Khelili : «Quand j’étais petit j’étais un voyou»

Date et lieu de naissance ?
Le 09/12/1989, à El Harrach.
Votre surnom d’enfance ?
Aucun. Sofiane !
Comment ça aucun ?
Oui, aucun parce que quand j’étais jeune j’étais costaud, donc je faisais peur à mes amis et personne n’osait me contrarier.
Un vrai petit bandit…
(Rire) j’ai fait les 400 coups dans mon enfance, je l’avoue.
À quel âge avez-vous commencé à faire le Ramadhan ?
6 ans.
Y a-t-il un rituel dans votre famille pour ceux qui jeûnent pour la première fois ?
Chez nous, aucun. On m’avait fait savoir que j’étais obligé de jeûner donc je l’ai fait comme tout le monde. Personne ne m’a prêté attention ce jour-là.
Même pas des encouragements ?
Si, un peu ma mère. Elle était contente mais pas plus.
 Vous avez dû être déçu un peu, non ?
Non, parce que chez nous les choses marchent comme ça. Tout le monde doit faire ce qu’il doit faire sans qu’on lui jette des fleurs.
Que changez-vous dans vos habitudes durant le Ramadhan ?
Je dors beaucoup et je me réveille très tard.
À quelle heure ?
Vous ne me verrez jamais dans la journée. Je me réveille vers 15 heures. Je me lève entre temps pour prier puis je retrouve mon lit.
Des activités familiales durant ce mois ?
On nous rend tous les jours visite. La famille, c’est sacré chez nous. Donc on savoure chaque jour du mois de Ramadhan tous ensemble.
Ça parle beaucoup de football, non ?
Pas spécialement. Chez nous tout le monde aime l’USMH donc on me laisse tranquille. Sauf ma mère, elle aime les clubs où je joue. Actuellement c’est le CRB et avant c’était la JSK.
Votre humeur change-t-elle avec le jeûne ?
En fait, je suis tout le temps irrité durant le jeûne. Il faut m’éviter car je charge à tout-va.
À ce point ?
Oui ! Il ne faut pas m’approcher durant la journée. C’est pourquoi je préfère rester chez moi pour éviter les embrouilles.
Votre plat préféré ?
Tout ce que me prépare ma chère maman. J’aime spécialement son Bourak.
Vous en faites tous les jours ?
Ils ont intérêt, sinon je me fâche. (Rire)
Sinon, il n’y a pas de plat spécial ?
Non, je mange de tout.
Vous permettez-vous des excès de sucreries et de fritures ?
Je le fais parfois avec du kalb ellouz ou la zlabia, mais pas tout le temps car j’ai ce défaut de prendre du poids rapidement. Je fais donc très attention à ce que je mange. Quand je sors j’achète beaucoup de sucreries, mais à la fin je n’en mange pas. C’est juste pour le plaisir d’acheter en fait.
Chorba frik ou vermicelles ?
La h’rira.
Kalb ellouz ou zlabia ?
Kalb ellouz.
Thé ou café ?
Café !
L’ben ou raïb ?
Un bon verre de l’ben, y a pas mieux !
Viande de veau ou mouton ?
Viande blanche. C’est conseillé pour nous, les joueurs, pour maintenir notre poids.
La honte de votre vie ?
J’étais un petit voyou quand j’étais petit. J’ai vécu donc beaucoup de situations embarrassantes. Celle qui m’aura marqué c’est le jour où je suis sorti pieds nus pour jouer avec mes amis dehors, je suis tombé sur mon père. J’ai pris la raclée de ma vie devant tout le quartier.
De quoi êtes-vous le plus fier ?
Mes parents…
Le plus jeune de la maison, vous êtes donc le chouchou…
Non, on est deux frères à la maison et croyez-moi nous avons été élevés de la même manière sans que l’un se sente jaloux de l’autre.
On ne vous gâte pas un peu plus dans la famille parce que vous êtes un joueur ?
Dans la grande famille oui, un peu. (Rire)
Qui vous a fait le plus rire durant le Ramadhan ?
Ah ! Bien sûr Achour El-Acher. Il me fait plier de rire ! C’est fou, Billal S’ghir devient un poète chez eux !
Vous regardez quoi sinon à la télé ?
Cette caméra cachée d’Ennahar TV. Celle des fantômes.
