«L’Algérie est devenue l’équipe qui pousse ses adversaires à toujours se surpasser»
« Belmadi a révolutionné cette équipe algérienne. Ce qu’il a réalisé est exceptionnel»
«On est avec l’Algérie les favoris du groupe, mais attention au Sierra Leone et à la Guinée équatoriale»
Dans cet entretien accordé au Buteur, l’entraineur de la Côte d’Ivoire, adversaire des Verts lors de la phase de poules de la CAN 2022, prévue au Cameroun, montre un grand respect à Belmadi et ses capés. Patrice Beaumelle estime que de par leur statut de champions d’Afrique, les Verts seront les favoris naturels de ce prochain tournoi, mais appelle à faire preuve d’humilité même si les autres adversaires dans ce groupe E s’appellent la Sierra Leone et la Guinée équatoriale.
Coach merci de nous avoir accordé cet entretien. Tout d’abord, votre avis sur ce tirage au sort de la CAN 2022 qui aura lieu au Cameroun ? Tout d’abord, j’en profite pour saluer tout le peuple algérien. J’en garde un très bon souvenir lors de mon passage à l’USM Alger en 2011, donc un grand bonjour à tous les Algériens. Revenant au tirage au sort, je dirai que c’est un tirage équilibré où les 6 poules sont bien reparties. Dans chaque poule, il y a des prétendants et des outsiders, donc je pense que ça va être une compétition très disputée et équilibrée jusqu’au bout.
Et si on évoquait le groupe de l’Algérie et celui de votre équipe bien entendu ?
Concernant notre poule avec la présence des Fennecs d’Algérie, la Guinée et la Sierra Leone, je dirai que retrouver l’Algérie dans le même groupe est toujours difficile parce que c’est un géant du continent, champion d’Afrique en titre en 2019.
Bien sûr, on aimerait avoir votre avis en tant que sélectionneur, le fait de retrouver cette équipe d’Algérie…
Je crois que nous sommes habitués à jouer l’Algérie maintenant. On les a déjà croisés en 2015 au second tour, en Guinée équatoriale (l’année du sacre de la Côte d’Ivoire), je me souviens que nous avons pu les battre au second tour. En 2019, c’est l’Algérie qui a pris le dessus aux tirs au but en quarts de finale, donc voilà je pense que ce sera un bon match, le dernier de la phase de poules mais avant cela, il y aura deux matchs contre la Guinée équatoriale et la Sierra Leone.
Qu’avez-vous à dire de ces deux autres sélections qui complètent le groupe E ?
Ce sont deux équipes pour lesquelles j’ai beaucoup de respect, pour les avoir jouées à de multiples reprises. Donc, on est dans une poule ouverte où tout est permis où il faudra être prêt car contrairement à ce que pensent certains, ce n’est pas une poule facile du tout.
Comment évaluez-vous alors ces équipes du groupe E de votre angle, c’est-à-dire en votre qualité d’entraineur de la Côte d’Ivoire ?
Comme je vous ai dit, j’ai un profond respect pour les trois équipes, ce sont trois footballs complètement différents mais qui vont donner et j’en suis sûr de très belles oppositions. Voilà, je souhaite le meilleur à tout le monde et j’ai hâte que cette compétition commence.
Après deux phases finales mitigées, la Côte d’Ivoire revient et marque une présence remarquable lors des derniers JO, c’est aussi un favori ?
Ecoutez, c’est un travail d’un et demi, de toute une fédération derrière, son staff technique. Malgré le Covid, malgré des évènements difficiles, cette génération qui est allée aux JO a été découverte il y a déjà quelques années et aujourd’hui, elle a bien progressé avec les résultats que l’on connait.
C’est donc une sélection qui s’inscrit dans votre projet…
Voilà, il y a 7 joueurs dans cette sélection que j’ai déjà utilisée en équipe première. Je veux dire qu’on avait mis un projet commun avec des garçons qui ont adhéré au projet. C’est une génération de joueurs qui ont du plaisir à jouer ensemble et je crois que cela se voit sur le terrain. L’envie de mouiller le maillot et porter très haut le drapeau de ce pays où on peut trouver des talents dans chaque coin ou dans chaque quartier. Je me rends compte chaque jour de cela dans les rues d’Abidjan notamment.
L’objectif est de continuer sur cette lancée et mettre en place une équipe solide à jouer, n’est-ce pas ?
Ecoutez, suivre les joueurs et les mettre dans de bonnes dispositions pour qu’ils puissent bien jouer ensemble est mon projet à long terme, jusqu’à présent ça se passe très bien. Après, effectivement, on est une équipe solide et difficile à bouger. Maintenant, on va rentrer dans le vif du sujet avec ces deux matchs comptant pour les éliminatoires de la Coupe du monde et bien préparer cette prochaine CAN qui arrive à grandes enjambées.
D’aucuns estiment que l’Algérie sera la favorite pour le sacre final. Sincèrement, quel est votre avis ?
Concernant le favori pour la CAN, je pense que l’Algérie n’est plus à présenter. C’est une équipe qui arrive à maturité, après avoir été favorite, il faut le dire depuis 2015 dans chaque phase finale de la CAN. Donc, le fait d’avoir gagné cette compétition, il faut toujours confirmer. C’est très difficile car on devient l’équipe à battre et on devient aussi l’équipe qui motive les adversaires et le poussent à se surpasser toujours. Je dirai que ce n’est pas évident de remporter tout le temps des titres mais l’Algérie reste le prétendant pour le sacre finale et gagner ce trophée.
Ce sera aussi le cas pour vous alors…
Nous allons nous retrouver en phase de poules mais je peux vous dire que c’est toujours un match intéressant à jouer. Ce ne sera pas une finale mais ça va nous permettre de nous situer pour la suite du parcours surtout durant cette prochaine CAN.
Pour finir, le coach Belmadi affirme que la Côte d’Ivoire n’est pas uniquement l’adversaire de l’Algérie en phase de poules mais une équipe très difficile à jouer, une réaction ?
Un grand bonjour à Djamel Belmadi que je félicite pour son parcours que ce soit au Moyen- Orient ou avec les Fennecs. Soulever un trophée africain n’est jamais évident, vraiment bravo pour son travail. Maintenant, il va falloir travailler dur pour arriver à cette CAN avec beaucoup de fraicheur et surtout d’envie.
Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali
Publié dans :
djamel belmadi
Patrice Beaumelle