Auteur :
Hamza R.
samedi 25 novembre 2017 22:24
Deux joueurs ont marqué l’histoire de ce derby, depuis le retour de l’USM Alger en première division. Avec le retour des gars de Soustara en 1995, le derby est devenu très passionnant. D’ailleurs, le premier, disputé à Bologhine, a été arrêté après que le juge de touche a été touché par un projectile. Ces deux joueurs sont Ameur Benali et Billel Dziri. Ameur Benali a toujours été un joueur important pour les Mouloudéens, quant à battre le voisin. Dziri a été un poison pour le Mouloudia durant quinze années de carrière. Souvent ciblé par les supporters mouloudéens, Dziri ne pensait qu’au terrain et comment s’offrir la victoire. Deux joueurs qui ont marqué le derby de par les buts inscrits ou même leur disponibilité. Tous deux meneurs de jeu, ils ont joué même dans l’axe pour rendre service à leur équipe. Benali a été le premier à le faire en 1999 puis Dziri en 2007. Les deux joueurs font un petit témoignage du derby.
Benali : «En 1999, l’USMA n’a pas pu nous battre, même sans défense»
Alors le derby a-t-il changé par rapport à votre époque ?
Je pense que oui. Le derby a vraiment changé. A notre époque, notamment en 1995, lorsque l’USMA est monté en Division 1, après cinq ans en Division 2, le derby était passionnant. On parlait de ce match une semaine ou plus avant le coup d’envoi. C’était une ambiance particulière. Aussi, le niveau était un peu meilleur. On donnait du spectacle aux supporters des deux équipes.
Justement, parlez-nous du premier derby en 1995 où la partie fût d’ailleurs arrêtée…
Sincèrement, je ne me souviens pas bien de ce match. Le stade était archicomble et la partie a été arrêtée juste après le but de l’USMA. L’arbitre a été touché par un fumigène. La partie a été rejouée à huis clos dans le même stade et je n’avais pas pris part au match car j’étais suspendu. On avait perdu aussi par un but à zéro. Mais au retour, on s’est racheté. On les a battus par un but à zéro alors qu’ils étaient à la première place, tandis que nous, nous étions en bas du classement.
Mais le derby s’est enflammé la deuxième saison…
Exactement. On les a battus avec Younes Ifticen sur le score de deux buts à zéro. J’avais même donné la balle du deuxième but à Dob pour tuer le match après le but de Mourad Tebbal. C’est un de mes meilleurs souvenirs car le stade était plein à craquer. Au retour, ils nous ont battus par trois buts à un et ce jour-là, on était très amoindris. Cette saison-là, l’USMA avait renforcé son équipe en prévision de la coupe d’Afrique.
Beaucoup disent que le derby était plaisant…
Bien sûr. Le niveau sur le terrain était très bon. Les matchs étaient tous ouverts. Il y avait des actions des deux côtés. On donnait un véritable spectacle sur le terrain. Maintenant, les matchs sont très serrés. Pour l’ambiance aussi, ça a changé. Je me souviens qu’on trouvait des difficultés à rejoindre le stade même sous escorte policière, à cause de l’engouement et de l’affluence record au stade.
En 1999, vous avez dominé le football algérien, mais sans pouvoir battre l’USMA. Pourquoi ?
C’est ça le derby. Nous, en 1996, on luttait pour notre survie, mais nous avions battu l’USMA. En 1999, on a dominé le championnat certes, mais on a fait trois matchs nuls face à l’USMA en tenant compte du match de coupe. Le derby, ça se joue beaucoup plus sur le plan psychologique.
Cette année-là, vous avez terminé le match en tant que libéro face à l’USMA. Vous vous souvenez, sans doute…
Oui, bien sûr. Je me souviens de ce match. L’USMA avait raté une victoire car, en face, notre défense était absente. On a joué sans défense ce jour-là. Meraga, Lazizi et Nechad étaient tous trois suspendus. Le regretté Kermali avait aligné une charnière inédite composée de Azzouz et Fatahine. Pendant le match, Azzouz s’est blessé. Il a donc repositionné Khennouf Rafik dans l’axe. Juste après, Lyès Fatahine est sorti à cause des crampes. J’ai donc terminé la partie en tant que défenseur central avec Khennouf.
On disait aussi que les joueurs de l’USMA avaient peur de vous, c’est vrai ?
(Rires.) Je ne sais pas, mais j’avais toujours une grosse envie de faire un match plein face à l’USMA et dans tous les derbys. Je disais d’ailleurs aux joueurs qu’il faut prouver lors des derbys. Pour ce qui me concerne, on disait que je ne jouais que face à l’USMA. Mais cette affiche reste le meilleur moment de ma carrière. La preuve, j’ai marqué un des plus beaux buts durant ce derby face à l’USMA en 2003.
