ESS : Des claques sans déclic

Le déclic tant attendu après le remue-ménage qui a eu lieu dans la maison sétifienne dans la semaine qui a précédé le déplacement à Alger, avec entre autres la nomination du nouveau staff technique, n’a pas eu lieu. Au lieu d’un déclic, c’est une autre claque que l’Entente a reçue avant-hier en plein visage face au Nasr de Hussein Dey, une équipe qui fait complètement le chemin inverse que l’ESS. Alors que les Husseindéens poursuivent leur remontée spectaculaire au classement, les Ententistes glissent lentement vers le bas du tableau, et au point où vont les choses, ils ne tarderont pas à atteindre la zone rouge, puisqu’à l’issue de cette dernière défaite concédée contre le NAHD, le champion en titre n’est plus qu’à trois longueurs du premier relégable, le RCR.

Une attaque impuissante et mal inspirée
Geiger n’a donc pas pu stopper l’hémorragie. Certes, il n’avait pas la baguette magique, mais on espérait que ce changement à la barre technique allait au moins avoir son effet. En vain. L’ES Sétif vient d’enregistrer sa troisième défaite de suite après celle concédée contre le DRB Tadjenanet dans un match pourtant à huis clos, puis juste après celle qui a fait le plus mal, la déconvenue à domicile face à l’USMH. Trois défaites qui ont pour dénominateur commun le score final par la plus petite des marges (1-0). Si l’on analyse cette situation, l’on se rend compte tout de suite que lors des trois rencontres, l’Entente de Sétif a été incapable de marquer le moindre but. Par rapport à la défense, c’est beaucoup plus l’attaque qui a failli à ses engagements. Le fait d’avoir été incapables de remonter un seul but à trois reprises est particulièrement grave et inquiétant à la fois. Si Alain Geiger savait au départ que sa mission n’allait pas être facile, il vient de s’en assurer.

Fragiles à domicile et vulnérables à l’extérieur
Et ce qui ressort de la situation actuelle du club de la capitale des Hauts-Plateaux et de toutes ces déconvenues, c’est surtout la fragilité de l’équipe à domicile. Jusque-là, les Sétifiens sous la houlette de l’entraîneur démissionnaire, Kheïreddine Madoui, a perdu neuf points sur son terrain, ce qui est énorme à ce stade de la compétition. Et comme si cela ne suffisait pas, elle s’est montrée en plus très vulnérable en déplacement où elle ne fait plus peur comme lors des précédentes saisons. Sur les 12 points mis en jeu à l’extérieur, elle n’en a récolté que cinq. Ces chiffres prouvent, si besoin est, que l’ESS est devenue cette saison une équipe quelconque, que tout le monde peut battre, même sur son terrain.

La place africaine s’éloigne de jour en jour
Toujours en termes de chiffres, il est à noter que l’écart qui sépare aujourd’hui le leader du championnat de l’Entente est de onze points, avec deux matchs en moins que comptent les Usmistes. Un écart qui éloigne de jour en jour les Sétifiens du podium, et si l’on ne réagit pas à temps, il sera très difficile de le combler, surtout si le groupe perd confiance. À ce rythme, l’ESS risque de perdre de vue le principal objectif qu’elle s’était fixé en début de saison, puis il y a une semaine à l’occasion de la venue d’Alain Geiger, et qui est une place qualificative à une compétition africaine, même s’il s’agit de la troisième place comme cela a été stipulé dans le contrat de l’entraîneur suisse. S’il s’agissait d’un ou de deux faux pas, on n’en n’aurait pas fait tout un plat, mais là, ce sont trois défaites consécutives et neuf points qui s’envolent en éclats en un seul coup, sachant en même temps que même lorsque l’équipe a fait semblant de se ressaisir en revenant avec une victoire d’Oran face à l’ASMO, ce n’était pas vraiment convaincant.

Geiger s’aperçoit que le chantier est immense
La question que l’on se pose aussi c’est de savoir si les joueurs se rendent compte de la gravité de la situation ou non, d’autant qu’il y a risque que l’ESS se retrouve dès la prochaine journée en position de relégable. Certains observateurs oseront dire non, car au vu du comportement des joueurs sur le terrain, de la façon avec laquelle ils évoluent, on a l’impression que ces derniers ne mesurent pas encore la complexité de la situation. Il est vrai qu’il y a eu un léger mieux dans le jeu de l’équipe par rapport aux précédentes prestations, mais cela n’a pas suffi pour au moins freiner la chute de l’équipe qui se dirige droit vers le bas du gouffre. Il manquait cette hargne qui la caractérisait avant, cette assurance et cette maîtrise technique qui faisait sa force. Cela, on ne l’a pas vu encore cette saison. Geiger, qui pensait pouvoir redresser la situation très vite, va devoir revoir ses plans, car apparemment un grand chantier l’attend.