ESS : On reviendra !

« Je ne suis pas déçu, je suis juste ému », lâchait Rachid Taoussi lors de la conférence de presse d’avant-hier qui a suivi le match entre l’ESS et Al Ahly et qui a vu son équipe se faire éliminer aux portes de la finale. Une phrase qui en dit long sur l’état d’esprit de cet entraîneur qui était certainement frustré au coup de sifflet final, mais qui est resté réaliste et lucide. Il n’a pas été déçu, car son équipe a fait tout ce qu’il fallait faire en honorant son statut et son histoire. Son équipe a dominé et a malmené un grand de l’Afrique, l’a fait douter et l’a battu, sauf que cette victoire n’a pas suffi pour aller au bout du rêve. « Je suis fier de mes joueurs, je les remercie et je les félicite », ajoutait-il. Taoussi était ému parce que ses joueurs ont sorti de leurs tripes une volonté de fer et ont fait un match auquel plusieurs observateurs ne s’attendaient probablement pas. « Ce qui m’avait surpris, c’est surtout la réaction des joueurs après avoir encaissé le but égyptien », soulignait-il. En effet, n’importe quelle autre équipe qui avait deux buts de retard après le match aller et qui encaisse un autre sur son terrain en seconde période, à un moment crucial de la partie, aurait lâché prise et jeté le tablier. Ce n’était pas le cas de l’Entente qui a refusé de mourir et qui a continué à se battre jusqu’au bout. Elle égalise six minutes seulement après avoir encaissé le but et prend l’avantage six minutes plus tard. Elle va se procurer d’autres belles occasions, malheureusement, le métier manquait à ce niveau aux Ghacha, Bouguelmouna, Aiboud et autres Banouh. « Le but qu’a marqué Souleymane en deuxième mi-temps est la signature d’un joueur d’expérience. C’est lui aussi qui avait débloqué la situation au match aller et c’est cela qui avait fait la différence entre les deux équipes. Eux, ils ont marqué chez nous, et nous, nous ne l’avons pas fait chez eux », notait le coach sétifien qui a souligné l’inexpérience de ses joueurs à ce stade de la compétition.

Ah si c’était un combat de boxe !
Sur les deux matchs, celui du Caire et celui d’avant-hier à Sétif, l’Entente a remporté trois mi-temps. Après s’être passée à côté de la plaque lors de la première mi-temps du match aller où elle s’est contentée de voir son adversaire jouer et marquer, elle s’est réveillée en seconde période en dominant les débats, mais sans concrétiser sa supériorité. Mardi passé, retenant les leçons du match du Caire, elle prend les choses en main dès le coup d’envoi, obligeant son vis-à-vis à évoluer dans son périmètre tout au long de la partie. Les chiffres en témoignent : 67% de possession en moyenne durant tout le match, une moyenne qui a augmenté à 73% en seconde période. 582 passes et 18 corners au profit de l’ESS, et l’adversaire a pour nom Al Ahly et le match était une demi-finale de la Ligue des champions africaine, le plus haut niveau continental dans les compétitions interclubs. Si cela avait été un combat de boxe, les Sétifiens l’auraient largement remporté aux points, et si cela avait été un match de volley-ball, l’Entente l’aurait gagné également en remportant les trois mi-temps des quatre jouées. L’on comprend donc pourquoi Taoussi n’est pas déçu et pourquoi il est fier de son équipe.

L’Entente a perdu la
demi-finale, mais elle a gagné une équipe, un groupe et un public
L’autre fait marquant de la soirée de mardi passée est sans doute le comportement civilisé des supporters de l’ESS qui se sont levés tous comme un seul homme au coup de sifflet final pour applaudir les joueurs et leur rendre hommage. Après les avoir soutenus et poussés du coup d’envoi jusqu’au coup de sifflet final, même dans les moments les plus difficiles comme celui où Al Ahly a marqué ce but assassin, le public du 8-Mai-45 n’a pu que saluer en fin de partie la production de son équipe, son courage et sa combativité, malgré l’élimination. C’est un public connaisseur, qui a vu que son équipe a tout fait, qu’elle n’a ménagé aucun effort et qu’elle a été à la hauteur de l’évènement. Si l’Entente a perdu cette demi-finale de la Ligue des champions, elle a en revanche gagné une équipe et un groupe et elle a renforcé à jamais les liens avec ses supporters. Tout n’est pas perdu, l’Entente reste engagée sur trois fronts, le championnat, la Coupe d’Algérie et la Coupe arabe dont le prochain rendez-vous est pour dimanche prochain,
 

