Auteur :
Moumen Aït Kaci Ali
dimanche 22 janvier 2017 20:27
C’est dans la peau d’un vrai leader, qui a envie d’expliquer que ce n’était pas fini pour les Verts, que Djamel Mesbah s’est présenté en conférence de presse. L’ancien défenseur latéral gauche du Milan AC revient sur l’amère défaite subie contre la Tunisie, venue affaiblir les chances de qualification de l’EN au deuxième tour de cette CAN-2017. Mesbah semble quand même entretenir l’espoir même si cela ne dépendra pas uniquement de la performance de ses camarades, ce soir contre le Sénégal. «Écoutez, c’est clair qu’après la défaite de la Tunisie, il y a une grande déception. Après, c’est le football, on doit regarder vers l’avant et on va essayer de préparer le match du Sénégal de la meilleure façon possible pour gagner.»
«Ça va être un match compliqué contre une grande nation du foot africain»
Venu pour encadrer certains jeunes appelés pour la première fois à disputer une CAN, Mesbah reconnaît la difficulté de la mission qui attend l’EN, ce soir à Franceville. «Ça va être un match compliqué, parce qu’on connaît le Sénégal, c’est l’une des meilleures équipes africaines. On a vu lors des deux premiers matchs qu’il s’agit d’une équipe solide et costaude. Après, il ne faut pas tomber dans le piège. On sait qu’ils sont déjà qualifiés mais on est conscients qu’ils vont tout faire contre nous. C’est pour ça que je dis que ça va être un match compliqué.»
«On espère un coup de main du Zimbabwe»
La sélection nationale qui jouera ce soir le Sénégal aura une oreille attentive à Libreville où se jouera l’autre match décisif pour la qualification qui mettra aux prises la Tunisie et le Zimbabwe. «Maintenant, on sait que notre qualification ne dépend pas de nous uniquement. On va regarder les autres et surtout espérer que le Zimbabwe gagne contre la Tunisie, ce qui nous permettra d’avoir une petite chance pour la qualification. C’est clair qu’il s’agit d’une petite chance mais je pense qu’on a les qualités pour le faire.»
«En football tout peut arriver, on fera les comptes ce soir à 22h»
Djamel Mesbah donne rendez-vous aux sceptiques, ce soir en fin de rencontre contre le Sénégal. «C’est clair qu’on y croit, on n’a pas le droit de lâcher prise. Comme je l’ai déjà dit, on fera les comptes lundi à 22h, c'est-à-dire après le match du Sénégal. Après, c’est vrai que ça va être dur parce qu’on sait qu’on va jouer une équipe qui a démontré lors de ses deux premiers matchs de la CAN qu’elle était très forte sur le terrain. Ça va être compliqué mais on devra tout mettre de notre côté pour rivaliser contre le Sénégal.»
«On a toujours bien réagi dos au mur, c’est la qualité de l’Algérien»
«Je vous dis une chose, nous les Algériens on a prouvé par le passé que lorsque nous sommes dos au mur, on est très forts. Voilà, aujourd’hui nous le sommes vraiment, donc on ne va pas dire que ça va être un exploit de passer ce tour mais c’est clair que nos chances sont minimes. Ça ne dépend pas de nous seulement.»
«On a besoin d’une étincelle pour dépasser cette crise»
«On a besoin de cette petite étincelle pour sortir de cette pseudo-crise. Je ne me fais pas de soucis, je vois tous les jours les joueurs, je vis avec ce groupe donc les ressources mentales sont là et demeurent la force de l’Algérie et de l’Algérien en général, surtout dans les moments difficiles.»
«Notre équipe n’est pas habituée à perdre, elle a besoin de retrouver sa notoriété»
«Je ne vais pas parler de génération mais je dirais que cette équipe n’est pas habituée à perdre. En 2013, il y a eu une qualification en Coupe du monde. En 2015 on a atteint le quart de finale avant d’être éliminés pas le tenant du titre sur un détail. Je pense que notre équipe est en manque de confiance. Pour retrouver plus de sérénité je pense que cela passe par une victoire contre une équipe comme le Sénégal. Si on gagne la confiance va revenir. On va rebondir et surtout retrouver notre notoriété.»
