Il n’est un secret pour personne, l’attaquant camerounais de la JSK, Steve Ekedi, est écarté du groupe depuis plus d’un mois. Depuis sa dernière convocation face à l’OM, pour le compte de la 12e journée du championnat le 17 novembre dernier, Ekedi ne joue plus, pire, il ne fait plus partie des choix du coach en chef Azzedine Aït Djoudi. Au départ, son absence dans la compétition officielle a été expliquée par des raisons techniques, mais par la suite, son affaire a pris une autre tournure. En effet, le joueur qui a refusé la demande de sa direction de revoir son salaire à la baisse, fait aujourd’hui les frais de ses positions sur lesquelles il campe toujours et affirme ne faire aucune concession. Selon le joueur qui s’est exprimé en exclusivité pour notre journal, les clauses de son contrat sont claires comme l’eau de roche, et ne fera pas machine arrière. Le directoire lui reproche par ailleurs certaines déclarations faites à la presse au lendemain de la sortie médiatique de son coach qui a annoncé le montant de son salaire qui, selon Aït Djoudi, avoisine les 2000 euros, ce qu’a démenti en bloc Ekedi qualifiant les déclarations de son coach «d’irresponsables». Devant le conseil de discipline qui a eu lieu après le match de l’USMA, Ekedi a expliqué aux membres du directoire en présence de son entraîneur qu’il ne s’est jamais attaqué aux dirigeants, ni porté atteinte au club pour être sanctionné, sa seule demande est de jouer et de défendre le maillot du club pour lequel il a été engagé l’été dernier. Depuis, aucune autre entrevue n’a eu lieu, et la situation d’Ekedi n’a pas changé, il continue de s’entraîner en solo et attend que la direction règle son cas. Aux dernières nouvelles, on croit savoir que l’affaire opposant Ekedi au directoire de la JSK prend de l’ampleur, et la Fédération camerounaise de football, qui suit de près l’actualité de ses joueurs évoluant à l’étranger, compte prendre le dossier en mains et défendre les intérêts de ses joueurs, notamment Ekedi évoluant en Algérie. Le joueur nous a confirmé (lire entretien, ndlr) qu’il a été contacté par la FECA FOOT pour donner plus de détails concernant son cas et porter plainte contre la JSK.
D’ici le 7 janvier, si rien ne change, la FECA-FOOT passe à l’action
L’attaquant Ekedi continue le travail avec l’équipe réserve en attendant un dénouement heureux de sa situation. Il ne fait que maintenir sa forme, sachant qu’il ne joue plus. Même pour le match de demain face à la JS Saoura, il est sûrement qu’il ne sera pas retenu surtout qu’il a été même écarté du dernier stage effectué à Aïn Benian et n’a pas pris part au match de Coupe d’Algérie face à Ben Aknoun. La Fédération camerounaise de football aurait demandé au joueur de lui fournir toutes les informations liées à son dossier et s’est fixée un ultimatum au 7 janvier prochain, si le dossier du joueur n’est pas réglé, elle prendra en charge ce dossier et fera valoir les droits du joueur conformément aux clauses du contrat signé avec le club kabyle.
Deux mois sans salaire, selon le joueur
En plus du fait qu’il soit écarté du groupe depuis plus d’un mois maintenant, l’attaquant Ekedi affirme n’avoir pas été payé ces deux derniers mois comme tous les autres joueurs de son groupe. Il précise que depuis qu’il a touché les deux mois comme avance l’été dernier à son arrivée à la JSK, son compte bancaire n’a connu depuis aucun mouvement. Ekedi assure qu’il n’a pas envie d’alerter les instances sportives de son pays pour éviter d’envenimer le conflit qui l’oppose aux dirigeants de son club employeur.
Il ne fera pas le déplacement aujourd’hui à Béchar
En 15 matchs joués lors de la phase aller, l’attaquant camerounais Ekedi ne s’est produit que durant cinq rencontres avec un temps de jeu très modeste. Sa dernière convocation remonte au 17 novembre dernier face à l’Olympique de Médéa qu’il n’a d’ailleurs pas joué puisqu’il a été laissé sur le banc. Lors de la dernière réunion de la LFP avec les présidents de club, le dossier des joueurs étrangers payés en devises a été évoqué et qui sont malheureusement sous utilisés dans leurs clubs respectifs. Ekedi qu’on a recruté pour jouer se retrouve sans compétition depuis plus d’un mois et ça risque de durer encore, en attendant que son cas soit réglé définitivement. Pour le match de demain face à la JS Saoura, on croit savoir qu’il ne fera pas le déplacement avec le groupe.
