Auteur :
K. L.
mercredi 14 novembre 2018 12:15
Comme nous l’indiquions, hier, Hassan Hammar a exigé de son entraîneur sept points des trois matchs qui restent à jouer de la phase aller. Autrement dit, si le technicien marocain échoue, il sera mis fin à ses fonctions sans que la direction ne soit obligée de lui payer des indemnités pour résiliation unilatérale du contrat. Taoussi aurait accepté le défi et aurait même signé un engagement dans ce sens. Par conséquent, les jours du coach sétifien sont désormais comptés et l’on se demande d’ailleurs comment il pourrait relever ce défi dans des conditions aussi compliquées. Sachant que sur les trois matchs qui restent à jouer, deux auront lieu en déplacement, à Béjaïa contre le MOB et à Bologhine face au leader du championnat, l’USM Alger. Si Taoussi parvient à battre le NAHD à Sétif et s’il parvient encore à battre le MOB chez lui à Béjaïa, ça ne sera pas suffisant. Il va falloir par la suite aller chercher au moins un point de Bologhine, ce qui n’est pas évident du tout. Dans d’autres circonstances, cela aurait été possible, car l’Entente en a les moyens, mais dans les conditions actuelles, c’est une mission presque impossible. Et pour cause, d’abord l’état psychologique dans lequel se trouve le groupe, après la défaite contre la JSS. Il est très difficile de s’en remettre aussi rapidement et le match qu’a livré l’Entente face à Ahly Djeddah, cinq jours après l’élimination en Ligue des champions africaine, en est la preuve. Pour retrouver la confiance et la motivation, il faut que les conditions s’y prêtent, mais là, force est de constater que l’état des lieux n’inspire pas la sérénité.
La maladresse de la direction
Au lieu de calmer les esprits et d’essayer de remettre l’équipe dans les meilleures conditions pour qu’elle puisse rebondir, on est venu jeter de l’huile sur le feu, en rendant publique dans un premier temps la liste des joueurs à libérer, comme si ces derniers sont la cause des contre-performances de l’équipe, puis en mettant le staff technique sous pression en lui fixant un objectif difficile à réaliser, tout en lui faisant savoir que ses jours sont désormais comptés. Des observateurs estiment que la direction du club a été très maladroite dans la gestion de cette crise, car cette façon de faire n’arrangera pas les choses. Hammar a certainement voulu donner un coup de pied à la fourmilière, mais apparemment, il s’y est mal pris. Car on ne voit pas comment Taoussi et ses collaborateurs pourront travailler tout en sachant qu’ils sont sur un siège éjectable, persuadés qu’ils ne seront pas là au mois de janvier par rapport à la complexité de la nouvelle mission dont ils ont hérité au lendemain de la défaite contre la JSS. On ne voit pas non plus comment des joueurs retrouveront la confiance ou la motivation en apprenant qu’ils vont être libérés.
La défense décimée
Ce qui va compliquer encore plus la tâche de Taoussi et de son équipe pour la suite du parcours, particulièrement à la veille de la réception du NAHD, c’est que l’Entente va devoir se séparer de plusieurs éléments clés en défense. En plus du gardien Zeghba et du défenseur central Rebiai qui ont écopé tous les deux d’un match de suspension chacun, Abdelkader Bedrane ne répondra pas présent non plus, lui qui vient d’être appelé par Belmadi et aurait rejoint hier soir le camp de base de la sélection nationale à Sidi Moussa. Trois piliers de la défense qu’il sera très difficile de remplacer, dans la mesure où il s’agit de postes sensibles, celui du gardien de but et l’axe central de la défense, sans oublier l’état physique de Radouani qui n’est pas au mieux de sa forme pour cause de blessure. Pendant ce temps-là, Bouguelmouna squatte toujours les locaux de l’infirmerie et ne sera donc pas disponible ce vendredi, alors que ceux qui sont censés le remplacer, Lakroum, Banouh ou Laouafi, ont appris avant-hier qu’ils seront remerciés à la fin de la phase aller. On peut deviner donc dans quel état psychologique ils sont en ce moment. C’est dans ces conditions que l’ESS s’apprête à accueillir le NAHD, ce vendredi.
Radouani incertain face au NAHD
Le latéral droit de l’Entente, Saadi Radouani, s’est plaint de douleurs à l’abdomen, à l’issue du dernier match contre la JSS. Il s’agit peut-être d’une pubalgie qui nécessite beaucoup de repos. Mais hier à la reprise de l’entraînement, le joueur a eu le feu vert de la part du staff médical pour reprendre le travail. Il s’est d’ailleurs entraîné le plus normalement du monde. Cela dit, sa participation au match face au NAHD demeure incertaine. Cela dépendra de l’évolution de son état de santé. S’il ne ressent plus de douleurs d’ici à jeudi, il sera d’attaque pour le match de ce vendredi, sinon il risque lui aussi de faire l’impasse sur cette rencontre.
«Je n’ai rien de grave»
Approché par nos soins, le défenseur sétifien nous a fait savoir qu’il a passé une échographie qui n’a rien révélé de grave. «C’est une petite élongation dans le muscle de l’abdomen qui n’est pas grave mais qui demande du repos. Je me suis reposé ces deux derniers jours et je me suis bien soigné. Je vais faire de mon mieux pour être prêt pour le match de ce vendredi, d’autant que nous allons déplorer beaucoup d’absences», nous a-t-il déclaré.
Ils sont au nombre de 6
Les joueurs en fin de contrat, l’autre souci de Hammar
Le président Hassan Hammar aurait abordé quelques joueurs de son effectif, ceux qui sont en fin de contrat notamment, pour leur proposer de renouveler leur engagement avec l’Entente. D’autant qu’il s’agit d’éléments essentiels de l’effectif sétifien, à l’image du gardien Mustapha Zeghba, du défenseur Abdelkader Bedrane de Bakir, Djabou, Djahnit et Aiboud. D’autres joueurs sont également en fin de contrat, mais la direction ne compte pas les garder, elle va même les libérer au prochain mercato.
Le président doit retenir les leçons des saisons précédentes
On croit savoir que le premier responsable du club a déjà discuté du sujet avec Abdelkader Bedrane et Islam Bakir. Les deux joueurs ont certainement donné leur accord, mais cela ne suffit pas. Les dirigeants de l’Entente doivent retenir les leçons des saisons précédentes lorsqu’ils avaient laissé trainer ces dossiers, avant de le regretter amèrement. Hammar doit, en effet, trancher le plus vite possible avec les éléments en question, au risque de vivre le même scénario de la saison passée et de celle d’avant lorsqu’on avait reporté les négociations jusqu’à la fin de la saison, donnant l’occasion aux joueurs de négocier en position de force, allant jusqu’à exercer du chantage en évoquant d’autres contacts et d’autres propositions plus intéressantes. D’un autre côté, il est très important de préserver l’ossature de l’équipe avant l’été 2019, pour ne pas faire un recrutement de masse comme chaque année. C’est bien de penser dès maintenant à faire renouveler les joueurs en question, mais il faut passer aux choses sérieuses avant qu’il ne soit trop tard.
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