Hammar a convié ses joueurs à un dîner en leur honneur

Hasan Hammar était abattu en fin de mach, il était l’homme le plus déçu de l’Entente, car il croyait dur comme fer à cette finale, mais il est parvenu à se remettre en question et à regarder les choses du bon angle. Après s’être remis de ses émotions, lui aussi, à l’image de Taoussi et des supporters, il ne pouvait qu’aller saluer et remercier ses joueurs dans le vestiaire. Mieux, il les a tous conviés, ainsi que les membres des différents staffs, à un dîner en leur honneur.

« Je leur ai dit que la position des supporters est une dette pour nous »
Le président de l’Entente, bien que très déçu, a trouvé les mots pour remercier ses joueurs et saluer leur comportement sur le terrain. « Je ne pouvais qu’être fier d’eux, je les ai remerciés et je les ai encouragés à maintenir ce cap, car d’autres défis nous attendent cette saison. Je leur ai fait savoir que la position des supporters et leur comportement exemplaire envers leur équipe est une dette que vous devez payer, il ne faut pas l’oublier », nous a-t-il déclaré.

« On aurait aimé offrir la qualification à notre public »
« Nous avons fait ce qu’il fallait faire et les joueurs n’ont ménagé aucun effort. On aurait aimé offrir la qualification à notre merveilleux public, mais cela n’a pas été possible, on leur présente nos excuses, mais on leur promet des jours meilleurs », a-t-il ajouté.

« Les statistiques parlent d’elles-mêmes »
« Nous avons été supérieurs à notre adversaire qu’on avait dominé en long et en large. Les statistiques parlent d’elles-mêmes de la supériorité de notre équipe dans ce match, mais le facteur expérience a fait la différence. Nous avons manqué d’efficacité et de réussite en attaque et nous n’avons pas pu empêcher l’adversaire de nous marquer sur notre terrain, c’est frustrant », fait-il remarquer.

« Je suis fier de mon équipe et l’avenir est meilleur »
Hammar a terminé par dire qu’il est fier de son équipe et que l’avenir est meilleur : « Ce match prouve que notre équipe a de la personnalité. Nous avons battu cette équipe d’Al Ahly même si cette victoire n’a pas suffi pour nous envoyer en finale. Et ce qui montre encore plus que notre équipe a du caractère, c’est que nous avons pu gagner, alors qu’on était menés au score, je ne connais pas beaucoup d’équipes qui peuvent faire cela. Je suis fier de la mienne et l’avenir est meilleur. »
 

Benaldjia, Bouchar, Keniche et un attaquant angolais ciblés

Tout en préparant la demi-finale de la Ligue des champions africaine, la direction de l’ESS préparait en parallèle le prochain mercato hivernal où l’on compte renforcer l’effectif avec quelques éléments susceptibles de pallier les insuffisances de l’équipe, surtout en défense et en attaque. Car au milieu du terrain, l’Entente n’a pas à se plaindre, elle a les joueurs qu’il faut. Et on s’est lancés sans perdre de temps sur la piste de Mehdi Benaldjia, l’attaquant de la JSK qui vient de résilier son contrat avec le club kabyle. C’est un profil qui intéresse les Sétifiens et il semble que les premiers contacts auraient été déjà établis, sachant que l’Entente a un sérieux concurrent, le MC Alger, qui est également intéressé par les services de Benaldjia.

L’attaquant de Primeiro de Agosto intéresse les Sétifiens
On veut également se renforcer en défense, particulièrement au niveau de l’axe central. Et selon des indiscrétions, les dirigeants penseraient à faire revenir Bouchar ou Keniche. Concernant l’attaque, en plus de Benaldjia, les responsables sétifiens sont intéressés par l’attaquant de Primeiro de Agosto, l’équipe angolaise qui a animé l’autre demi-finale de la Ligue des champions contre l’Espérance de Tunis. Car on ne peut pas compter que sur Bouguelmouna en attaque, d’autant que ce joueur se plaint tout le temps de blessures et n’arrive pas à maintenir une certaine régularité dans son rendement.

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