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Ekedi : «Je n’accepte aucun chantage, j’ai signé un contrat avec la JSK, point barre»
Tout d’abord, peut-on avoir de vos nouvelles ?
Je vous assure que je vais bien merci. Au club, je travaille quotidiennement avec les réserves, je m’entraîne pour maintenir ma forme et rester en contact avec le ballon, sachant que mon problème n’est toujours pas réglé. Ma famille m’a rejoint il y a quelques jours à Tizi et sont avec moi pour quelque temps.
La compétition reprendra ses droits ce week-end, est-ce que vous êtes concerné ?
Il faut poser la question aux dirigeants, c’est à eux de vous répondre s’ils comptent vraiment m’utiliser ou me laisseront toujours comme ça travailler en marge du groupe. Moi personnellement, je m’exerce quotidiennement, j’honore mes engagements avec le club, pour ce qui est de la compétition, tout le monde connait ma situation, je suis écarté du groupe.
Depuis le conseil de discipline qui a eu lieu après le match de l’USMA rien n’a changé vous concernant…
Oui, absolument rien, personne ne se souci de moi. Je suis livré à moi-même. Personne ne m’appelle pour avoir de mes nouvelles comme si je ne fais pas partie de leur effectif. De mon côté, je continuerai à travailler même avec les réserves cela ne me dérange absolument pas, pour la compétition c’est au coach d’en décider s’il aura besoin de moi.
Mais vous n’allez tout de même pas rester sans compétition jusqu’à la fin de la saison ?
Pour moi les choses sont claires dès le début, je ne leur ferai aucune concession car je me vois dans mes droits et je n’ai rien fait pour mériter cette sanction. Je suis injustement écarté du groupe. Mon seul tort c’est d’avoir apporté des précisions aux déclarations erronées du coach concernant mon salaire, c’est tout.
Mais plusieurs fois on a parlé de votre probable libération, qu’en dîtes-vous ?
Là aussi je dois rappeler que je suis signataire d’un contrat dont les clauses sont claires comme l’eau de roche, si on ne veut plus de moi, ils n’ont qu’à respecter le contrat. Moi je suis venu jouer à la JSK, je n’accepterai aucun autre chantage et personne ne décidera à ma place.
Votre conflit avec la direction a trop duré, comment voyez-vous l’issue de cette affaire ?
Pour moi, on pouvait bien ne pas en arriver à ce bras de fer si on m’a laissé continuer à jouer comme tous les autres joueurs de mon équipe. Mais comme on fait tout pour me pousser à la porte de sortie, ben ils sont tombés sur un morceau dur, je ne me laisserai pas baratiner. Je connais mes droits et devoirs et j’exigerai qu’on respecte les clauses de mon contrat de bout en bout. Je profite de cette opportunité pour vous annoncer une chose très importante.
Laquelle ?
Il y a quelques jours, la fédération de football de mon pays m’a contacté pour avoir un peu plus d’informations sur ma situation. Il ne vous échappe pas qu’ils suivent de près l’actualité des joueurs évoluant à l’étranger et m’ont demandé mon avis pour intervenir auprès des instances sportives algériennes pour régler mon problème. Pire encore, la FECA-FOOT décide de porter plainte. J’ai demandé de temporiser par respect à la JSK et ses supporters qui m’expriment chaque jour que Dieu fait leur soutien. La fédération de football de mon pays m’a toutefois expliqué qu’ils attendront jusqu’au 7 janvier prochain, si aucune solution n’est trouvée, ils s’occuperont eux-mêmes de mon dossier.
La JSK jouera ce vendredi son premier match de la phase retour face à la JS Saoura, quel est votre sentiment de savoir que vous ne serez pas convoqué ?
Ça me fait de la peine de rester sans compétition tout ce temps-là, je suis venu à la JSK pour jouer au football et mériter dignement mon salaire. Je vis une situation difficile. Cela fait plus de deux mois que je ne suis pas payé alors que les autres ont été régularisés. Qu’ils sachent que je suis un père d’un enfant de deux ans que j’ai laissé au Cameroun et que je n’ai pas parcouru autant de kilomètres et vivre loin de mon pays pour être privé de mes salaires. J’espère qu’on accordera une attention à mon cas et que tout ça trouve une solution le plus vite possible.
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