«Faux, ces joueurs ne manquent pas de fierté. On est tous contents de porter le maillot»
«J’entends parler d’un manque de grinta et un manque de fierté de la part des joueurs à porter le maillot. Alors là, ce n’est pas vrai du tout ! Je peux vous assurer que les joueurs sont contents d’être ensemble et fiers pour le pays et leurs familles. Voilà, c’est vrai que lorsqu’on regarde de l’extérieur on s’aperçoit que les choses ne sont pas bien mais on manque tout simplement de confiance et pour la reprendre il va falloir battre un grand d’Afrique, ce soir.»
«Les joueurs ont aussi une part de responsabilité dans cette crise»
«On a une part de responsabilité dans cette mauvaise situation dans laquelle nous sommes. On l’a prend et on l’assume en tant que joueurs parce qu’on a tout à notre disposition pour être au top. Seulement, je vous rappelle que rien n’est joué. On fera les comptes après le match du Sénégal. Rendez-vous demain soir, tout simplement.»
«Les critiques nous font mal mais ça nous motive à faire taire certains»
«Quand on est critiqués c’est clair que ça nous fait très mal. Après, c’est là qu’on doit se mesurer si on est vraiment une grande équipe ou pas. Donc, on l’a déjà prouvé par le passé qu’on sait réagir dans la difficulté. C’est clair que ça nous fait mal, on est des êtres humains. Après, ça nous donne l’envie de nous battre pour effacer ces critiques. Je précise qu’il faut accepter les critiques parce que ceux qui nous critiquent sont les mêmes qui nous portent très haut lorsqu’on est bien.»
«On n’acceptera les critiques que lorsque l’échec sera consommé, on fera le bilan ce soir»
«Je le répète, et je le pense vraiment, on fera le bilan ce soir. Ce n’est pas fini, je reste positif, c’est mon passé et mon vécu avec la sélection qui me fait dire cela. On est passés par des moments difficiles notamment en 2012 mais on a su réagir. On s’est qualifiés au Mondial 2014 et on a disputé un quart de finale contre l’Allemagne. On a fait zéro à zéro face aux champions du monde. Donc voilà, on doit y croire, on est l’Algérie, on a un grand potentiel et on n’acceptera les critiques que lorsque l’échec sera consommé.»
«On ne peut comparer cette génération à celles des années 80 et 90, ce n’est pas le même football»
«Par rapport aux générations des années 80 et 90, je vois et je lis un peu qu’on essaye de comparer, chose que je ne partage pas du tout, c’est incomparable, parce qu’il faut revenir au moins à 30 ans en arrière. Le football était différent, c’est clair que nous étions tous fiers des exploits de cette génération qui avait battu l’Allemagne, sans un grand parcours en Coupe du monde. Ils ont aussi gagné la Coupe d’Afrique en 1990 et cela nous rend très fiers d’eux. Lorsqu’on était petits on était tous des supporteurs de cette génération mais il faut arrêter de comparer. Cette génération actuelle a fait un huitième de finale de Coupe du Monde, un quart de finale en CAN 2015 et là on est encore en route pour la Coupe du monde 2018. Vous allez rigoler mais si on gagne nos deux matchs face à la Zambie, on sera relancés. C’est vrai que ça va être difficile mais je pense que si on fait le plein on sera relancés.»
«Cette génération n’est pas arrivée à son maximum mais elle a rendu le peuple fier»
«Je ne sais pas si cette génération a fait le maximum, certainement j’aurais bien aimé ou plutôt j’aimerais bien gagner une CAN ou un titre avec ce groupe, mais je pense que depuis 2011, cette équipe a donné beaucoup de satisfaction et de fierté au peuple algérien. Après, on ne peut jamais faire le maximum parce qu’on peut toujours faire mieux, mais il ne faut pas blâmer cette génération.»
«Les comparer à la génération des Madjer et Belloumi est pour moi insensé»
«Il ne faut pas comparer Madjer, Belloumi et les autres à cette génération, parce que je trouve que c’est incomparable. On ne va pas rentrer dans une polémique stérile mais c’est difficile de porter un jugement comme ça. C’est vrai qu’on peut comparer deux générations en 5 ou 10 années mais là on ne peut tirer de comparaison, il n’y a pas de sens à mon avis.»
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