Nostalgie

Bouacida : «Avec Saâdane et Charef, j’ai été victime de la Hogra»

«La suspension en 2007 m’a détruit car j’étais sur le point de rejoindre Al Rayyan»

Auteur : Hamza Rahmouni lundi 06 janvier 2020 08:15

Kamel Bouacida, capitaine charismatique du Mouloudia d’Alger pendant cinq ans revient sur sa carrière à l’USM Annaba et au Mouloudia d’Alger, en faisant des révélations sur son passage en sélection nationale. Dans l’entretien qui suit, il raconte plusieurs anecdotes, notamment sa suspension en 2007 après le fameux match face à Kwara United. 

Que devient Kamel Bouacida ?
Je suis entraîneur adjoint au sein de l’équipe de Hamra Annaba, avec Hocine Rabet, un ancien joueur lui aussi.
Apparemment, vous avez décidé d’opter pour une carrière d’entraîneur ?
Oui, c’est ça. Juste après avoir pris ma retraite, j’ai pris le poste de manager général de l’USM Annaba. Ça m’a permis d’apprendre beaucoup de choses et en même temps, je passais mes diplômes pour devenir un entraîneur. Dès le départ, j’étais  séduit par une carrière d’entraîneur et Dieu merci, je commence à réaliser ce rêve. Je ne compte pas m’arrêter là, je veux donner encore plus et surtout progresser.
En tant qu’ancien joueur, votre nom est lié beaucoup plus au Mouloudia d’Alger…
(Rire) Oui, j’ai passé sept longues années au Mouloudia. C’était des moments uniques dans ma carrière. Je n’oublierai pas de sitôt ce passage.
Vous avez attiré l’attention des Mouloudéens lors du fameux MCA-USMAn au stade du 5-Juillet, qui avait couté la tête du défunt Kermali…
Exactement, ce fût un match inoubliable et pas comme les autres. On avait battu la dream team du Mouloudia par un but à zéro grâce à Réda Abaci. Cette équipe de Annaba était exceptionnelle. J’étais moi avec Abdenouri, Dellalou, Abaci et d’autres. On a fait un grand match ce jour-là. Le défunt Kermali m’avait repéré mais  par la suite, il a quitté ses fonctions. Néanmoins, les Mouloudéens étaient sous mon charme et ont voulu me recruter.
Et c’est en fin de saison que les contacts ont été entrepris ?
Effectivement, je me souviens que c’était le comité de supporters qui m’avait contacté.
Le comité de supporters du Mouloudia ?
Oui, c’est un membre du comité de supporters de l’époque. Un certain Azzedine qui m’avait contacté pour me proposer de venir au Mouloudia. Il a insisté pour me ramener au club et il m’avait fixé un rendez-vous avec le défunt, Mohamed Djouad, qui était le président à l’époque. Le comité de supporters était très proche de la direction et même certains supporters. Tous voulaient aider leur club et ça m’a beaucoup marqué.
Et comment ça s’est passé avec Djouad,?
Très bien. Je me souviens que j’avais tout réglé avec lui en quelques minutes. Ça n’a pas duré longtemps. Le défunt Djouad était un grand monsieur qui savait estimer les joueurs à leur juste valeur.
Et pourtant, vous avez failli signer à la JSK…
Effectivement, j’ai failli signer à la JSK.  Cherif Hannachi m’avait contacté. On avait négocié discrètement. J’étais séduit par la proposition de Hannachi, avant d’opter au Mouloudia. C’était le destin.   
A votre arrivée, il y avait le Belge, Michel Renquin, à la tête du club, mais ça n’a pas bien marché…
Ça n’a pas bien marché. On avait une excellente équipe. Il y avait moi, Slatni, Lazizi, Benzerga, Ouahid, Benali, Meraga, Lounici, Dob et d’autres. C’était une équipe de stars, mais qui n’a pas bien fonctionné, dommage. On avait mal entamé la saison avec trois défaites de suite à Batna face au CAB, puis au 5 -uillet face à l’ESS (1-3) et enfin au 20-Août face au CRB.
On dit que les joueurs ont comploté contre Renquin ?
Non, ce n’est pas vrai sauf si je ne suis pas au courant. On travaillait à l’entraînement et on produisait du beau jeu sur le terrain, mais ça n’a pas marché, c’est le football.
