Invité sur le plateau d’El Djazaïria, l’ancien président de la JSK, Moh Cherif Hannachi, est revenu sur l’ensemble des 24 ans de présidence. Comme à ses habitudes, il n’a pas utilisé la langue de bois puisqu’il a évoqué en détail les moments forts durant son règne. Il n’a pas manqué l’occasion aussi de répondre à l’actuel porte-parole du club, Iboud, qui a remis en question la direction de Hannachi durant l’ensemble de ses mandats.
«Azlef a mis 500 millions, pas 2 milliards !»
« Parmi les membres du conseil, il y avait un homme qui était proche de moi et je lui faisais confiance. Il s’agit de Malik Azlef. Mais j’ai constaté par la suite que cette personne n’est qu’une pourriture. Depuis sa venue, le club n’a fait que régresser. Et ce n’est pas tout, puisqu’il a menti aussi sur l’argent qu’il a injecté. Il a déclaré qu’il en avait mis 2 milliards alors qu’il n’a pas donné plus de 500 millions. Il est en France à présent, mais sachez que c’est un homme sans parole qui n’a pas de principe. »
«Ça fait plus de 2 mois que Iboud ne fait que mentir»
Il semblerait que l’ancien président de la JSK n’ait pas apprécié les déclarations du porte- parole de la JSK qui a fait savoir que l’ancienne direction n’a rien apporté au club durant plus de 20 ans de règne. A ce sujet, Moh Cherif Hannachi a tenu à répliquer en disant : « Je tiens avant toute chose à apporter des précisions sur ce qui s’est dit ces derniers mois au sujet de ma présidence au club. Cela fait plus de deux mois que Iboud ne fait que mentir aux gens à mon sujet. Il a déclaré que l’ancien bureau n’a rien fait et rien laissé derrière lui, ce qui est complètement faux. Je n’ai pas voulu répondre car je me suis retiré du monde du football. Mais maintenant que vous me donnez l’occasion d’en parler, je veux éclaircir certains points. Je dis à Iboud qu’en tant que président de la JSK, j’ai cinq Coups d’Afrique à mon actif. Je suis le président le plus titré à la JSK et je mérite un minimum de respect. »
«En 1993, j’ai pris la présidence à sa place et j’ai géré le club avec mon propre argent»
Par la suite, Moh Cherif Hannachi est revenu à la première saison où il a pris la présidence du club, en succédant justement à Miloud Iboud : « En 1993, il avait pris le club pendant six mois seulement. Par la suite, je lui ai succédé car le club était en difficulté. J’ai à cette époque-là dit à Iboud que j’allais gérer la JSK avec mon propre argent et que je n’avais besoin de personne pour assurer à bien cette mission. J’ai gagné des titres et personne ne peut le nier ni lui ni un autre. »
«24 ans que je ne lui ai pas adressé la parole car je ne le porte pas dans mon cœur»
Hannachi a fait savoir que cela fait maintenant 24 ans qu’il n’a plus adressé la parole à Miloud Iboud : « Cela fait 24 ans que je ne lui ai plus adressé la parole car tout simplement, je ne le porte pas dans mon cœur. Je suis quelqu’un qui dit les quatre vérités en face et je n’emploie jamais la langue de bois. On était des partenaires sur le terrain mais depuis que j’ai pris le club en main, plus précisément depuis que je lui ai succédé, je ne lui adresse plus la parole. »
«C’est grâce à moi que la JSK aura son grand stade»
Avant d’ajouter : « En plus de l’ensemble des titres que j’ai apportés à ce club, on a sans doute oublié tout ce que j’ai pu obtenir à la JSK. Si Iboud l’ignore, je vais lui rappeler que c’est grâce à Hannachi que la JSK aura son grand stade, un stade digne de ce grand club. C’est moi qui ai demandé en personne au président Abdelaziz Bouteflika de nous donner une assiette de terrain pour pouvoir construire notre stade. Il m’a dit dès la première conversation « Mebrouk aâlikoum (félicitations pour vous, ndlr). C’est à partir de là que nous avons pu avoir ce terrain à Boukhalfa. D’ailleurs, je n’oublierai jamais tout ce que le Président a apporté à la JSK. Je le remercie pour son aide. »
«Le terrain pour le centre de formation, c’est aussi grâce à moi»
