Auteur :
H.R. - Saïd F.
lundi 09 mars 2015 21:38
Après la parution de la liste élargie des joueurs retenus pour le stage de la sélection nationale à Doha à partir du 21 mars, des questions ont été posées par rapport à l’avenir international de Nabil Ghilas. L’attaquant de Cordoba n’a plus été retenu en sélection depuis le mois de novembre dernier. Il a même été écarté de la dernière phase finale de la Coupe d’Afrique des nations 2015 qui a eu lieu en Guinée équatoriale. Tout le monde sait en effet qu’il s’est passé beaucoup de choses entre le sélectionneur national, Christian Gourcuff et Nabil Ghilas, au Radisson Blu de Bamako, où l’Equipe nationale était logée pendant son séjour au Mali. Une prise de bec avait éclaté entre les deux hommes au point où le joueur aurait proféré des propos mal placés à l’encontre du technicien français. Sur le coup, ce dernier a décidé de ne plus compter sur les services du joueur, pour indiscipline. Seulement, Gourcuff ne tiendra pas rancune au joueur, c’est ce que nous avons appris d’une source très proche du sélectionneur. Gourcuff ne ferme pas la porte de manière définitive devant le joueur, mais son retour en sélection n’est pas pour demain. La même source indique que l’attaquant de Cordoba devrait effectuer son retour parmi les Verts d’ici trois à six mois.
Le sélectionneur veut qu’il retienne la leçon
La mise à l’écart de Nabil Ghilas est une manière du sélectionneur de punir le joueur et lui apprendre une leçon très importante, celle de respecter les choix de ses entraîneurs. C’est une des manières pour montrer à Ghilas qu’il ne faut pas contester les décisions, mais aussi pour respecter l’entraîneur. Outre le volet disciplinaire, sur le plan technique, le joueur n’a pas donné satisfaction à Christian Gourcuff. En club, il marque certes des buts, ces derniers temps, mais n’a toujours pas montré un visage séduisant. Il semble que le profil de Nabil Ghilas n’intéresse pas beaucoup Gourcuff du fait qu’il cherche un joueur qui puisse évoluer comme deuxième attaquant, juste derrière le buteur maison, Islam Slimani.
Ça pourrait se faire d’ici trois à six mois
Quant au retour de Nabil Ghilas en sélection, il faudra savoir qu’il se fera d’ici trois à six mois, mais sous condition. Tout d’abord, il faut qu’il montre un bon visage avec son club, Cordoba. Puis, il aura une discussion en tête-à-tête avec le sélectionneur national pour régler le problème définitivement. En principe, cela devrait avoir lieu au mois de septembre à l’occasion des matchs des éliminatoires de la Coupe d’Afrique des nations 2017.
Ghilas s’explique enfin sur son altercation avec Gourcuff :
«Je lui ai juste demandé d’être honnête avec moi»
Dans un long entretien accordé au quotidien sportif portugais O Jogo dans sa version papier et paru avant-hier, l’attaquant de Cordoba, Nabil Ghilas, a abordé sans langue de bois plusieurs sujets, notamment ceux relatifs à son passage du côté du FC Porto la saison dernière et tous les déboires qu’il a connus, mais aussi parlé de l’altercation qu’il a eue avec le sélectionneur national, Christian Gourcuff, à l’issue de la rencontre disputée et perdue au Mali le 19 novembre dernier pour le compte de la dernière journée des éliminatoires de la CAN 2015. Une altercation qui a valu l’exclusion du groupe du joueur, qui n’a pas été appelé à la CAN, ni retenu dans la liste élargie de 37 joueurs qui a été communiquée dernièrement. Sur cet épisode avec le coach national, Ghilas dira : « Il n’y a rien eu de très grave entre moi et Gourcuff. J’ai juste voulu savoir s’il comptait sur moi ou pas. J’ai tenu une conversation avec lui après le match du Mali et je lui ai demandé seulement d’être honnête avec moi sur ce sujet. Je n’avais aucune intention de le défier. »
«Jamais, je n’ai refusé le banc»
Face aux déclarations du sélectionneur national, qui reprochait à Nabil Ghilas, sans le nommer néanmoins, d’être un joueur qui refuse le banc des remplaçants et, par conséquent, la concurrence au sein de la sélection, ce dernier, surpris, a tenu à démentir tout ça en affirmant qu’il n’a jamais eu une telle réaction depuis son arrivée en sélection nationale : « Non, jamais je n’ai refusé d’aller sur le banc. Depuis que j’ai intégré la sélection nationale, j’ai souvent été remplaçant et je n’ai jamais eu de mauvaise réaction par rapport à cela. Ce n’est pas maintenant que je vais commencer à refuser le banc… »
«Il a dit qu’il allait tester des joueurs face au Mali. A la pause, nous étions menés au score, j’attendais à jouer au moins 20, 30 minutes, mais rien»
Et d’enchaîner : « Ce qu’il faut savoir, c’est que la veille de ce match face au Mali, ou deux jours avant, je m’en rappelle pas, Gourcuff déclarait en conférence de presse qu’il allait profiter de cette rencontre - sans enjeux - pour tester certains joueurs. C’était donc un match assez particulier. A la pause, nous étions menés au score. Je m’attendais au moins à bénéficier de 20, 30 minutes, mais le temps passait et je ne voyais rien venir. C’était très frustrant… »
