétitions ?
Dans une compétition comme la CAN, le premier est bien évidemment très important, mais ça ne reste qu’un match, il n’est pas déterminant pour la qualification ou pas. Ainsi, pour ne pas rater notre entrée en lice dans cette CAN, on doit faire un bon score devant le Kenya.
A moins de deux mois de cette CAN, êtes-vous confiant de figurer dans la liste des 23 qui se rendront en Egypte ?
Je suis confiant mais je ne suis pas sûr d’y être. Ça reste un souhait et un rêve de participer à une CAN. El Hamdoulilah, j’ai pris part aux deux stages précédents la CAN, c’est de bon augure, mais rien n’est encore fait. A moi de continuer à travailler.
Un dernier mot pour les fans algériens ?
J’ai juste envie de leur dire que tous les joueurs de la sélection sont déterminés à tout faire pour honorer le pays lors de la CAN. Ils doivent êtres derrière nous et Inch’Allah, on fera un bon parcours en Egypte. J’en profite pour saluer mon frère Youcef et lui dire que je pense fort à lui.
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