Comment vous trouvez le derby de ce mardi ?
Ce sera un match serré. Il ne faut pas sous-estimer l’USMA car la mauvaise série ne veut rien dire dans un derby. Il faut être bien motivé et concentré. Il faut aussi être bien préparé psychologiquement.
Un pronostic ?
Je pense qu’on va gagner par deux buts à un.
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Dziri : «J’étais la cible des supporters du Mouloudia car ils m’estimaient bien»
Alors Billel, le grand derby algérois approche à grand pas. Pensez-vous qu’il a la même saveur ?
Oui, c’est presque la même saveur. Il n’y a pas eu un grand changement dans ce derby. Les supporters sont toujours mobilisés pour ce derby avant le coup d’envoi. Ils exigent toujours la victoire par rapport à la rivalité sportive qui existe entre les deux galeries. C’est pour cela que j’ai toujours dit qu’un derby à huis clos n’est pas un derby. On ne peut pas jouer une telle affiche sans la présence des supporters. Ils donnent du charme au match.
Mais par rapport à votre génération, n’estimez-vous pas que le niveau technique a un peu baissé ?
Non, le niveau n’a pas baissé. C’est vrai que, parfois, il y a l’enjeu qui prend le dessus car les deux équipes ne veulent pas perdre. On ne peut pas juger la qualité d’un derby par rapport au résultat. Il peu y avoir un derby avec un score final vierge, mais il y a des occasions de buts et les gardiens s’illustrent aussi. A ce moment-là, on ne peut pas dire que ce derby n’a pas de niveau. Il faut voir la qualité technique présentée par les deux équipes. Ces dernières années, on a assisté à de beaux derbys.
On va revenir en arrière. Pouvez-vous nous parler du match de 1995 ?
Oui, c’était mon premier derby. L’USMA était resté cinq ans en Division 2 et avec son retour en D 1, le derby était de retour. On a joué le match aller à Bologhine et au bout d’un quart d’heure le match fût arrêté. L’arbitre assistant avait été touché par un fumigène. L’ambiance était exceptionnelle. On a rejoué le match à huis clos et on a gagné encore une fois.
Mais la saison d’après, il y a une bagarre entre les joueurs des deux camps…
Non, il y a eu un conflit entre deux joueurs, c’est tout. Les deux joueurs se sont accrochés, c’est vrai mais juste après, tout est rentré dans l’ordre. Le derby MCA-USMA se déroule toujours dans le fair-play. Il y a toujours eu cette fraternité, même entre les supporters. Ce sont des personnes du même quartier ou de la même famille.
On dit aussi que dans ce derby, il n’y a jamais de favori, c’est vrai ?
Exactement. Dans un derby, il n’y a jamais de favori, notamment pour ce qui est du match face au Mouloudia. A notre époque, on prenait ce match très au sérieux sans prendre compte de la situation du Mouloudia. Cette fois-ci par exemple, les Mouloudéens se portent mieux, mais ils doivent se méfier car l’USMA doit réagir pour mettre fin à la mauvaise série.
Votre meilleur souvenir dans ce derby ?
La demi-finale reste un beau souvenir. C’était un grand match. On menait au score par deux buts à un jusqu’à la 120’ lorsque le Mouloudia a égalisé. C’était un match plein d’intensité. Le stade était plein à craquer.
Très souvent, vous étiez la cible préférée des supporters du Mouloudia…
Non, ils m’estimaient bien. C’est vrai qu’ils me taquinaient, mais c’était dans le respect total. Ils m’ont toujours respecté, et moi aussi. Moi, je jouais à l’USMA et je voulais toujours gagner. Eux, ils voulaient la victoire de leur équipe, c’est tout à fait logique. Face au Mouloudia, ç’a été toujours un derby passionnant. J’avais même pris deux cartons rouges face au MCA et c’était toujours pour deux avertissements.
A l’instar de Benali, vous avez terminé une fois en tant que défenseur central…
C’est vrai, c’était à cause de la blessure de Moncharé, je pense. Il y a eu même une expulsion ce jour-là, de Doucouré. Mais quant on est joueur, on doit jouer dans tous les postes, surtout au cours d’un derby.
Que pensez-vous du derby de ce mardi ?
Ce sera un match difficile. On ne peut pas faire le moindre pronostic. On est assuré du spectacle sur les gradins, j’espère que ce sera la même chose sur le terrain.
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