«Je ne pouvais pas prendre le risque d’aller à la CAN, perdre un mois et ne pas jouer la moindre minute»
Ghilas assure qu’il voulait juste avoir des explications du sélectionneur national et que si ce dernier ne comptait pas sur lui, mieux vaut alors qu’il rate la CAN : « Je voulais avoir des explications, car la CAN se profilait à l’horizon. Je suis salarié à Cordoba et le fait de manquer des matchs avec ce club pour aller en sélection et ne pas jouer, ça ne se fait pas. Les dirigeants du FC Porto me suivent attentivement et je dois prouver et jouer un maximum de matchs avec mon actuelle équipe pour espérer revenir au club la saison prochaine. Je ne pouvais pas perdre un mois en allant à la CAN et sans avoir à jouer la moindre minute. »
«Gourcuff a fait son mea culpa et qu’il sache que je n’ai rien contre lui»
Enfin et pour clôturer cette histoire, l’ancien buteur de Moreirense a tenu à dire qu’il n’avait rien contre Gourcuff et qu’il était prêt à revenir en sélection si celui-ci lui faisait appel de nouveau : « Gourcuff a déjà fait un genre de mea culpa au retour de la CAN (NDLR : il parle des déclarations du coach où ce dernier disait s’être trompé sur certains choix de joueurs qu’il a pris avec lui en Guinée équatoriale). Qu’il sache que je n’ai rien contre lui et je suis disponible s’il veut me faire appel à nouveau. »
«Je reconnais avoir fauté en faisant cette sortie nocturne après notre défaite face au FC Valence»
Comme rapporté précédemment sur ces mêmes colonnes, Nabil Ghilas avait été sanctionné par la direction de Cordoba d’un match ferme suite à une sortie nocturne lui et trois de ses coéquipiers le soir de la défaite concédée face au FC Valence en championnat. Le joueur reconnaît avoir fauté : « Oui, je reconnais avoir fait une erreur. On ne devait pas sortir tout de suite après une défaite comme ça. J’ai accepté la sanction que le club m’a infligée et j’ai appris la leçon. Ce qui s’est passé est passé maintenant. Je me suis excusé auprès du club, le coach et aussi mes coéquipiers. »
«Le coach m’a suspendu uniquement moi, car il estime que je devais donner l’exemple»
Il est à rappeler que le coach de Cordoba, Djukic, a demandé à ce que seulement Ghilas soit sanctionné et pas les autres joueurs qui ont fauté. Il s’en explique : « Oui, il n’y a que moi qui ai été suspendu. Le coach m’a dit que je devais servir d’exemple, sachant que les autres sont plus jeunes que moi. Je tiens à dire cependant que ce n’est pas moi qui les a invités à sortir. Chacun était libre de faire ce qu’il voulait. Je n’ai pas discuté cette sanction. Je suis conscient que j’ai besoin de ce club pour travailler et jouer des matchs afin de revenir à Porto. »
«J’étais content de voir Brahimi s’exploser ainsi à Porto»
Le natif de Marseille a commenté la saison jusque-là de son compatriote Yacine Brahimi avec le club du Dragon : « J’étais heureux de voir Brahimi s’exploser ainsi au FC Porto. C’est un joueur qui dispose d’une technique fabuleuse et un contrôle de balle, qui vous fait éliminer immédiatement ses adversaires. Il a une grosse facilité de dribbler trois à quatre joueurs adverses. J’espère qu’il continuera ainsi. »
«J’ai vécu des moments très difficiles lors de mes six premiers mois à Porto»
A la question : Comment évaluez-vous votre passage au FC Porto, Ghilas dira : « Comme chaque joueur, signer à Porto était une sensation exceptionnelle. Mais malheureusement, tout ne s’est pas passé comme prévu. J’ai vécu des moments très difficiles lors de mes six premiers mois. J’étais constamment sur le banc. Je ne jouais pratiquement pas du tout. Je n’arrivais pas à atteindre mes objectifs. J’étais vraiment déçu, car je voulais vraiment jouer. »
«Fonseca n’a pas tenu sa parole et j’ai failli rater le Mondial à cause de lui»
Ghilas n’a pas été tendre avec Paulo Fonseca, le coach qui l’a ramené au FC Porto : « Fonseca m’a promis beaucoup de choses avant de mon arrivée, mais c’était plus des mots que des actes. Il m’a fait rêver en me disant que j’étais un joueur important, mais ensuite, il ne me faisait pratiquement pas jouer. Je me battais toujours aux entraînements, mais sans succès, puisque je ne jouais que quelques bouts de rencontres. C’était difficile à avaler, car j’avais beaucoup d’ambitions à mon arrivée au club. Je le respecte comme personne, mais comme entraîneur, ça laisse beaucoup à désirer. Le FC Porto partait à la dérive avec lui. Il perdait son identité. Son départ a soulagé tout le monde et m’a permis, avec l’arrivée du nouveau coach, Luis Castro de retrouver plus de temps de jeu et du coup ma forme. C’est un peu grâce à ça que j’ai pu disputer le Mondial. »
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Christian Gourcuff
nabil ghilas