Vers un divorce Chicoto-ASMO

Recruté l’été dernier, et ayant signé un contrat de trois ans au profit de l’ASMO, le défenseur nigérien, Mohamed Chicoto, ne sait plus où donner de la tête pour percevoir ses mensualités. Il en est au point de penser à passer à l’acte en saisissant la chambre de litiges de la Ligue nationale de football dans les jours à venir. En effet, en attente de percevoir ses mensualités depuis des mois, le joueur s’est senti lésé par le traitement de cette histoire par sa direction qui vient de régulariser les joueurs cette semaine. Ainsi, juste avant de verser les salaires des joueurs de l’ASMO, le président, Merouane Baghor, en consultation avec ses dirigeants, aurait établi une liste de joueurs susceptibles de percevoir les salaires, omettant d’y porter le nom du Nigérien, ce qui a contraint ce dernier à sortir de son mutisme pour la première fois depuis son recrutement à M’dina J'dida, tout en menaçant de recourir à la chambre de litiges de la Ligue nationale de football, lui qui avait empoché trois mois de salaires à sa signature du contrat qui le lie à l’ASMO. Entretemps, Mohamed Chicoto a contracté une blessure avec l’équipe nationale de son pays et est resté longtemps convalescent, pour revenir quelques mois après à la compétition, mais là aussi le joueur n’a rien vu venir de sa direction. Depuis, Chicoto a fait des pieds et des mains pour se faire payer, sans pour autant y parvenir tout en restant patient à cause de la crise financière que traversait le club d’Oran, mais depuis la semaine dernière, le joueur s’est retrouvé complètement oublié, sans aucune explication.
Il a fait intervenir son manager
En parallèle, on a aussi appris de l’entourage du joueur nigérien qu’il aurait saisi son manager, Younès Abdou, pour lui donner un coup de main dans cette histoire, et déposer son dossier auprès de la chambre de litiges au niveau de la Ligue nationale de football. Mais avant, le manager aurait confié à son client qu’il allait tenter de régler cette affaire sans avoir recours à la LNF, et trouver une issue qui devrait contenter les deux parties avant de se déplacer à Alger. Enfin, et selon ceux qui maîtrisent ce genre de situation de litige entre joueur et club, il apparaît que le divorce entre Chicoto et l’ASMO devient incontournable, les deux parties semblent en effet en pleine discorde, sinon comment expliquer le fait que le joueur s’entête à saisir la chambre de litiges, et au même moment aucun son de cloche du côté de la direction asémiste.
 

«Si je ne suis pas payé, je saisirai la LNF»

Il en a assez d’attendre ses mensualités. Il en veut à ses dirigeants qui l’ont lésé contrairement à ses camarades. Lui c’est Mohamed Chicoto, le joueur de l’ASMO qui menace de recourir à la chambre de litiges au cas où il ne serait pas payé… Ecoutons le…
Vous n’entrez plus dans les choix du coach, est-ce relatif aux salaires que vous devez à l’ASMO ?
Je ne peux rien affirmer, mais comme vous le savez tous, je suis revenu à Oran pour poursuivre les soins depuis que je me suis blessé avec l’équipe nationale de mon pays… C’est vrai, ça a pris du temps. Ensuite le coach m’avait convoqué mais je n’ai pas pris part aux matchs, encore moins comme remplaçant, et lors des deux dernières rencontres je n’ai pas été appelé. Le coach m’a dit que ce n’était qu’une question de choix, donc pas la peine d’en parler car je respecte ses choix. Et actuellement je travaille avec mes coéquipiers sans rechigner, sinon je ne sais pas si ma mise à l’écart a une relation avec mes mensualités…
Y a-t-il du nouveau dans ce registre, puisque la direction a régularisé les joueurs ?
Non, rien de nouveau. J’ai beaucoup parlé avec les dirigeants à ce propos, mais rien de concret jusque-là à propos de mes six mois de salaires et, croyez-moi, ce n’est pas raisonnable que mes coéquipiers perçoivent leurs salaires et moi non. Je me sens lésé… Et dire que je suis étranger ici donc j’ai besoin de mon argent, je ne peux plus patienter. Quand j’ai atterri ici, j’avais signé avec le club un contrat professionnel pour travailler et non pour me reposer ou faire du tourisme. Je n’ai pas failli à mes engagements, mais malheureusement je suis obligé de penser à d’autres solutions auxquelles je ne voulais pas arriver…
L’on comprend par là que vous allez avoir recours à la chambre de litiges de la LNF ?
Si ça continue comme ça, je vais être contraint de le faire jusqu’au jour où je serais dans mes droits. Trouvez-vous concevable de ne pas percevoir six mois de salaire ? La solution c’est la Ligue, je viens de saisir mon manager pour préparer un dossier, et si on trouve un terrain d’entente, c’est sans problème.
N’avez-vous pas peur d’une rupture avec l’ASMO ?
Je suis dans mes droits non ? Je n’ai agressé personne, je n’ai pas peur de mon avenir avec le club, j’ai un contrat qui me lie au club pour trois ans, ça devrait me protéger. En plus je n’ai pas dit que j’avais envie de partir tant que le club a besoin de moi. Maintenant, si le coach ou la direction me disent le contraire je partirai ailleurs, mais avant il y a des choses à éclaircir, entre autres payer le reste des mois du contrat.
Mais le club n’a pas bénéficié de vos services du fait de la blessure, votre commentaire ?
Mais il n’y a pas de relation entre ça et la blessure que j’ai contractée avec l’EN de mon pays, c’était des dates FIFA, donc ce sont les clubs qui doivent assumer, ça se passe comme ça partout dans le monde, je n’ai pas été blessé dans un match amical ou dehors pour que l’on parle de moi comme ça, en plus je me suis comporté en professionnel car je suis revenu à mon club pour me faire soigner, et la Fédération nigérienne a envoyé le nécessaire à mon manager, qui a tout transmis au club à son tour ! Donc ma faute c’est d’être blessé ? Dois-je payer pour ça ?
Vous êtes international nigérien, ne pensez-vous pas que cette blessure va vous jouer des tours ?
Je suis expérimenté car j’ai pris part à trois éditions de la coupe d’Afrique, où j’ai eu en face le Ghana, le Mali ou autres sélections géantes du continent. Je n’ai pas peur pour ma place en équipe nationale et malgré ma longue absence, les membres de la Fédération ont entièrement confiance en moi. Je vais poursuivre les entraînements avec l’ASMO, et préparer la prochaine édition.

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