Auteur :
Adel Cheraki
jeudi 15 février 2018 06:55
Après l’avoir zappé la semaine passée, Miloud Hamdi s’est présenté à la salle de conférence du stade Omar-Hamadi hier matin pour animer un point de presse et répondre aux questions des journalistes. Le premier responsable du staff technique a évoqué plusieurs sujets mais pour commencer il est revenu sur les incidents qui ont eu lieu dimanche lorsque des supporters en colère ont fait une décente à Bologhine annulant ainsi la reprise des entraînements. «Comment ne pas comprendre leur colère ? Elle est logique, elle est légitime. Quand vous prêtez un objet de valeur à des gens et que ces gens vous le rendent en mauvais état, c’est normal que vous soyez mécontents. Leur réaction, je la comprends. Voir leur équipe essuyer ce genre de défaite est inadmissible. Même nous, les membres du staff, nous sommes très en colère après ce faux pas. Je me joins aussi aux supporters, mais il faut savoir aussi qu’il y a eu des faits de jeu qui n’ont pas été en notre faveur comme les blessures contractées par Yaya et Chita, victime d’une agression. Ce qui nous a rendus plus tristes, c’est la perte d’un des nôtres. Nous aurions aimé lui rendre hommage en lui offrant la victoire, nous ne l’avons pas fait et j’ai vraiment honte. Je ressens comme si nous l’avions trahi. Nous présentons une nouvelle fois nos sincères condoléances à ses proches et sa famille. Nous sommes dans le dur actuellement, nous ne le nierons pas et notre objectif est de vite rebondir. Nous avons les moyens de sortir de cette spirale négative et nous ferons de notre mieux pour le faire.»
«Si j’ai l’intime conviction que certains ne mouillent pas leur maillot, il est clair que j’interviendrai»
Certains supporters ont réussi à approcher le coach dimanche. Ils lui ont demandé tout simplement de faire des changements au niveau de son onze et écarter les éléments qui ne mouillent pas le maillot. Voulant savoir s’il comptait prendre en considération leur souhait, Hamdi a dit : «Ils ont le droit d’être en colère, mais ce qu’il faut savoir, c’est que ce n’est pas facile de faire des choix surtout que nous sommes irréguliers. Il y a des joueurs qui sortent une grosse prestation puis le match d’après ils passent à côté avant de revenir encore une fois en force, donc ce n’est pas toujours facile de prendre les bonnes décisions. Nous avons enchaîné les mauvais résultats ces derniers temps, nous sommes appelés à trouver des solutions et ce qui m’intéresse le plus c’est d’avoir des éléments qui respectent les couleurs du club mais aussi ses fans. Maintenant, si j’ai l’intime conviction que certains ne mouillent pas leur maillot, il est clair que j’interviendrai et je ferai des changements.»
«Il ne faut pas trouver des excuses, nous sommes irréguliers»
Interrogé à propos des raisons qui ont fait que son équipe ne soit pas trop performante ces derniers temps, le coach franco-algérien a annoncé: «Il ne faut pas oublier que je ne suis là que depuis deux mois. Nous avons réussi quelques exploits allant même jusqu’à prendre quatorze points sur les dix-huit possibles. Ensuite, il y a eu cette baisse de régime. Il ne faut pas trouver des excuses, je dirais que nous sommes irréguliers et c’est ce qui nous a créé des difficultés. Nous n’avons rien laissé au hasard. Nous avons bien travaillé tout au long de la semaine. Nous savons supervisé notre adversaire et multiplié les réunions avec les joueurs. On savait que les trois points valaient de l’or et que l’USMH pouvait tenir en échec le CSC. Malgré le fait d’avoir mené au score, nous nous sommes inclinés et franchement c’est incompréhensible. Ça nous a mis tous en colère. La situation est alarmante, il faut renouer avec le succès et très vite.»
«Face à l’USMBA, les consignes n’ont été respectées que pendant 75’»
Miloud Hamdi a défendu ses défenseurs en déclarant : «Ils ne sont pas les seuls à blâmer. Ce compartiment n’a pas été le seul à être fébrile. Le football, c’est un sport collectif. Quand on perd, c’est toute l’équipe qui perd et quand on gagne, c’est aussi grâce aux efforts fournis par tous les joueurs. Contre l’USMBA, j’ai vu le joueur adverse faire son contrôle puis livrer une passe décisive sans que personne ne l’attaque ni l’inquiète. Les consignes sont faites pour être appliquées mais le week-end passé elles n’ont été respectées que pendant 75’, la suite c’est un grand point d’interrogation et nous cherchons à résoudre cette énigme pour ne plus revivre un tel scenario.»