Et ce n’est pas tout, puisque c’est aussi au doyen des présidents algériens que la JSK a aussi obtenu le terrain pour le centre de formation : « Iboud ignore sans doute aussi que c’est grâce à Hannachi que la JSK a obtenu le terrain pour la construction du centre de formation. Ça été d’ailleurs mon souhait que la JSK puisse obtenir son centre de formation car c’est l’avenir du club. Pour ceux qui l’ignorent également, je viens de remettre récemment les documents du terrain du centre de formation à Cherif Mellal. Mais ça, ils ne vous le diront pas car on essaye d’effacer tout ce que j’ai donné pour ce club. Mais qu’ils sachent que personne ne pourra effacer ce que j’ai donné pour ce club car les titres parlent d’eux-mêmes. »
«Le nouveau stade devrait porter le nom d’Abdelkader-Khalef»
Interrogé par la suite sur le nom du futur stade de la JSK, Moh Cherif Hannachi maintient toujours son point de vue en disant : « Je l’ai toujours dit, le nouveau stade de Tizi Ouzou devrait porter le nom de Abdelkader-Khalef. D’ailleurs, ça a toujours été le souhait du président de la république Abdelaziz Bouteflika. Même si certains veulent lui donner le nom de Matoub ou Ebossé, moi je maintiens Abdelkader Khalef, il a révolutionné la JSK à son époque. »
«Je me suis retiré des affaires du football»
L’ancien président de la JSK a fait savoir qu’il s’est retiré définitivement du monde du football : « Je ne suis plus en contact avec le milieu du football, puisque j’ai décidé de me retirer définitivement. Je ne suis impliqué ni de près ni de loin dans ce qui se passe dans le football encore moins à la JSK. D’ailleurs, je me suis éclipsé définitivement des médias car je veux me reposer à présent. »
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«L’USMA est financée avec l’argent du stade de Tizi Ouzou»
L’ancien président de la JSK a fait par la suite une déclaration qui risque de ne pas plaire aux Haddad : « L’USMA est un club qui est financé par l’argent du stade de Tizi Ouzou. Pour la simple raison qu’à l’époque, Haddad avait pris le projet bien avant de prendre en main l’USMA. C’est grâce aux travaux du nouveau stade qu’il arrive aujourd’hui à gérer les affaires de l’USMA. »
«Ali Haddad s’était engagé à verser 6 milliards par an à la JSK,
mais il ne l’a jamais fait»
Et ce n’est pas tout puisqu’il a ajouté : « Je vous dirai même que Haddad avait signé une convention avec la JSK afin de verser 6 milliards par an au club. Mais il ne l’a jamais fait. Pourtant, dans la convention qui a été signée, il s’était engagé à le faire. Jusqu’au jour d’aujourd’hui, la convention existe mais on essaye de la détourner. »
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«Jamais je ne travaillerai dans un autre club»
Toutefois, cela ne diminue en rien tout l’amour qu’il porte pour le club de son cœur : « Il est clair que mon cœur bat toujours pour la JSK. Un club que j’ai toujours défendu cœur et âme. D’ailleurs, je trouve anormal aujourd’hui que la Sonatrach prenne en charge des clubs algériens alors que le club le plus titre d’Algérie n’est pas géré par une société nationale. C’est le combat que j’ai toujours mené lorsque j’étais président. »
Au sujet de la nouvelle mode à la Serrar et Allik qui étaient présidents dans un club et qui travaillent aujourd’hui ailleurs, Hannachi a donné son point de vue : « C’est vrai que Serrar a changé de club, mais Allik est toujours à l’USMA. Sauf qu’il a été induit en erreur avec l’arrivée des Haddad. Pour ma part, si on me propose de travailler dans un autre club, jamais je n’accepterai une mission car mon cœur ne bat que pour la JSK. C’est une question de nif. »
Sandjak : «Ce n’était pas l’homme qu’il fallait pour la JSK»
« La nomination de Sandjak à la tête du staff technique n’était pas une bonne chose pour la JSK. Ce n’était pas l’homme de la situation. Il y a eu beaucoup de problèmes que je ne peux pas dévoiler aujourd’hui à la presse, mais ça été un mauvais choix pour nous. »
Les anciens membres du conseil d’administration
«C’est un complot qu’on m’a fait»
