Auteur :
Moumen A.
samedi 13 décembre 2014 22:10
Dans un long entretien accordé à BeIN Sports, l’attaquant algérien de l’Apoel Nicosie est revenu sur sa mise à l’écart du dernier Mondial 2014. Rafik a surtout donné son avis sur l’état d’esprit du groupe qu’il trouve un petit peu différent de ce qu’il avait connu à son arrivée en sélection : «Franchement, ne pas pouvoir participer à la dernière Coupe du monde était très difficile pour moi, parce que j’avais le sentiment que je pouvais jouer un rôle très important. Mais la période la plus difficile dans ma vie, c’était lorsque mon frère était rentré dans le coma. C’était difficile pour moi de rester concentré sur le football.»
«C’est regrettable qu’on privilégie la qualité individuelle plutôt que le sentiment nationaliste»
«On ne peut pas tout avoir, on privilégie la qualité individuelle plutôt que le sentiment nationaliste, ce sont les lois du marché, c’est regrettable mais c’est le football qui veut ça. Les responsables avantagent plus le côté économique. On peut garder ça, mais il faut rajouter le nationalisme.»
«On a construit une équipe compétitive, mais avec le sentiment qu’il y a moins d’amour pour l’EN»
«J’étais avec ce groupe qui a commencé à réaliser les exploits des Verts, c’est une fierté pour moi. On avait un groupe très riche et très nationaliste, on était très proches du pays, on aimait profondément l’Algérie. Au fil du temps, on a commencé à construire une équipe plus compétitive, avec le sentiment qu’il y a moins d’amour pour l’Equipe nationale.»
«En sélection, je regrette qu’on ne puisse pas partager avec les joueurs ce sentiment de fierté d’être Algérien»
«Je regrette qu’en Equipe nationale, on ne puisse pas partager assez avec les joueurs ce sentiment d’être Algérien, cette fierté de porter les couleurs des Verts. Ce sentiment d’appartenir à un pays qui nous est cher et dans lequel il s’est passé beaucoup de choses historiquement, la guerre d’indépendance avec la France jusqu’aux derniers incidents des années 90.»
«On ne va pas en équipe d’Algérie comme on va dans un club de football»
«Je suis fier d’appartenir à ce peuple. Aujourd’hui, ce n’est parce que tu es un Franco-Algérien ou tu es dans une certaine situation économique et sociale qui fait que ça n’a pas d’importance. Non, on ne va pas en équipe d’Algérie comme on va dans un club de football comme certains vont en équipe de France.»
«Je ne suis pas là pour critiquer, mais quand on décide de jouer pour l’Algérie, on doit le faire comme un devoir»
«C’est vrai que certains joueurs décident un peu plus tard de porter les couleurs de l’Algérie et d’autres le font peut-être par défaut, c'est-à-dire lorsqu’ils se rendent compte qu’ils ne peuvent pas jouer pour l’équipe de France. Je ne suis pas là pour critiquer ces choix, mais juste pour dire que s’ils décident de jouer pour l’Algérie, qu’ils le fassent pour X raisons ou par souci économique, ils ne doivent pas oublier le sentiment national. On doit comprendre qu’on a un devoir de nationaliste.»
«Slimani est le joueur qui a réalisé la meilleure progression en sélection»
«Slimani est le joueur qui a eu la plus grande progression en football algérien. De Chéraga au Sporting Lisbonne, il faut le féliciter. Ce n’était pas facile pour lui, il est passé par des moments difficiles. Il a été critiqué mais il s’est imposé en marquant des buts importants. C’est l’un des grands artisans de la qualification de l’Algérie au Mondial.»
«Feghouli est le plus stable en EN, il est l’avenir des Verts»
«Feghouli est le joueur le plus stable de l’EN. Il fait partie des jeunes talents qui représentent l’avenir de l’Algérie. C’est l’un des futurs leaders du groupe. Sofiane sait faire la différence à tout moment.»
«Beaucoup de choses ont fait que je n’aie pas été retenu pour le Mondial»
«Au niveau sportif, je pense qu’on peut être tous fiers de ce que cette équipe a montré au Brésil. Je suis d’autant plus fier parce que je compte dans cette équipe des amis et des frères. Après, sur le plan personnel, je suis un compétiteur, j’aurais voulu être avec eux. Malheureusement, je pense qu’il y a beaucoup de choses qui se sont passées qui ont fait que je n’aie pas pu être là. Voilà, c’est la plus grande déception que j’aie connue en sélection. Mais bon, c’est le football, il faut l’accepter.»
Publié dans :
slimani
Feghouli
Djebbour.