Auteur :
Moumen Aït Kaci Ali
samedi 14 juin 2014 00:07
C’est un Raïs Ouaheb Mbolhi très serein qui s’est présenté à la zone mixte organisée hier au Camp de base des Verts, à Sorocaba. Motivé mais pas encore sûr de débuter la rencontre face à la Belgique, Raïs livre ses impressions sur ce premier adversaire des Verts en Coupe du monde et appelle ses camarades à éviter de trop se mettre la pression au risque de s’emmêler les pinceaux le jour J.
Tout d’abord Raïs, le match de la Belgique approche, il se présente comment pour vous ?
C’est un match qu’on prépare assidûment, tout le monde veut réussir son entrée en matière dans cette Coupe du monde. On sait qu’on aura en face de nous un adversaire redoutable qui est composé de très bons joueurs. Cela nous pousse à rester mieux concentrés sur notre préparation jusqu’à mardi, inch’Allah.
Elle est comment l’ambiance au sein du groupe ?
Elle est excellente, tout se passe très bien. On a beaucoup travaillé depuis notre entame du stage de préparation, maintenant l’heure du terrain arrive, il faut essayer de tirer le maximum de la préparation qu’on a effectuée.
Justement, après plusieurs jours passés ensemble enfermés, ressentez-vous de la pression à l’approche de la rencontre face à la Belgique ?
Non, il n’y a aucune pression. Vous savez, la Coupe du monde est un événement planétaire qu’on joue peut-être une fois dans sa vie. Bon, j’ai déjà joué en 2010, donc on prépare cette rencontre sereinement, après, comme je viens de le dire, tout se passera sur le terrain, ça ne sert à rien de faire le match avant de le jouer.
Vous ne vous adressez que rarement à la presse algérienne, donnez-nous de vos nouvelles, comment vous vous sentez actuellement ?
Je me sens très bien, Hamdoulillah, comme on dit, tout avance comme on le souhaite. Je me suis bien préparé, comme tous mes camarades d’ailleurs. On s’est tous donnés à fond à l’entraînement pour arriver au top le jour du match. Après, comme je l’ai dit, j’ai eu la chance d’avoir déjà joué une Coupe du monde, donc je sais un peu aborder, aujourd’hui, ce genre de rencontre. Ainsi, je suis bien dans ma peau et je ferai tout pour répondre présent.
On comprend alors que vous êtes plus avantagé à commencer face à la Belgique…
C'est-à-dire ?
On veut savoir si par exemple le fait d’avoir l’expérience du Mondial-2010 pourrait peser pour vous voir titulaire ?
Non, je ne pense pas. Il y a un entraîneur qui fait ses choix. Nous, on travaille fort à l’entraînement et après, à mon avis, le plus important, celui qui sera appelé à commencer le match contre la Belgique doit être bien prêt. Une chose est sûre, on sera tous derrière lui.
Et pourtant Halilhodzic a bien déclaré que vous serez le numéro 1 contre la Belgique ?
Sincèrement, je n’ai jamais entendu de telles déclarations de sa part. Je ne peux donc les commenter. J’essaie plutôt de rester serein et concentré sans trop me mettre la pression, parce que je sais, et le plus important à mes yeux, que si on fera appel à moi pour débuter contre la Belgique, je dois répondre présent et ne pas décevoir.
Le match face à la Belgique sera déterminant, c’est l’avis de tous les spécialistes, êtes-vous d’accord ?
Vous savez, c’est vrai qu’il est toujours important de bien commencer une compétition pareille, mais il ne faut pas perdre de vue qu’on aura aussi trois matchs à jouer. Pour la Belgique, ça va être un match très dur, mais après, il y aura deux gros morceaux, la Corée du Sud et la Russie.
Un mot sur Zemmamouche, votre camarade, comment le trouvez-vous ?
Très bien. On travaille tous ensemble pour honorer les couleurs. Zemmamouche est un très bon gardien de but. Il a les qualités pour défendre les buts de l’EN. Il l’a prouvé lors des dernières rencontres qu’il a jouées en sélection.
Parlez-nous de la mise à l’écart de Azzedine Doukha ?