« Les anciens membres du conseil d’administration ont fait un complot pour m’écarter. C’est une chose que je ne leur pardonnerai jamais car on m’a trahi. Ils ont tous pris de l’argent de la JSK. Ils ont profité de mon absence pour tout manigancer. Mais vous savez, mieux vaut les perdre maintenant que demain. Aujourd’hui, je sais qui m’a trahi. J’ai tourné la page. Je me consacre à présent à mes affaires personnelles et mes enfants surtout car c’est ce qu’il y a de plus important dans la vie. Je gère aussi ma société, puisque je construis des villas. Je gère aussi mes biens et je n’ai pas à me plaindre. »
Cherif Mellal : «Je n’ai pas besoin qu’il m’honore»
« J’ai refusé l’invitation de l’actuelle direction de la JSK. La raison est toute simple, je refuse que Mellal m’honore. Il y a des personnes qui ont donné plus que moi au club. Qu’on les honneurs eux, pas moi. Je suis chez moi loin de tout ce qui se passe. Tout ce que je veux, c’est qu’on me laisse tranquille. »
Mouassa : «Un grand entraîneur»
« Kamel Mouassa reste un grand entraîneur. Il a remporté avec nous la Coupe de la CAF et il a beaucoup appris aussi au club. C’est un homme avec de grandes qualités. Il est très compétent. Il a toujours bien géré le groupe et je garde de bons souvenirs de son passage à la JSK. »
Raouraoua : «C’est moi qui l’ai aidé pour qu’il soit président de la FAF»
« Raouraoua, c’est grâce à moi qu’il s’est retrouvé président de la Fédération. On m’a demandé de l’aider et je l’ai fait. Il s’est retrouvé président et j’y étais pour beaucoup. Par la suite, les relations se sont quelque peu détériorées par moments surtout quand j’ai déclaré que lorsque je roulais en BMW, lui il vendait les tickets de cinéma. Et même s’il m’a attaqué en justice, je lui pardonne. Nous sommes de bons amis aujourd’hui. »
Allik : «Il va souffrir cette saison au CRB»
« J’ai toujours eu de bonnes relations avec le président Allik, avant même qu’il prenne en main l’USMA. Pour ce qui est de sa nouvelle mission au CRB, je dirai qu’il va beaucoup souffrir. Il a pris un challenge très difficile car ce sera vraiment compliqué pour le CRB cette saison pour se maintenir. En plus des 3 points qui leur ont été enlevés, le club se trouve à la dernière place au classement. C’est vraiment compliqué. »
«Khalef, le meilleur entraîneur»
« Pour moi, Khalef reste un grand entraîneur. Il a apporté beaucoup à la JSK. C’est un entraîneur de grandes qualités. J’ai toujours que de bons souvenirs lorsque je me remémore les moments qu’il a passés au club. »
«Lalmas est le meilleur joueur africain à mes yeux»
« J’ai joué deux fois contre Lalmas et je me souviens qu’il nous a mené la vie très dure. C’était un géant sur le terrain. Il faisait tout lorsqu’il avait le ballon. A mes yeux, il reste le meilleur joueur africain pas seulement à l’échelle nationale. »
Disparition d’Albert Ebossé
«Le président Bouteflika a versé 200 000 euros à sa famille»
« L’affaire Ebossé nous a tous perturbés. Avant de parler de ses grandes qualités sur le terrain, c’était un gentil garçon. D’ailleurs, depuis sa mort, le club a beaucoup régressé. En tous les cas, et contrairement à ce que certains disent, j’ai donné de l’argent à sa famille. La FAF aussi a fait de même. Et le président de la République a, lui aussi, versé 200 000 euros à sa famille. Qu’il repose en paix. »
Les regrettés Hemani et Gasmi
«Je vais faire quelque chose pour la femme et les enfants de Hemani»
« La disparition de Hemani nous a vraiment perturbés car tomber d’un ascenseur est vraiment tragique. Je pense toujours à ses filles et sa femme. D’ailleurs, je vais faire quelque chose pour eux car on doit les aider. »
«Je savais que Gasmi était mort avant même de le transférer en France»
« Gasmi est toujours présent dans nos cœurs. C’était un gentil garçon et un enfant de bonne famille. Sa mort est toujours en mémoire. Je vais sans doute vous surprendre, je savais qu’il était mort avant même de le transférer en France. Je savais que c’était fini mais nous l’avons évacué tout de même en France. »
«Je n’ai pas pu me rendre à l’enterrement de Omar Daoud»
« Triste pour la disparition de Omar Daoud. J’étais vraiment choqué d’apprendre la nouvelle. D’ailleurs, je n’ai pas pu me rendre à son enterrement car ils nous étaient difficiles de nous rendre en Libye. Que Dieu ait son âme. »
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