«Je n’hésiterai pas à lancer les jeunes»
Cette semaine, plusieurs jeunes ont réintégré le groupe professionnel. Interrogé à leur sujet, le natif de Saint-Étienne a dit : «Ils incarnent l’avenir du club. Ce sont des espoirs pétris de talent. Ils ont une grosse marge de progression. Des éléments tels que Boumechra, El-Orfi, Benhamouda, Yaïche ou encore Semmane peuvent avoir un rôle dans un avenir proche et si je vois qu’ils méritent du temps de jeu, je n’hésiterai pas à les lancer.» Reste à connaître maintenant quand le coach joindra le geste à la parole et passera à l’acte.
«Contre l’USMH, nous n’avons pas le droit de décevoir nos supporters»
Demain, les Rouge et Noir se rendront au stade du 1er-Novembre à Lavigerie pour défier l’USMH lors d’un match pour le compte de la 20e journée de la Ligue 1 Mobilis. À propos de cette rencontre, le successeur de Paul Put a dit : «C’est un derby et notre adversaire n’est pas à présenter. Nous savons ce qu’on attend de nous. Nos supporters ont été en colère en début de semaine, mais ça nous a permis de savoir qu’on n’est pas seul et qu’ils sont derrière nous pour nous soutenir. Ce sera une partie compliquée mais nous n’avons pas le droit de les décevoir une nouvelle fois.» Les Harrachis sont donc avertis, les Usmistes ne se présenteront pas à El Mohammadia juste pour limiter les dégâts.
«Il y a des rencontres qu’on ne devrait pas perdre aussi facilement, ce n’est pas normal !»
Concernant les clés du match de demain, le premier responsable du staff technique a dit : «Il faut bien préparer ce derby, mais pour le gagner il faut d’autres ingrédients. Il faut mouiller le maillot mais aussi avoir les crocs et la rage de vaincre. Il faut être prêts psychologiquement, physiquement, mentalement et tactiquement, si l’un des quatre manque, nous ne gagnerons pas. Il y a des rencontres qu’on ne devrait pas perdre avec la manière dont on est en train de les perdre, c’est inadmissible. Ce n’est pas normal ! La balle est dans le camp des joueurs, j’ai confiance en eux et c’est à eux de se montrer à la hauteur.» Miloud Hamdi ne s’est pas arrêté là, puisqu’il a ajouté : «Avec les membres de mon staff, nous travaillons comme des dingues. Il ne faut pas croire que nous sommes en vacances. Nous nous donnons à fond et c’est le cas aussi pour les membres du staff médical et les autres employés du club. C’est normal que quand on n’est pas récompensés on vit mal la situation. J’ai le sentiment d’une trahison même. On ne peut pas rester comme ça, nous ne sommes pas battus. Au contraire, il faut apprendre de nos erreurs pour progresser et revenir encore plus fort.»
«Hajhouj est aimé, il ne m’a pas paru mal à l’aise»
Une rumeur a circulé faisant part d’un malaise entre Reda Hajhouj et ses coéquipiers mais l’entraîneur des Rouge et Noir en a profité pour nous livrer sa version. «J’ai eu une discussion avec Réda et je peux vous assurer qu’il ne m’a pas paru mal à l’aise. Au contraire, il est aimé et ça vous pouvez le confirmer par vous-même en assistant à une partie de la séance d’entraînement. Il a bien été accueilli, donc à mes yeux il n’y a aucun problème.» Par contre, Hamdi a refusé de parler de l’offre faite à Mohamed Youcef Belaïli estimée à 1 million d’euros. Finalement, ce dernier a fini par opter pour l’Esperance sportive de Tunis.
«Le jour où on m’imposera un joueur, je ferai ma valise et je partirai»
Miloud Hamdi a fait une grosse révélation lors de cette conférence de presse en affirmant aux présents que jamais on a essayé d’influencer ses choix contrairement à ce qui a été mentionné par-ci par-là. «Le jour où on m’imposera un joueur, je ferai ma valise et je partirai. Jamais quelqu’un ne l’a fait et je ne vois personne le faire. Vous croyez que si on m’avait imposé des joueurs lors de mon passage en 2015-2016, je serais de retour aujourd’hui ?»
«C’est moi qui fais l’équipe et personne d’autre»
Pour conclure, Hamdi a tenu à faire le point en affirmant qu’il était l’unique maître à bord. «C’est moi qui fais l’équipe et personne d’autre, vous pouvez aller le demander aux joueurs. Quand l’équipe gagne, c’est moi qui fais les choix mais si un joueur est écarté ou manque de temps de jeu nous commençons à voir d’autres versions circuler.» Voilà qui est désormais net, clair et précis.
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