Auteur :
Moumen A.
lundi 23 juin 2014 01:33
Vahid Halilhodzic a eu son petit moment de gloire, hier soir. Fort de sa victoire face à la Corée du Sud, le sélectionneur national est venu se tisser quelques lauriers, s’attribuer quelques mérites et régler certains comptes avec la presse : «La force de cette équipe c’est le collectif. On était tous un peu vexés par les critiques injustifiées au lendemain de notre défaite face à la Belgique, l’une des meilleures équipes d’Europe, bien que je pense encore qu’on pouvait réaliser l’exploit ce jour-là avec un peu plus de concentration. La tactique a fonctionné pendant 70’. On avait craqué en seconde période. C’est le cas d’ailleurs aujourd’hui encore. J’avais prévenu de ne pas prendre de but lors des quinze première minutes, car l’équipe est jeune et ne supporte pas forcément la pression. Il ne fallait surtout pas douter. La première mi-temps a été parfaite. Sur tous les plans. Les trois compartiments ont fait le boulot. Il n’y rien à dire. Et sur le plan du jeu et sur le plan de l’efficacité, on a été parfaits. Après, il y a comme toujours ce passage à vide. Est-il physique ou mental, il faudra se pencher dessus». «L’Algérie a fait un match héroïque. Je félicite les joueurs pour leur prestation. La première mi-temps a été comme je l’ai dit presque parfaite. Je vais en profiter pour dédier cette victoire aux supporters et tout le peuple algérien qui attendait ça depuis trente-deux ans».
«La victoire d’orgueil»
Le mot orgueil est revenu assez souvent dans les déclarations d'Halilhodzic, ce qui fait penser que la défaite face à la Belgique a fait beaucoup de mal à tout le monde. Un mal pour un bien, finalement : «C’était une victoire d’orgueil. Peut-être qu’il y a des gens qui ne sont pas contents de cette victoire, tant pis pour eux. On va maintenant préparer notre match barrage contre la Russie. Tout est possible maintenant.»
«Notre première mi-temps a été parfaite»
«On avait analysé le jeu de la Corée. On s’y était préparés avec détermination. Nous avons injecté du sang neuf à notre équipe. On a inclu des joueurs plus frais, revanchards dans une organisation qui visait à gêner l’évolution de l’adversaire sur le terrain. Ils ont appliqué à la lettre mes consignes. La première mi-temps a été parfaite, mais il y a eu un moment de relâchement pendant la seconde. Nous sommes passés par des moments très chauds, notamment avec Kim devant. Mais on s’était préparés aussi à ce scénario. On a bien analysé le jeu de la Corée et on a présenté la meilleure organisation pour la gêner, avec, notamment, Brahimi qui joue entre les lignes et dans les intervalles. Ça a créé pas mal de problèmes à l’adversaire.»
«Notre quatrième but, même les Brésiliens l’ont sans doute applaudi !»
Fort de ses piques originales, le sélectionneur national s'est félicité du quatrième but de l'Algérie, un modèle qu'on enseigne dans les écoles de football, pense-t-il : «Notre quatrième but est tout simplement fantastique. C’est un but d’école. Je crois que même les Brésiliens, pourtant habitués à des buts venus d’ailleurs, l’ont applaudi !»
«Maintenant, il nous faut un autre exploit face à la Russie»
«Les supporters algériens ne m’ont jamais lâché. Ils m’ont fait confiance dès le premier jour, contrairement à vous les journalistes. Cette victoire, c’est mon cadeau pour les supporters. Mais pas pour vous les journalistes. Je sais que vous êtes tristes ce soir parce que nous avons, non seulement gagné ce match, mais avec la manière en plus. Vous avez manqué l’occasion de grandir un peu plus. Maintenant, en ce qui nous concerne, nous allons tout faire pour réaliser un autre exploit face à la Russie pour espérer se qualifier au second tour. Je sais que ce sera un peu compliqué, mais tout reste possible».