Et si vous tombiez dans leur piège un jour ?
(Rire) Il ne vaut mieux pas, s’ils ne veulent pas que je leur détruise tout leur plateau. J’ai vu beaucoup de personnes garder leur calme, moi je n’en fais pas partie. Croyez-moi, je peux être très violent.
Sinon une émission ?
Il faut savoir que je ne suis pas branché télévision. Je suis plutôt Internet et surtout console de jeu.
Vous jouez à quoi ?
Au foot, bien sûr.
Avec quelle équipe ?
Je suis imbattable avec le Barça. Vous voulez tenter votre chance ?
Sans façon ! C’est votre club préféré ?
Oui ! Et il y a Messi.
Supposons que vous l’avez en face un jour, vous ferez quoi ?
Quand je vois ce qu’il a fait au dernier match aux deux défenseurs, je ne voudrais jamais l’avoir en face. Je n’ai pas envie de me faire humilier.
Qu’avez-vous fait de pire au mois de Ramadhan ?
Vous savez, j’ai fait tellement de bêtises que j’en oublie.
Racontez-nous au moins une.
En fait, ce n’est pas vraiment une bêtise mais un comportement. Du genre je n’achetais jamais ce qu’on me demandait. Si ma mère me demandait du sel je lui prenais du sucre parce que j’en avais envie. Et encore, si je décidais d’acheter.
Vous avez dû être beaucoup disputé quanduvous étiez jeune…
(Rire) Demandez à mon père. Mais j’étais rapide, ne vous inquiétez pas.
Si vous deviez changer trois choses chez les Algériens durant le Ramadhan ?
La nervosité et l’impatience… mais surtout les chaînes ! On en voit partout, les gens font la chaîne même pour aller chez le coiffeur !
On vous rappelle que vous dites de vous que vous êtes très nerveux aussi…
Oui, je suis très nerveux. C’est une chose que je voudrais changer en moi aussi.
À quel «ennemi» d’hier voudriez-vous présenter des excuses en ce mois sacré ?
Je n’ai aucun ennemi. Du moins, je ne reste jamais en conflit avec quelqu’un plus de trois jours. Si j’ai un différend avec une personne je suis le premier à faire un pas pour demander pardon.
Même certains arbitres avec qui vous vous êtes accroché ?
Il y en a un et je ne lui pardonnerai jamais le match face à l’ESS aller-retour.
Quel est le défaut que vous voudriez changer en vous ?
J’en ai plein. Je veux devenir plus calme.
Qu’est-ce qui ne vous plaît pas chez les gens durant le Ramadhan ?
Je ne supporte pas les gens qui gaspillent beaucoup durant le mois de Ramadhan. Ceux qui, au lieu de se rapprocher de Dieu, vont dans les soirées. Je ne comprends pas ces gens ! C’est le mois à ne pas rater pour se repentir et au lieu de cela on fait pire que les autres mois de l’année !
Que pensez-vous de ceux qui dépensent plus qu’ils n’en gagnent en ce mois sacré ?
Il y a ceux qui dépensent parce qu’ils ont une grande famille en charge et il y a ceux qui font les grandes courses pour s’éviter le déplacement. Sinon pour ceux qui n’achètent que par gourmandise, Rabi Yahdihoum !
Quel conseil aimeriez-vous donner aux conducteurs algériens durant le mois de Ramadhan ?
Pourquoi vous presser ? Si vous ratez quelques minutes c’est mieux que de ne pas rejoindre votre famille. Pensez à ça.
Pourriez-vous adopter un enfant fi sabilillah ?
Je le ferais avec grand plaisir. Je pense que ma famille aura la même réaction. Ma mère aime beaucoup faire le bien. Elle sera la première à me dire oui.
Sinon vous n’envisagez pas d’en avoir ?
J’aime les enfants, mais je ne pense pas au mariage pour le moment. J’ai encore des rêves à réaliser.
Si vous aviez le président de la République en face, vous lui diriez quoi ?
Rabi ichafik !
Qu’est-ce qui vous manquera le plus cette année ?
Rien.
Vous allez dormir, maintenant ?
Non, j’ai faim. Je pense que je vais manger quelque chose avant.
Saha s’hourek alors !
Isselmek. N’ta zada !

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