Auteur :
S. F.
vendredi 28 avril 2017 21:34
Dans une longue interview accordée à France football, le milieu de terrain algérien de Dijon, Mehdi Abeïd, a retracé toute sa carrière jusqu’à devenir international algérien. Le joueur s’est dit d’ailleurs fier de représenter l’Algérie, lui qui est né et a grandi en France. Sur ses débuts avec les Verts, il dira : « C'était face aux Seychelles (4-0, en 2015). J'ai joué cinq minutes, et j'ai même touché le montant. Un très beau souvenir. Ce n'était que du bonheur. Etre sélectionné avec cette équipe, c'était une immense fierté. Aujourd'hui, je suis appelé régulièrement, et j'en suis très heureux. Maintenant, j'espère progresser pour avoir un meilleur statut. »
«J’avais voulu revenir en France pour passer à un niveau supérieur»
Concernant son choix de quitter le Panathinaïkos, grand club de Grèce, l’été dernier, pour venir signer à Dijon, le joueur s’est expliqué :
« Je souhaitais retrouver la France, avoir une meilleure visibilité dans un championnat majeur. Dijon m'a contacté et c'est avec plaisir que j'ai dit oui. Je sortais d'une bonne saison au Panathinaïkos, je sentais qu'il fallait que j'aille à un niveau supérieur. Et dans mon pays natal, ça pouvait faire la différence. Ça me permettait également d'être proche de ma famille et de mes amis. Aujourd'hui, je me sens bien dans ce club. On arrive à faire une belle saison, même si on espère que le vent tournera au niveau des résultats. Faire une saison comme ça en Ligue 1, en jouant le maintien, ça nous forge. »
«J’avais essayé le judo et le tennis, mais c’est le foot qui m’a plu»
Mehdi Abeïd est revenu sur ses débuts dans le football et comment il a choisi ce sport plutôt qu’un autre :
« C'était en région parisienne. Je devais avoir cinq ou six ans. J'ai signé au FC Thiais (94, Val-de-Marne), le club de ma ville. J'avais acheté des crampons tout neufs et j'avais hâte de commencer à jouer. Auparavant, j'avais essayé le judo et le tennis. Mais c'est le foot qui m'a tout de suite plu. Le judo ? Je m'étais fait fracasser dès ma première journée (il rigole). J'ai tout de suite arrêté. À Thiais, j'ai commencé à jouer attaquant. Et plus ma carrière avançait, plus je reculais, pour me retrouver au milieu aujourd'hui. »
«A 12 ans, j’ai signé à Lens, c’était l’un de mes meilleurs souvenirs»
Par la suite, il a évoqué son arrivée du côté du RC Lens, à l’âge de 12 ans en 2004 :
« Je jouais en DH avec l'US Alfortville face à une équipe de Paris. Un recruteur de Lens était dans les tribunes. À la fin du match, il est venu me voir pour savoir si j'étais intéressé pour monter trois jours à Lens. Et on m'a conservé par la suite. C'est un de mes meilleurs souvenirs. Voir le RC Lens me contacter, c'était quelque chose de spécial, j'ai tout de suite accepté ! Même à cet âge, on sait qu'on arrive dans un grand club de France. Ça m'a mis des étoiles dans les yeux. Ma formation à Lens a tout fait dans mon évolution. C'était un très bon apprentissage. Même si j'ai un petit goût d'inachevé : je n'ai pas pu jouer en pros avec le club, c'est dommage. »
«Avant de signer à Newcastle, j’avais passé une semaine à Chelsea»
A 19 ans, et après avoir terminé avec sa formation du côté du RC Lens, Abeïd ira rejoindre le club anglais de Newcastle : « Avant de rejoindre Newcastle, j'avais passé une semaine à Chelsea ; j'étais aussi en contact avec Everton. Mais à la fin, je suis arrivé à Newcastle, et ils ont tout fait pour que je reste. Ça a joué. C'était une tout autre dimension. La Premier League, l'Angleterre, ça me faisait rêver. Un peu comme un gamin en plein rêves qui arrive dans une grosse écurie anglaise pour toucher au très haut niveau. »
«Mes débuts avec les Magpies étaient compliqués»
Et d’enchainer :
« À l'époque, j'arrivais avec un statut de jeune joueur (dix-neuf ans), un inconnu qui n'avait pas encore joué de match en pros. Au début, ça a été compliqué à cause de ce manque d'expérience. N'avoir pas joué pendant une saison et demi, c'était dur. J'étais toujours dans le groupe, mais comme on était vingt, il y avait toujours deux joueurs qui n'étaient pas sur la feuille. Pourtant, je m'entraînais chaque semaine, je ne ratais pas un entraînement... Mais ça m'a vraiment forgé. Du coup, quand j'ai fait mes premiers pas avec Newcastle quelques années plus tard, j'ai vraiment savouré. Il m'a fallu deux années, avec des prêts en Ecosse et en Grèce pour revenir plus fort. »
«Mon meilleur souvenir ? Mon premier match de Premier League face à Liverpool»
Pour son premier match en Premier League avec Newcastle, Abeïd avait épaté face à Liverpool. Un match qui restera gravé dans sa mémoire : « C'est mon meilleur souvenir. C'est mon tout premier match de Premier League avec Newcastle (NDLR : 1er novembre 2014, trois ans après sa signature en Angleterre). Je fais un très bon match face à Liverpool. Quand tu joues face à des joueurs comme Gerrard, Coutinho... j'étais surmotivé. J'avais à cœur de prouver ma valeur. Et à cette époque, c'est là que cela a vraiment débuté avec Newcastle. Le coach me faisait confiance, j'enchaînais les matches... (il compilera treize apparitions en Premier League cette saison). »
«Je ne regrette pas d’avoir quitté la France très jeune»
Parti à 19 ans de France, le joueur dit ne pas regretter son choix :
« Quand je fais un choix, dans ma vie, je ne regrette rien derrière. Ce sont des expériences qui m'ont permis de me forger un mental. J'ai connu beaucoup de pays, différents footballs, différentes cultures. C'est un bel apprentissage. »
«J’ai énormément appris de Yohane Cabaye»
Enfin, Mehdi Abeïd a révélé que le joueur qui l’a le plus impressionné, c’était l’international français, Yohane Cabaye : «J'ai énormément appris de Yohan Cabaye. Il jouait au même poste que moi, donc j'essayais de reproduire ce qu'il faisait. On a aussi eu plusieurs discussions, où il me conseillait par exemple de prendre mon temps, d'avoir confiance en moi, de jouer d'une certaine façon. Et ce, au moment où il brillait avec Newcastle. Il m'a montré ce qu'était le haut niveau et qu'il fallait également être patient.»
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