L’un des deux assistants de Rabah Madjer, en l’occurrence Meziane Ighil, était hier matin l’invité de la Chaine III, où il est revenu notamment sur le dernier stage de l’EN et a évoqué les cas de certains joueurs. C’est ainsi qu’il a parlé du cas de Saphir Taïder, assurant que ce dernier n’avait pas à quitter le terrain à cinq minutes du terme de la partie face à l’Iran, jugeant ce comportement pas du tout professionnel : « Je le redis, il n’y a pas de cas Taïder. C’est des choix qui ont été faits dans la composition de l’équipe et il a été informé la veille du match qu’il n’allait pas jouer. On n’a rien à cacher. On lui a bien expliqué qu’il n’allait pas jouer, sauf en cas de force majeur. Ce n’est pas pour autant qu’il y a un problème avec le joueur. C’est vrai qu’il était mécontent, mais c’est normal. On comprend cela, mais ce que je ne comprends pas, c’est qu’un joueur de ce niveau-là, un professionnel comme lui quitte le terrain à cinq minutes de la fin du match. Ça, par contre, il devra s’en expliquer. »
«Les choix du staff technique ne sont pas discutables»
Concernant les résultats du fameux GPS évoqués par le sélectionneur national pour expliquer sa décision de ne pas faire jouer Taïder lors de ces deux matchs, Ighil s’en explique : « Le GPS vous donne des indications sur l’entrainement que subi le joueur. Par exemple : les distances parcourues, les sprints effectués. On a une idée globale. Après, il faut que les gens sachent, y compris les joueurs que les choix du staff technique ne sont pas discutables. On est souverains dans nos décisions. »
«On n’avait pas à avertir Mahrez qu’on allait le faire sortir»
Sur le geste de Riyad Mahrez au moment de son remplacement, Ighil dira : « On avait décidé en tant que staff technique de faire sortir Riyad Mahrez en cours de match quel que soit le résultat. Une façon de le ménager et donner la chance à d’autres joueurs de jouer. On n’avait pas à avertir le joueur qu’on allait le faire sortir. Mais je le redis, il ne s’est rien passé de grave. »
«Mbolhi et Feghouli sont à leur meilleur niveau, la porte de la sélection est ouverte pour eux»
Concernant les cas de Raïs Mbolhi et Sofiane Feghouli, écartés par le staff technique des deux précédents stages, Ighil précise : « La porte reste ouverte à Mbolhi et Feghouli et à tous ceux qui peuvent apporter un plus à la sélection nationale. Mbolhi est en train de revenir à son meilleur niveau. Ses débuts avec sa formation sont exceptionnels et jusqu’à l’heure actuelle, il n’a pas encore perdu de match. Pareil pour Feghouli. Ce qui est sûr, c’est qu’on prendra toujours les joueurs qu’on juge importants pour l’EN. »
«C’est Bennacer qui a demandé à quitter le stage»
Pour ce qui est d’Ismail Bennacer, libéré par le staff technique en milieu du stage afin qu’il rejoigne sa formation d’Empoli, l’ancien coach de la JSK a indiqué : « On a fait une fleur au joueur. C’est lui qui a voulu rejoindre son club afin de disputer ce match important avec son club. Comme il n’allait pas être utilisé en tant que titulaire face à l’Iran, on a donc préféré le libérer. »
«On est en pourparlers avec Empoli pour l’avoir face à l’Arabie Saoudite»
Et d’enchainer : « On est actuellement en pourparlers avec les dirigeants d’Empoli pour avoir Bennacer face à l’Arabie Saoudite. Pour l’instant, rien n’est encore fixé. »
«Les choses se sont détériorées en sélection après le départ de Halilhodzic»
Pour Meziane Ighil, la période post-Vahid Halilhodzic a été mal gérée : « Je pense qu’après le départ de Vahid Halilhodzic, les choses commençaient à se détériorer et cela malgré l’arrivée de Gourcuff. Ce dernier est un bon gestionnaire et un bon coach, mais les joueurs s’étaient habitués à une discipline plus rigoureuse auparavant avec Vahid. Gourcuff est plus souple dans sa façon de gérer un groupe. »
«Après Gourcuff, il y a eu une cassure au sein de la sélection»
Et d’ajouter : « Après le départ de Christian Gourcuff, les joueurs commençaient à être plus exigeants quant à la personne qui viendra le remplacer. On a assisté à une forme de cassure au sein de la sélection. Il fallait par conséquent tout rebâtir à nouveau. Et ce n’est pas si simple que cela. »
«Donnez-nous du temps, on est en train de reconstruire l’équipe»
Ighil a appelé à l’union sacrée autour du projet du nouveau staff technique de l’EN : « Nous sommes actuellement en pleine reconstruction de l’équipe. Nous sommes arrivés dans un contexte particulier et très compliqué. Nous essayons d’adopter la meilleure attitude pour aller de l’avant. Donnez-nous un peu plus de temps pour remettre la sélection sur les rails. On a que 15 jours de travail avec cette sélection. Il nous faut du coup du temps pour mettre en place notre système de jeu. »
«A l’extérieur, on ne peut pas jouer en 3-4-3»
Concernant le changement opéré au niveau du dispositif tactique face à la Tanzanie, Ighil dira : « On a opté face à la Tanzanie à un système 3-4-3, qui a donné ses fruits. Ça n’a pas été si facile que cela, puisque les joueurs devaient s’adapter à un ce nouveau schéma. On n’a pas eu assez de temps pour le travailler davantage. On l’a plus expliqué sur le plan théorique. Il faut plus de temps. Après, je pense que ce système peut être bénéfique à l’avenir lors de nos matchs à domicile, mais à l’extérieur, on doit évoluer avec un autre dispositif tactique. En Afrique, ce n’est pas possible de jouer en 3-4-3. »
«On ne fait pas de différence entre les joueurs locaux et ceux qui évoluent à l’étranger»
« On voulait profiter de ce match face à la Tanzanie pour mettre en place notre stratégie. Je tiens à dire qu’on ne fait pas de différence entre les joueurs locaux et ceux qui évoluent à l’étranger. Nous essayons de trouver les solutions pour cette EN. On connaît ses faiblesses, en défense et un peu au milieu. En attaque, on est tranquilles. Notre démarche obéissait à ces objectifs-là», fait-il remarquer.
