Mouassa et Biskri racontent l’épisode Zabana

Après le face-à-face Rahmouni-Bougherara, nous proposons aujourd’hui à nos lecteurs un autre plus intéressant. Il s’agit des deux entraîneurs de l’époque, Kamel Mouassa et Mustapha Biskri. Le premier était l’entraîneur de la JS Kabylie, tandis que le second était l’entraîneur-adjoint du Mouloudia d’Alger, l’assistant du défunt Abdelhamid Kermali. Kamel Mouassa et Mustapha Biskri racontent cette finale. Ils estiment que la finale de jeudi prochain en Coupe d’Algérie, prévue à Blida, aura le même enjeu et risque d’être serrée comme celle de Zabana. Kamel Mouassa a pointé un doigt accusateur envers l’arbitrage de M. Djaballah qui, selon lui, n’a pas été à la hauteur. Par contre, Mustapha Biskri raconte que son équipe avait pris part à cette rencontre sans la moindre pression, vue que l’objectif des Vert et Rouge était largement atteint. On vous laisse alors le soin de découvrir les deux interviews.

Biskri : «A Zabana, on a joué sans la moindre pression»
Le MCA et la JSK vont se disputer, le 1er mai prochain, la finale de la Coupe d’Algérie. A votre avis, est-ce le même contexte que celui de 1999 à Zabana ?
La finale de 1999 est complètement différente de celle d’aujourd’hui. En 99, c’était une finale de championnat. On avait disputé 26 matchs en championnat et celui de Zabana était le 27e. L’enjeu, c’est le même, à savoir le titre. La différence, c’est que lorsqu’on gagne la coupe, ça ne veut rien dire, puisque des équipes de divisions inférieures peuvent remporter le trophée. Mais pour le championnat, celui qui avait remporté le match de Zabana était le meilleur.
Sur le plan technique, ce match sera-t-il similaire ?
Oui, bien sûr. Le match sera très serré. Il y a évidemment un enjeu particulier. Ce sera une revanche sportive pour les deux équipes. En plus de ça, ce sera sur un terrain neutre.
Beaucoup pensent que l’état du terrain a handicapé les deux équipes à produire le beau jeu…
Certes, l’état du terrain n’était pas bon, mais c’était quand même jouable.
Sur le terrain, la partie était équilibrée…
Oui, c’était équilibré, car les deux meilleures équipes de la saison qui se produisaient. Mais si on voit le cours du jeu, on s’était procurés trois à quatre occasions nettes de scorer, la chance nous a joué un vilain tour. Heureusement qu’il y avait eu cette erreur de Bougherara qui nous a permis de gagner la partie.
Comment avez-vous préparé ce match ?
Sincèrement, on était loin de la pression. On avait préparé notre match le plus normalement du monde. On n’avait pas la moindre pression, ni effectuer une préparation spéciale avant le rendez-vous. On avait d’ailleurs rallié Mostaganem trois jours seulement avant le match. Pour nous, le fait d’avoir terminé premier du groupe était suffisant pour nous. En 98, le Mouloudia avait joué le maintien qui avait été assuré au cours de la dernière journée de championnat. Avant le début de la première saison, l’objectif tracé par Mohamed Djouad, président à l’époque, était de terminer parmi les six premiers pour figurer dans le groupe de la Superdivision, la saison d’après. Donc, on n’avait rien à perdre. Je me souviens d’ailleurs que la veille du match, j’avais bien dormi.
En compagnie du défunt Kermali, qu’est-ce que vous avez dit aux joueurs ?
On avait pris les joueurs un par un et même par groupe où on avait axé notre travail sur le plan mental. Avant le match, je me souviens qu’on avait dit aux joueurs qu’il faut jouer et prendre du plaisir, car l’objectif était largement atteint.
A la fin du match, quel était votre sentiment ?
Un énorme sentiment de joie. J’étais très content, notamment pour cheikh Kermali, que Dieu ait son âme. Je lui avais d’ailleurs dédié le trophée, car il avait échoué à deux reprises de remporter le titre avec le Mouloudia, en 84 et 89. Donc, il avait besoin de remporter le titre avec l’équipe. C’était important pour lui. On avait passé des moments inoubliables, notamment avec Hamid Achouri qui tournait une série sur le Mouloudia. Ça nous a permis de nous décontracter beaucoup plus.

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Mouassa : «Lors de la finale de 99, l’arbitrage n’a pas été à la hauteur»

Le Mouloudia et la JSK se rencontrent en finale de la Coupe d’Algérie. Comment attendiez-vous cette rencontre ?
C’est un autre clasico qui va se jouer sur un terrain neutre. Ce sera un match entre deux habitués qui ont eu presque le même parcours. Ce sera très serré et cette finale peut se jouer sur un petit détail. La Coupe d’Algérie est un trophée important, je pense, en revanche, que la JSK a un léger avantage.
Cette finale ressemble-t-elle à celle de 1999 entre les deux équipes où vous étiez d’ailleurs entraîneur de la JSK ?
Non, ce sont deux nouvelles générations. Sur le terrain, il y avait de très bons joueurs. Cette rencontre était très serrée tellement qu’il y avait un grand enjeu.
Qu’est-ce qui avait fait la différence ce jour-là ?
La JSK possédait un effectif jeune avec les Nazef, Belkaïd, Ghazi et Driouèche. En face, il y avait les Meraga, Hamened, Rahmouni, Dob et  Doudene. Les joueurs du Mouloudia étaient plus expérimentés. La JSK avait un effectif jeune qui n’avait pas d’expérience. La majorité d’entre eux disputaient, à l’occasion, leur première finale. L’équipe manquait de maturité. Puis sur le terrain, on avait perdu sur un détail, suite à l’erreur de notre gardien de but. Je ne vous cache pas qu’avant le match, je savais que ça allait se jouer sur un détail.
Justement, beaucoup pensent que cette finale était trop serrée…
Oui, il y avait un enjeu qui était le titre de champion d’Algérie. Mais je peux vous dire qu’il y avait d’autres facteurs qui sont rentrés en jeu et cela fait partie du football. Je pense aussi que l’arbitrage de ce jour-là n’a pas été à la hauteur. Il avait fermé les yeux sur plusieurs fautes en notre faveur. Il y avait même un penalty tout à fait valable pour nous à quelques minutes de la fin. Le Mouloudia avait bien défendu et c’était grâce à l’expérience des joueurs.
Comment vous vous êtes préparés pour cette finale ?
On s’était préparés le plus normalement du monde. On savait qu’un grand match nous attendait. Ainsi, on s’est préparés loin de la pression et loin des médias pour mieux se concentrer. Les joueurs étaient motivés et se sont donnés à fond pour remporter ce titre. D’ailleurs, sur le terrain, on a été très bons. On avait même le match qu’il fallait, mais dommage, on a perdu. Comme je vous l’ai dit, ça s’est joué sur un détail.
En face de vous, il y avait Cheikh Kermali. Comment s’était déroulée la bataille tactique ?
Je connaissais très bien cheikh Kermali, décédé récemment. D’ailleurs, j’avais travaillé à ses côtés à l’US Chaouia. C’était un grand entraîneur et c’est un plaisir pour moi d’avoir travaillé avec lui. Ce jour-là, c’était mon adversaire dans ce match, mais avant tout, c’était un cher ami à moi.
Aujourd’hui, vous pensez que la JSK pourra prendre sa revanche, n’est-ce pas ?
Ce sera serré. La JSK a un léger avantage, puisque son parcours est légèrement meilleur que celui du Mouloudia. Mais en final, ce sera une autre histoire.
 

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