Vous savez, c’est un choix difficile, mais qui devait être fait. On était tous solidaires avec lui après son départ, mais il sait bien que c’est le football. C’est un bon gardien de but et il a tout l’avenir devant lui.
Et la concurrence au sein du groupe, vous sentez-vous bien le numéro 1 ou ce n’est pas encore décidé ?
Ecoutez, dans ma tête, les choses sont claires, il n’y a pas de numéro 1 ou de numéro 2. Je travaille, j’essaye de donner le meilleur de moi-même et après on verra ce qui va se passer. Je garde la tête froide et j’essaie surtout d’être concentré sur ma préparation.
Le coach vous a-t-il signifié ou insinué que vous serez peut-être titulaire ?
Non du tout. Je vous l’ai dit, on est trois gardiens en sélection. On vit bien, on partage beaucoup de choses ensemble et on se prépare de la meilleure manière possible pour être prêts. Au risque de me répéter, celui qui jouera importe peu, l’essentiel est d’être solidaires et encourager son camarade à faire son match.
La Belgique, vous y êtes déjà ?
C’est normal, c’est notre premier match ! On essaye d’aller doucement pour arriver sûrement dans cette rencontre que nous avons envie de bien faire.
Il y a Eden Hazard, Lukaku et d’autres éléments dangereux dans cette équipe belge, cette attaque vous fait-elle peur ?
C’est vrai que les deux joueurs que vous venez de citer sont des attaquants redoutables, mais la Belgique (rires), c’est une équipe bourrée de grands joueurs, croyez-moi. C’est pour vous dire que l’équipe belge ne se résume pas à deux joueurs seulement, c’est un ensemble et un collectif bien huilé qu’il faudra stopper. Et pour y parvenir, on ne doit en aucun cas se focaliser sur Hazard, Lukaku ou je ne sais qui.
Vous êtes très serein, on vous sent même décontracté, d’où tenez-vous cette sérénité ?
Je vais vous répondre par une question : Si on se stresse maintenant, qu’est-ce que ça va donner le jour du match contre la Belgique ? Non, mais ça ne sert à rien de trop se stresser. La Belgique c’est mardi prochain, inch’Allah. On se prépare et après voilà, on aura le temps de bien penser à tenir tête à cette équipe.
Avec Bougherra, Yebda, Mesbah et les autres, vous formez ce groupe d’anciens, gérez-vous bien ce rôle d’encadrer les jeunes ?
Bien sûr. Si je peux aider mes jeunes frères, parce que comme vous le savez, on a un groupe composé de jeunes joueurs, je le ferai avec plaisir.
Que pouvez-vous leur apporter ?
Écoutez, j’essaie de les encadrer un peu en leur apportant ce que j’ai vécu moi, il y a 4 ans en Afrique du Sud.
Vous ne craignez pas que cela pourrait jouer un mauvais tour à l’Algérie, car ce manque d’expérience peut parfois les handicaper ?
Vous avez raison, ce volet-là est très important dans une grande compétition, mais après, tout le monde sait que les jeunes éléments qui sont avec nous évoluent dans de grands clubs, donc ils connaissent déjà la pression du haut niveau.
Pouvez-vous nous dire quel sera votre avenir l’été prochain ?
Sincèrement, je ne pense pas du tout à ça maintenant. Pour l’instant, je suis concentré à fond sur ma Coupe du monde avec l’Algérie, le reste ne m’intéresse pas du tout. Seule l’Equipe nationale me préoccupe.
Avez-vous suivi la rencontre d’hier entre la Croatie et le Brésil ?
Bien sûr, c’est le match d’ouverture. Je n’ai pas vu le Brésil très fort, mais il a assuré, l’important était de gagner.
Pour finir, on a senti un changement dans votre vie. Apparemment, vous êtes à cheval dans votre prière…
(Il nous coupe) croyez-moi, je n’aime pas trop parler de ma vie privée. Ce changement vous étonne, parce que vous ne vivez pas avec moi. Je suis musulman, et ma prière d’El Sobh ne date pas d’aujourd’hui.
Publié dans :
zemmamouche
Doukha
Mbolhi.