«Nous sommes en période de prospection»
Et de poursuivre : « Le système de jeu n’est qu’un maillon d’un concept de jeu. Nous connaissons le style de jeu à l’algérienne même si moi, je ne suis pas vraiment porté à ça. Nos joueurs correspondent à ce concept qu’on souhaite appliquer. Après, tout est lié, le plus de jeu, l’animation, etc. Il y a des principes de jeu à respecter. Nous sommes en période de prospection que ce soir au niveau des joueurs ou même l’organisation générale de l’équipe. Nous profitons des matchs amicaux pour tester toutes les options que nous pourrons utiliser à l’avenir lors des éliminatoires de la CAN 2019. »
«Voilà pourquoi on veut africaniser l’EN»
Sur l’intention du staff technique de donner une autre identité de jeu à l’EN, Ighil s’en est expliqué : « Face aux sélection africaines, nous avons rencontré beaucoup de difficultés à nous imposer, notamment hors de nos bases. C’est des adversaires qui mettent plus de vitesse, de force, de duels et de combativité dans leurs matchs. Nous sommes du coup handicapés par rapport à ça. C’est pour cette raison qu’on veut africaniser l’EN. »
«Toutes les sélections africaines que nous avons contactées veulent venir jouer chez nous»
Madjer a longtemps déclaré vouloir organiser des matchs de l’EN en Afrique noire. Une demande pas encore satisfaite pour l’instant. Ighil nous éclaire à ce propos : « Malheureusement, on n’a pas pu encore organiser de matchs en Afrique noire. On a demandé ça auprès de la Fédération, mais ça n’a pas été possible pour l’instant vu les conditions actuelles. Toutes les équipes contactées veulent venir jouer chez nous. On a été forcés de dire oui pour ne pas nous retrouver sans matchs amicaux. »
«Malheureusement, on n’a pas assez de défenseurs qui évoluent à l’étranger»
« On sait que nous avons un gros problème au niveau de notre défense. Malheureusement, on n’a pas assez de défenseurs qui évoluent à l’étranger. Nous sommes obligés de chercher ici dans le championnat local. Aujourd’hui, par exemple, un joueur comme Ghoulam, il est absent pour blessure. On doit lui trouver un remplaçant», reconnait-il.
«Chafaï a démontré qu’il pouvait prétendre à une place en sélection»
Sur les soucis défensifs de l’équipe, Ighil a répondu : « La paire Mandi-Chafai a joué pour la première ensemble. C’est normal qu’il y ait un déséquilibre. Il faut du temps pour qu’ils puissent s’adapter à jouer ensemble. Sur la valeur individuelle des joueurs, nous sommes satisfaits. Chafai a démontré qu’il avait du potentiel pour disputer une place de titulaire en sélection. Face à l’Iran, on a vu que Bensebaïni a eu du mal à trouver ses repères, c’est pour ça qu’on a encaissé rapidement dans le match. Mais ce n’est pas uniquement la faute à la défense. Au milieu aussi, les joueurs n’ont pas fait le travail. C’est d’ailleurs pour cela qu’on a procédé au changement de Hanni pour rééquilibrer le milieu de terrain. »
«Face au Portugal, les joueurs doivent montrer qu’ils peuvent rivaliser avec ce genre d’équipes»
Enfin, Ighil a évoqué le match à venir face au Portugal : « C’est un match exceptionnel pour nous. On espère être à la hauteur. Les joueurs devront montrer qu’ils peuvent rivaliser avec ce genre d’équipes. N’oubliez pas que nous allons affronter le champion d’Europe en titre. On doit prouver qu’on a le niveau pour de tels grands matchs. »
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