Auteur :
Saïd F.
lundi 12 juin 2017 19:31
La sélection algérienne s’est offert une victoire plus qu’importante avant-hier soir face au Togo (1-0) pour le compte de la première journée des éliminatoires de la CAN-2019. Un succès à l’arrachée face à un adversaire qui n’a pas démérité et qui aurait pu repartir au moins avec le match nul s’il avait cru davantage en ses capacités. Les Verts ont certes dominé la première mi-temps et se sont créés quelques belles occasions, malheureusement mal exploitées, mais ont littéralement sombré en seconde période. Un relâchement physique qu’on peut expliquer par le jeûne et la fatigue. Pour autant, ce qu’il y a de positif à retenir de cette première sortie officielle de l’EN sous l’ère Lucas Alcaraz, c’est la rigueur tactique avec laquelle les joueurs ont évolué. Malgré beaucoup de défaillances, les coéquipiers de Ramy Bensebaïni ont montré une certaine maîtrise et semblaient bien en place tactiquement malgré le pressing de l’adversaire en seconde période. Tout le monde ou presque respectait les consignes du coach et cela contrairement aux précédents matchs sous la houlette des autres sélectionneurs où souvent les joueurs faisaient ce qu’ils voulaient sur le terrain, parfois n’importe quoi, dans le but de tenter un exploit individuel et marquer.
Alcaraz a insisté sur la discipline tactique auprès de ses joueurs
Ce qu’il faut savoir, c’est que durant les séances d’entraînement lors du stage, le coach national Lucas Alcaraz a a insisté auprès de ses joueurs sur la discipline tactique au cours des matchs. Plus question de faire n’importe quoi avec le ballon, d’essayer de dribbler tout le monde et faire la star. Désormais, c’est le collectif qui doit primer et le beau jeu surtout. Le technicien espagnol a instruit tout le monde de bien respecter les consignes tactiques, de jouer vite vers l’avant et de faire un maximum de dédoublements pour libérer de l’espace devant. Même s’il a été l’auteur d’une bonne première mi-temps avant sa sortie sur blessure, le jeune Youcef Attal a néanmoins trouvé beaucoup de difficultés dans son repli défensif. Un aspect tactique qu’il devra améliorer lors des prochaines sorties.
Bentaleb à la Busquets et des latéraux plus avancés
Lucas Alcaraz n’est pas un adepte des changements. Cela s’est vérifié avant-hier face au Togo où il a reconduit le même onze qui avait débuté le match amical face à la Guinée cinq jours avant. Une manière de peaufiner la cohésion entre les joueurs et surtout réussir la mise en place tactique choisie par le coach pour ces deux parties. Ainsi, et comme tout le monde l’a remarqué, un joueur comme Nabil Bentaleb, qui a souvent joué dans un poste avancé avec les Verts, s’est retrouvé confiné dans un nouveau registre dans la récupération et la relance du ballon. À chaque fois que l’équipe nationale construisait de derrière, on voyait le sociétaire de Schalke 04 venir se mettre au milieu des deux axiaux afin de leur permettre de se décaler au maximum tout au long de la largeur du terrain et ainsi donner l’occasion aux deux latéraux (Ghoulam et Attal puis Feghouli) de monter un peu plus. Un style de jeu qu’on retrouve notamment du côté du FC Barcelone. Nabil Bentaleb se voit confié un rôle à la Sergio Busquets qui, souvent, lors des relances de derrière vient entre Piqué et Umtiti et permet ainsi à Sergi Roberto à droite et Jordi Alba à gauche de monter d’un cran, histoire de presser davantage l’adversaire et ouvrir des brèches en attaque.
Un milieu de terrain encore à parfaire
Cependant, ce replacement tactique de Bentaleb a eu un effet quelque peu négatif sur le rendement du milieu de terrain des Verts. Adlène Guedioura n’a pas vraiment assuré, lui qui accuse le coup physiquement vu qu’il n’a pas trop joué cette saison (encore) avec son club. Sofiane Hanni avait aussi tendance à trop se mettre en avant (à juste titre parfois). Tout cela a fragilisé le milieu de terrain et a permis aux Togolais de se l’approprier. Heureusement diront certains que ce n’était que le Togo, sinon le résultat du match aurait pu être autre.
Du pain sur la planche attend le coach
Certes, l’Algérie a gagné ce match et a bien lancé sa campagne des éliminatoires de la CAN-2019, mais force est de constater que tout n’a pas été bon et la prestation de l’équipe a été très limite, pour ne pas dire catastrophique en seconde période. Lucas Alcaraz a eu un peu le temps désormais de voir à l’œuvre ses poulains, d’analyser leur réaction et ça sera à lui maintenant de rectifier les imperfections notées durant la partie afin de faire progresser davantage l’équipe et la rendre encore performante. La prochaine sortie prévue en août en Zambie risque d’être plus compliquée.
Les propos de Mbolhi résument tout
Très souvent discret, le portier Raïs Mbolhi a assumé ses nouvelles responsabilités de capitaine d’équipe en se rendant notamment en conférence de presse d’après-match. Franc dans son discours, il a justement mis en lumière le travail tactique effectué par Lucas Alcaraz durant ce stage. Le keeper de Rennes a ainsi reconnu que les Verts avaient retrouvé leur rigueur tactique perdue lors des derniers mois sous la houlette des anciens sélectionneurs. Il a affiché son optimisme quant à un avenir radieux avec le technicien espagnol, assurant que le jeu de l’équipe allait forcément s’améliorer lors des prochains matchs.