Auteur :
Saïd F.
mardi 08 septembre 2015 19:05
Les matchs se suivent et se ressemblent presque pour la sélection nationale sous l’ère Christian Gourcuff. Face à des adversaires d’un calibre assez faible, les Verts parviennent, certes, à remporter leurs matchs, mais sans pour autant allier la manière. Un niveau de jeu à reculons qui commence sérieusement à inquiéter pour une équipe qui a fait sensation lors de la dernière Coupe du monde et qui occupe actuellement le 19e rang au niveau du classement FIFA. L’arrivée du technicien français, voilà maintenant exactement une année, a apporté un souffle nouveau à la sélection. Plus de souplesse dans la gestion du groupe et surtout un nouveau système de jeu, qui, à force de constater, tarde réellement à se mettre en place, du moins comme le souhaite réellement le coach national. Depuis plusieurs matchs maintenant, la problématique de l’axe central a toujours été évoquée. Gourcuff a beau essayer plusieurs joueurs pour former la paire centrale (Belkalem, Halliche, Bougherra, Medjani, etc.), sans que cela n’apporte réellement plus d’assurance. Replacer Aïssa Mandi dans l’axe au côté de Medjani pouvait s’apparenter à une solution idoine, mais finalement sans grand succès (les buts de Oman et du Lesotho ont été encaissés au niveau de l’axe). D’ailleurs, il y a un chiffre alarmant qui résume bien cette complexité. Sur les 13 buts encaissés par l’EN depuis la prise de fonction de Gourcuff, 9 ont été marqués par l’axe de notre défense. Les attaquants adverses ne trouvent pas énormément de difficultés à transpercer notre charnière défensive.
Le Lesotho a encore mis à nu les défaillances de ce compartiment
Dimanche dernier, et malgré la faiblesse de l’adversaire (128e au classement FIFA), la sélection nationale a éprouvé pas mal de difficultés pour l’emporter. La manière n’y était pas et le plus inquiétant, c’est qu’encore une fois, l’adversaire a eu beaucoup de facilités à malmener la défense centrale. L’unique but du Lesotho est venu d’ailleurs de l’axe, même si sur cette action, on doit souligner le talent de l’attaquant Mokhahlane. Le plus édifiant, c’est que sur une seule passe, on a pu trouver cet attaquant, placé aux abords de la surface. Personne n’était là pour couper cette transmission, et l’arrivée ensuite de Mandi fut malheureusement tardive, puisque Mokhahlane a eu tout le temps de contrôler son ballon, l’élever et enchaîner un superbe tir lobé qui n’a laissé aucune chance à Azzedine Doukha qui était assez avancé par rapport à sa ligne de but.
Un repli défensif très lent
Les nombreux buts encaissés par l’EN dans l’axe ne signifie évidemment pas que le seul problème réside dans la composante de la paire centrale. C’est plus un problème d’ordre tactique et surtout de replacement. Avec Gourcuff, l’Algérie a très souvent tendance à jouer très haut et bien entendu, à laisser beaucoup d’espaces derrière. Pas moins de huit joueurs se retrouvent dans les 30 derniers mètres adverses lorsqu’on a le ballon et par conséquent, les contres que nous subissons demeurent extrêmement dangereux. La vivacité des attaquants africains met énormément en difficulté nos défenseurs, et devant l’absence d’un véritable milieu défensif (une sentinelle), ce sont les deux axiaux qui se retrouvent souvent nez à nez avec les attaquants et devant le manque de soutien défensif, les conséquences sont dès lors souvent désastreuses. Les chiffres sont aussi là pour l’attester. Sur ces treize buts encaissés, huit l’ont été, après une attaque rapide de l’adversaire. Trois sur balles arrêtées et deux suite à un jeu direct.
Le 4-4-2 pénalise les Verts
Ce genre de buts encaissés, on ne le voyait pas très souvent sous l’ère Halilhodzic. Ce dernier, après avoir pris conscience de la lenteur de ses défenseurs centraux notamment et la difficulté de deux relayeurs à assurer une bonne couverture, a décidé, du coup, de mettre Medjani comme sentinelle, afin d’apporter plus de solidité derrière. Halilhodzic préférait sacrifier le poste de meneur de jeu et renforcer plutôt son milieu défensif notamment lors des matchs difficiles, tout le contraire de Gourcuff qui a une approche plus offensive, avec un Brahimi comme électron libre, mais qui ne participe pas aux tâches défensives. Certains spécialistes du football africain diront que le 4-4-2 ou le 4-4-1-1 qu’utilise Gourcuff n’est pas fait pour les matchs en Afrique et ce, pour diverses raisons. Il y a juste à rappeler que les deux finalistes de la dernière CAN, le Ghana et la Côte-d’Ivoire, ont évolué durant ce tournoi en 3-5-2.
Autant de buts en 15 matchs seulement, c’est beaucoup !
Que ce soit dans l’axe ou sur les côtés, la sélection nationale a encaissé beaucoup de buts sous l’ère Christian Gourcuff. 13 buts encaissés en 15 matchs seulement, c’est inquiétant, d’autant que mis à part à la CAN, les Verts n’ont pas rencontré de grosses équipes (Ethiopie, Malawi, Qatar, Oman). L’ancien coach de Lorient doit impérativement trouver des solutions car avec ce niveau de jeu, pas sûr du tout que l’Algérie atteigne le carré d’as au Gabon en 2017, comme le souhaite le président de la FAF, Mohamed Raouraoua.
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