Auteur :
A.F.
samedi 05 mars 2016 22:28
Vendredi, au coup de sifflet final de l’arbitre Boukouassa, le ciel s’est assombri au-dessus du stade du 8-Mai-45. Les Sétifiens, qui pensaient, en accueillant l’USM Bel Abbès dans leur antre et devant les milliers de leurs supporters, que rien ne pouvait leur arriver, n’ont pu que constater les dégâts. Après avoir perdu presque toutes leurs chances de jouer les premiers rôles en championnat, à cause d’un début de saison des plus catastrophiques, ils ont quitté, hier, sur la pointe des pieds la Coupe d’Algérie sur laquelle ils avaient tout misé. Tout le monde y avait cru, à commencer par la direction du club et son président qui ont clairement fait de cette coupe leur principal objectif, d’autant que le tirage au sort semblait leur avoir tracé la route, au moins jusqu’au dernier carré. On se voyait déjà brandir le neuvième trophée, mais on avait oublié les règles, celles de la coupe, qui n’obéissent pas à la logique et qui ne reconnaissent pas le standing, le statut et l’histoire de n’importe quelle équipe. La coupe ne saute pas dans les bras de celui qui la désire le plus, mais dans ceux de celui qu’elle choisit. Et c’est pour cela qu’il ne faut jamais, même quand on est aux portes de la finale, en faire un objectif. Et c’est pour cela que la chute a été brutale.
1+1 n’est pas forcément égal à 2 en foot
Pourtant, tout était réuni pour que l’ESS passe ce cap sans souci. Un effectif presque au complet, un stade acquis à sa cause, un moral au beau fixe et un adversaire d’un palier inférieur. Mais cela n’a pas suffi à l’Aigle noir qui, après avoir pris son envol dès la 46’ avec l’ouverture du score par Ziaya sur penalty, a cru qu’aucun projectile ne pouvait l’atteindre en volant à basse altitude. Au lieu de pousser encore pour faire le break et se mettre plus ou moins à l’abri, les coéquipiers de Haddouche pensaient à tort que ce petit avantage allait leur assurer le sésame des demi-finales jusqu’à cette maudite 77’ qui a tout changé. Egalisation de Meghout sur penalty et expulsion de Khedaïria. Commence alors la descente aux enfers. Au moment où l’Entente réalise ce qui était en train de lui arriver, El Amali l’assomme par un second but, avant que Meghout ne termine le boulot, à trois minutes de la fin de la partie. Les dix dernières minutes ont été cauchemardesques pour les Sétifiens, avec trois buts encaissés coup sur coup et deux expulsions. 1+1 n’est pas forcément égal à 2 en football. En plus clair, le football n’est pas une science exacte.
Les erreurs qui peuvent changer le cours d’un match
Si on peut expliquer cette amère élimination par la particularité d’un match de coupe où le favori n’est jamais favori, on ne doit pas occulter pour autant les erreurs des uns et des autres qui ont influé sur le cours des débats et qui ont même changé la physionomie du match. De petites erreurs techniques qui, parfois, font des dégâts énormes, comme cette remise de la tête à l’aveugle de Mourad Delhoum qui a atterri dans les pieds de l’adversaire et qui a été à l’origine du penalty qui a remis les deux équipes à égalité. Une petite passe pas suffisamment dosée et pas très bien estimée a remis Bel Abbès dans le math. Aussi, l’Entente s’est retrouvée à dix, ce qui a complètement renversé la vapeur. La sortie d’Amada a permis au milieu de terrain de l’USMBA de prendre les commandes dans l’entrejeu. Une erreur de coaching, selon les observateurs, car si le Malgache devait sortir, ce n’est pas Djabou qui devait le remplacer, mais un autre joueur plus costaud physiquement et qui joue de surcroît au même poste. En outre, l’équipe n’était pas suffisamment préparée sur le plan mental. Sinon, comment expliquer le fait qu’elle se soit complètement effondrée après le but de l’égalisation, sans aucune capacité de réaction.
Tout n’est pas perdu
Ce qui est fait est fait. Les responsables du club et les joueurs sont obligés d’affronter la réalité. Cette coupe allait être peut-être l’arbre qui aurait caché la forêt, mais avec cette élimination, tout va refaire surface et on sera obligé de se pencher sut toutes les erreurs commises auparavant, depuis le début de la saison. Mais est-ce qu’on peut toujours parler d’une saison ratée ? Oui, dans la mesure où l’Entente a grillé ses dernières cartes pour pouvoir encore espérer gagner un titre, mais tout n’est pas perdu pour autant. Les Sétifiens ont encore des chances, bien qu’elles ne soient pas considérables, d’aller chercher une place sur le podium. C’est encore jouable, mais l’on se demande s’ils seront en mesure de se remettre rapidement du coup de coup de massue de vendredi passé et s’ils auront assez de ressources pour se relever. Il ne faut pas oublier non plus que l’aventure africaine débute dans quelques jours et que cette compétition exige de meilleures dispositions physiques, techniques et mentales.