Auteur :
Saïd Fellak
vendredi 22 janvier 2016 21:06
On le disait dans notre édition d’hier, le sélectionneur national, Christian Gourcuff, s’est déplacé jeudi dans la ville de Bordeaux afin de rencontrer le jeune joueur des Girondins, Adam Ounas. La rencontre a bien eu lieu dans un luxueux hôtel de la ville bordelaise. Le joueur accompagné de quelques membres de sa famille et de son conseiller, a donc répondu à l’appel du technicien breton, avec lequel il a longuement discuté. Le coach national a d’abord remercié le joueur d’être venu à ce rendez-vous, avant d’entamer les choses sérieuses et lui manifester clairement son envie de le voir prochainement intégrer les rangs de la sélection algérienne. Gourcuff a souligné à Ounas qu’il le suivait depuis un moment déjà et qu’il serait ravi de pouvoir compter sur lui dès le prochain stage de l’EN, prévu en mars.
Après avoir écouté attentivement le coach, le joueur, comme attendu, n’a pas répondu favorablement à cette sollicitation. Tout d’abord, il s’est dit honoré de savoir que la sélection algérienne le suit et le veut, mais il estime qu’il est encore très jeune pour dire oui à son pays d’origine, lui qui commence à peine à se faire un nom dans l’Hexagone. Le père du joueur est allé dans le même sens en expliquant que pour l’heure, l’objectif de son fils était de s’imposer au sein de son club, avant de penser à son avenir en sélection.
Il veut qu’on lui accorde du temps
Le joueur a ensuite enchaîné, demandant à Gourcuff qu’on lui accorde du temps, car pour l’heure, il n’est pas encore fixé. Comme il nous l’a révélé un de ses conseillers dans notre édition de jeudi, Ounas n’envisage pas de prendre une décision avant septembre 2017. Il veut se donner le temps qu’il faut avant de choisir la sélection nationale qu’il représentera. Un souhait qu’il a confié à l’ancien coach du FC Lorient.
Il continuera à jouer avec les U20 de la France
En attendant de prendre sa décision, le natif de Tours a indiqué à Gourcuff qu’il continuera à évoluer sous les couleurs des U20 de l’Equipe de France, qu’il a rejoint, rappelons-le, en novembre dernier seulement. Le joueur dit ne pas vouloir griller les étapes et se précipiter. Il fera comme l’ont fait avant lui les Brahimi, Feghouli, Ghoulam, Mandi et consorts.
«J’aime l’Algérie, mais ce n’est pas encore le moment»
Comme nous l’indiquions dans l’une de nos précédentes éditions, Adam Ounas, bien qu’il soit né en France, garde toutefois l’Algérie dans son cœur. De parents 100% Algériens (ils ont passé leur jeunesse à Mostaganem, avant de rallier la France), il a reçu une éducation bien de chez nous et demeure un fervent supporter des Verts. D’ailleurs, dans l’interview exclusive qu’il nous avait accordée il y a deux mois de cela, il nous confiait « avoir supporté les Verts lors du Mondial brésilien ». Pour autant, cela ne l’oblige pas à prendre une décision hâtive, comme il l’a expliqué à Gourcuff. Il lui a précisé que même si l’idée de jouer avec l’Algérie l’intéressait beaucoup, ce n’est toutefois pas encore le moment pour le faire.
«Je ne suis concentré que sur Bordeaux»
Enfin, le joueur a précisé au sélectionneur national que pour l’heure, son objectif est de s’imposer davantage avec son club de Bordeaux et continuer sa progression, avant de penser à son avenir en sélection. Pour rassurer Gourcuff, il a souligné que même si Didier Deschamps (sélectionneur de l’Equipe de France A) venait à lui faire appel actuellement, il serait tout autant embarrassé.
Le coach a tout fait pour le séduire, en vain
Toujours selon nos informations, Christian Gourcuff a tout fait pour séduire Ounas de venir jouer pour l’Algérie au cours de ce rendez-vous. Il a pris l’argument du Mondial pour le convaincre, mais celui-ci était déjà bien décidé et malgré les paroles du coach national, il n’a pas fléchi. Au sortir de cette rencontre, Gourcuff ne cachait pas sa déception, lui qui pensait pouvoir tenir les arguments nécessaires pour chiper cette pépite.
Troisième échec de suite pour le technicien français
Christian Gourcuff peut être un très bon coach, mais assurément pas un excellent négociateur, bien que pour sa défense, cela ne demeure pas tout à fait de son domaine. Le « non » essuyé jeudi par Adam Ounas constitue pour lui un nouvel échec, le troisième de la série, après l’épisode Nabil Fekir (il a fini par choisir l’Equipe de France) et plus récemment, Yassine Benzia, qui, lui aussi, a demandé encore plus de temps de réflexion. La FAF doit revoir assurément sa copie si elle ne veut pas voir ses meilleurs binationaux s’envoler l’un après l’autre.
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