Un joueur de l’EN sous couvert d’anonymat déclare au Buteur :«Faux ! On n’a pas exigé de la FAF le départ de Madjer»

Comme on pouvait s’y attendre, la sélection nationale s’est inclinée lourdement jeudi soir dernier face au Portugal à Lisbonne. Une nouvelle défaite qui vient sceller le sort du staff technique, puisque comme rapporté dans l’une de nos précédentes éditions, les membres du Bureau fédéral ont décidé à l’unanimité de mettre fin aux fonctions de Rabah Madjer et ses assistants. Une décision qui semblait inévitable tant l’ancien sociétaire de Porto subissait une forte pression de la part d’une grande partie du public, mais aussi de la Fédération, qui l’a lâché il y a plusieurs semaines déjà. Ajouté à cela, les joueurs de la sélection nationale ont eux aussi lâché le coach national appelant la FAF à prendre ses responsabilités. Et à ce propos, nous avons appris qu’une délégation de joueurs a demandé à rencontrer le président Kheireddine Zetchi juste avant le déplacement à Lisbonne afin de lui transmettre un message. Cependant, étant donné qu’il était absent, le patron de la FAF a délégué un des membres du Bureau fédéral pour prendre note des doléances des joueurs. Beaucoup a été dit sur les revendications des joueurs et certains ont même dit qu’ils ont exigé le départ de Madjer. Contacté par nos soins, un joueur cadre de la sélection a tenu à clarifier les choses, mais a néanmoins insisté sur le fait de parler sous couvert d’anonymat afin d’éviter de déclencher une nouvelle polémique qui n’en finira jamais :
«La situation que vit la sélection nous préoccupe tous. On sait que le peuple algérien est mécontent actuellement à la suite des mauvais résultats que nous enchainons, mais il est prématuré de parler de crise. C’est vrai que nous avons demandé à voir le président mais aucunement pour lui exiger le renvoi du sélectionneur national comme cela a pu être interprété».

«On n’est pas là pour mettre à mal les entraineurs»
Et à notre interlocuteur de poursuivre :«Notre rôle se résume à faire nos matchs sur le terrain et s’entraîner. On n’a pas à s’immiscer dans les choix de la fédération. Il est vrai que la situation s’est aggravée et cela s’est répercuté sur nos résultats. On reste sur trois défaites consécutives et il fallait réagir. Ce que je peux vous dire c’est qu’à aucun moment nous n’avons demandé qu’il y ait du changement à la tête de la barre technique. On n’est pas là pour mettre à mal les entraineurs et on ne veut pas qu’on nous colle cette étiquette.»  

«L’épisode Rajevac nous a fait mal»
Evidemment, après ce qui s’est passé avec Milovan Rajevac, les joueurs de l’EN refusent qu’on leur mette tout sur le dos :
«En Algérie, les polémiques n’en finissent jamais. On a voulu interpeler la Fédération, et cela, dans l’intérêt suprême de la sélection. Il y a un malaise au sein de la sélection depuis quelque temps, mais on refuse de revenir en arrière. L’épisode de Rajevac a fait mal aux joueurs et beaucoup nous ont accusés d’avoir  renvoyé ce coach. On ne veut plus subir la furia des supporters et des médias par rapport à cela».

«Oui, on ne progresse plus»
Et d’enchaîner :
«Il faut être sincère. On ne progresse plus. Nos prestations sont insipides et si on continue comme ça, on va droit dans le mur. On respecte beaucoup Madjer, notamment par rapport à son vécu en tant que joueur, mais en tant qu’entraineur, il n’est plus à la page. Il travaille certes avec envie et cœur, mais ses méthodes sont révolues désormais. On sent un certain malaise aux entrainements et c’est pour cela qu’on a voulu en parler au président de la FAF. Tactiquement, ce n’est pas ça aussi. Dans ces conditions, même la qualification pour la phase finale de la CAN 2019 serait compromise».

«C’est à la FAF de prendre ses responsabilités»
Et de conclure :
«Je pense que la Fédération connaît désormais bien la situation. Nous, on a dit ce qu’on avait à dire, mais maintenant, c’est à la FAF de prendre ses responsabilités. Je le répète, on n’a pas exigé le départ de Madjer, mais les choses doivent changer. On ne peut pas continuer comme ça. On refuse d’être les boucs-émissaires comme à chaque fois. Si on vient en sélection à chaque fois, c’est pour défendre ses couleurs. Personne ne triche, je vous l’assure».
 

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