Boudebouz : «Les critiques ne me font pas peur»

Dans une longue interview qu’il a accordée au journal français, France Football, le milieu de terrain algérien, Ryad Boudebouz, qui vient d’opter pour Montpellier, assure qu’il est désormais un joueur plus mûr et que le poids des années lui ont permis de corriger certaines erreurs qu’il a commises par le passé. Si beaucoup d’observateurs estiment que Boudebouz aurait pu avoir une bien meilleure carrière que celle-ci, ne manquant pas de le critiquer sévèrement, le joueur répond en toute franchise : «Les critiques ne me font pas peur. Ça reste du foot, mais je ne suis pas calculateur. Je sais de quoi je suis capable. Si j’entends des choses, elles m’importent peu. Tous les jours, j’essaie d’être le meilleur et je sais que je vais y arriver si je travaille comme la saison dernière.»

«Montpellier est le bon club pour mon avenir»
Sur ses contacts avec Montpellier, Ryad dira : «C’est mon agent qui m’a appelé en me disant que Montpellier était intéressé et que ça pouvait se faire assez rapidement puisque les deux clubs s’étaient déjà entretenus. Je lui ai tout de suite dit oui. J’ai vu le contrat et on est vite tombé d’accord.  Quand je vois les partenaires que j’ai autour de moi avec un bon staff, je me dis que c’est un club qui est bon pour mon avenir.»

«J’avais envie de découvrir autre chose et je n’avais pas de contacts hors de France»
«Je ne m’étais rien fixé en fin de saison dernière. J’étais bien à Bastia mais j’avais aussi envie de découvrir autre chose, surtout qu’il ne me restait qu’un an de contrat. Je n’avais pas forcément envie de partir libre de Bastia après tout ce qu’ils ont fait pour moi. J’ai donc dit à mon agent que s’il y avait une bonne proposition, il fallait passer à l’acte», a-t-il dit tout en soulignant que sa priorité n’était pas de rester en France : «Non, pas forcément. Mais au début du mercato, je n’ai eu que des contacts en France. Je connais bien ce championnat et je l’aime bien.»

«Il faut que je passe un cap au niveau des buts et des passes décisives»
A la question : ne voyez-vous pas là une stagnation dans votre carrière ? L’ancien Sochalien a répondu : «Non, ce n’est pas frustrant. Il faut que je passe un cap au niveau des buts et des passes décisives, je pèche là-dessus. Je sais que je dois être meilleur et je sais que j’en ai les qualités, je me connais. Montpellier, c’est un nouveau défi, j’ai envie de faire encore mieux en espérant pouvoir passer ce palier qui me ferait énormément de bien personnellement. Je peux encore faire de belles choses dans la suite de ma carrière.»

«Il me manque du sang froid»
L’international algérien assure que pour être meilleur, il doit perfectionner ses chiffres, des stats, tout simplement. «Pour un milieu offensif ou un attaquant, les statistiques c’est le plus important. Je sais que je peux en faire. Mais à chaque fois, je veux faire une dernière passe alors que je peux frapper et marquer, c’est parfois ce qui fait défaut dans mon jeu. Il me manque du sang froid. Il faut que je sois plus lucide dans le match et que  je pense de temps en temps à marquer.»

«J’ai fait des erreurs étant plus jeune et je manquais un peu d’hygiène de vie»
Boudebouz admet qu’il a commis certaines erreurs de jeunesse : «Quand on est jeune, on manque un peu d’hygiène de vie, on se dit que ce n’est pas si grave si on dort un peu plus tard. Mais en fait, avec l’âge, on comprend qu’il faut prendre soin de soi pour être bon sur le terrain. J’ai appris de certaines erreurs. J’ai encaissé pour repartir plus fort. Maintenant, je suis quelqu’un qui ne me pose pas trop de questions. Je vis au jour le jour, j’essaie de faire mon métier du mieux que je peux. Je sais que je vais franchir ce cap si je continue à progresser», dira-t-il sans le moindre regret, néanmoins il ajouta : «Franchement, je ne regrette rien. Je suis fier de ce que j’ai pu faire, même si je sais que ça aurait pu être mieux.»

«C’est en 2011 qu’il fallait que je quitte Sochaux»
Boudebouz révèle qu’il aurait dû quitter Sochaux avant 2013. «Quand on finit cinquième et que je fais ma meilleure saison, j’aurai dû partir (NDLR : en 2010/11, il combine huit buts et sept passes décisives). Mais Marvin (Martin) est parti et le président Jean-Claude Plessis ne voulait pas nous voir partir tous les deux. Mais  je ne regrette rien.»

«C’est à Bastia que j’ai mûri»
Pour conclure, le joueur a tenu à rendre hommage à son ancien club du SC Bastia : «C’est Bastia qui m’a changé. J’ai passé un palier à la fois dans ma tête et au niveau de mon jeu (NDLR : 5 buts et 2 passes décisives en 2014/15). Je pense que j’ai été beaucoup plus collectif l’année dernière que pendant toutes les saisons précédentes où j’ai joué au foot. J’ai mûri et Bastia m’a beaucoup aidé pour ça. Ç’a été une superbe expérience humaine. Ce club a une mauvaise image alors que ce sont des gens très accueillants. C’est là-bas que je me suis senti le mieux sur un terrain.»
 

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