«J’ai tout reconstruit de zéro !»
«J’avais trouvé l’équipe dans une situation dramatique à mon arrivée il y a trois ans. Il fallait tout reconstruire de zéro. Nous avons beaucoup travaillé pour façonner ce groupe. A l’époque, l’équipe était classée cinquante-deuxième, aujourd’hui on est parmi les vingt premiers. Sur l’échelle africaine, elle était onzième, aujourd’hui première. On a beaucoup progressé. Je ne comprends pas pourquoi les journalistes algériens nourrissent autant d’animosité pour moi. On est allés jusqu’à toucher à ma famille. Vous savez, je suis très bien éduqué, sinon je ne serais même venu répondre à vos questions. Après, ce succès n’est pas forcément celui de Vahid. C’est celui de tout le peuple algérien qui m’a soutenu depuis le début».
«Les changements étaient prévus bien avant la Belgique»
«Les changement que j’ai opéré aujourd’hui étaient déjà prévus. Ce n’est pas forcément la défaite de la Belgique qui les a dictés. Je savais par exemple depuis longtemps que Yacine Bahimi allait débuter face à la Corée. C’était programmé. Après, il y a des joueurs qui ont fait preuve de meilleures dispositions en matches de préparation. C’est le cas de Soudani par exemple. Il a été extraordinaire lors des entraînements, ce qui justifie sa titularisation face à la Belgique ».
«Djabou n’est pas encore prêt à jouer 90’»
«Le choix de certains joueurs ne se fait pas seulement sur la base de leurs qualités intrinsèques. Il faut être intelligent dans la manière de choisir les joueurs. Regardez Djabou par exemple. Cela fait trois ans que je dis que c’est un bijou, mais il n’empêche, il n’est pas encore prêt à jouer 90’. Aujourd’hui, il y a aussi ce sentiment d’orgueil qui a fait que les joueurs réalisent cet exploit.»
«Il y aura peut-être des changements face la Russie»
«Peut-être qu’il y aura aussi des changements pour la Russie. Je dis peut-être. Vous serez toujours surpris, mais moi non, car je connais parfaitement mon équipe. Je sais donc quel joueur peut être le plus performant. Je peux me tromper, je ne le dis pas le contraire, mais je suis le mieux placé pour savoir qui est en forme. J’ai la chance d’avoir pratiquement deux équipes. Quand des joueurs jouent moins bien que d’autres, je fais des changements. C’est comme ça. Avec le travail, on a le sentiment que ça va de l’avant.»
«J’avais dit aux joueurs qu’on marquerai au moins un but sur balle arrêtée»
«Brahimi est un garçon qui a beaucoup de talent. Il a fait un match exemplaire. Le talent de Djabou et Brahimi est indéniable. Mais avec eux, vous êtes sûrs de les faire sortir après 70’ de jeu. On ne pouvait pas s’appuyer seulement sur leur talent. C’est pour ça que j’ai mis des joueurs un peu plus costauds derrière. J’avais d’ailleurs dit aux joueurs avant le match qu’on marquerait au moins un but sur balle arrêtée. C’est fait ! »
«On a joué sur les qualités de nos joueurs»
«Nous avons beaucoup étudié le jeu de la Corée avant le match. On avait décidé de jouer notre jeu, c’est-à-dire chercher la profondeur, jouer dans les intervalles, solliciter les dédoublements, ce qui est un peu notre marque de fabrique. C’est le football qui plait à tout le monde».
«Il faut plus de souffrance, plus d’audace pour aller chercher cet exploit»
«Je ne dis pas que la qualification est impossible, mais elle sera, j’en suis certain, très difficile. La Russie reste favori. Il va falloir plus d’audace, un peu plus de souffrance pour aller chercher cet exploit. Nous avons beaucoup de travail à faire sur le plan de la récupération, car il y a des joueurs qui ont tout donné ce soir…»
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