Mais tout le monde est unanime à dire que le fameux MCA-JSMB (1-4) au stade du 5-Juillet était combiné pour pousser Drif et le technicien belge vers la porte de sortie…
Tout d’abord, je n’avais joué cette rencontre pour cause de suspension. C’est Larbi Bouamrane qui a joué à ma place. Puis, je ne me souviens pas de cette histoire de combine. C’est vrai qu’à l’époque, on avait beaucoup parlé de cette histoire, mais moi qui suis un joueur dans le groupe, je n’ai rien entendu sur une prétendue histoire de combine. L’équipe a été dans un jour sans, ce jour-là.
Dans l’entourage du club, il se dit aussi que certains cadres avaient contribué à la relégation du club en division 2 en 2001…
Non, ce n’est pas vrai. Ce sont de fausses histoires. En 2001, on est descendus à Batna lorsqu’on a quitté le terrain. A Sefouhi, ce n’était pas facile. On a vécu l’enfer. On était menés au score avant d’égaliser par Dob. Puis, l’arbitre qui était sous une pression terrible a cédé à cette pression en accordant un pénalty imaginaire au CAB. On n’a pas apprécié cela et on a vite pris la décision de quitter le terrain, sans prendre compte du résultat du RC Kouba qui était en notre faveur même en cas de défaite.
Vous vous êtes précipités ?
Exactement, on pouvait continuer le match car on est descendus à cause de la défalcation de points. C’est dommage puisque lors du dernier match, c’était la finale entre nous et le RCK au stade du 5-Juillet et on avait gagné par quatre buts à deux.    
Descendre en division 2 était difficile, n’est-ce pas ?
Oui, très difficile. Je me souviens qu’on était l’équipe à battre. Là où on allait jouer, le stade était plein, nos supporters vivaient l’enfer au stade et nous aussi sur le terrain. On a souffert mais Dieu merci, on était un groupe soudé et décidé à faire remonter le club en première division. Une saison nous a suffi pour revenir parmi l’élite.
Il y avait tellement de matchs difficiles comme par exemple à Bel Abbès ou Relizane…
A Relizane, on a vu la mort en face. Juste après notre but marqué peu avant la pause, un supporter du RCR a été touché par un fumigène, cela a engendré de la violence. D’ailleurs, on s’est cachés dans le vestiaire pendant un bon moment. On est sortis difficilement. A Tiaret aussi, ce n’était pas facile. Un grand nombre de nos supporters avait envahi la ville de Tiaret pour affronter l’IRB Sougueur et ce sont passées beaucoup de choses.
Parmi vos beaux souvenirs au Mouloudia, les deux coupes que vous avez remportées face à l’USMA?
Incontestablement, ce sont les plus beaux souvenirs de ma carrière. La coupe de 2006 était assurée. On avait une grande équipe. On avait battu l’USMA avec l’art et la manière. Avant le match, on était très confiants surtout par rapport à notre demi-finale face au WA Tlemcen à Mostaganem. J’étais l’homme le plus heureux de la planète car j’avais réussi à gagner un titre avec un grand club comme le Mouloudia, dans une ambiance de folie au stade du 5-Juillet.
Il y a aussi votre suspension en coupe d’Afrique après les graves incidents ayant émaillé le match Kwara United-MCA à Illorin au Nigeria…
Celui-ci est un très mauvais souvenir pour moi. Tout simplement, il a mis fin à ma carrière car j’aurais pu jouer à l’étranger. C’est à cause de cette suspension que je ne suis pas allé au Qatar chez Al Rayyan SC. Ce club me voulait coute que coute. Dommage, la CAF m’a suspendu en tant que capitaine d’équipe. Sur le terrain, je n’ai rien fait.
Et que s’est-il passé alors ?
L’équipe nigériane a inscrit un but et sur le coup, Abdouni a tiré le ballon, l’arbitre s’est dirigé vers lui pour lui sortir le carton rouge. On n’avait rien compris et après ça a complètement dégénéré.
C’était votre fin avec le Mouloudia…
Oui, c’est l’occasion pour moi de rétablir certaines choses. J’ai passé sept ans au Mouloudia et je ne garde que de bons souvenirs. Seulement, je n’ai pas apprécié le comportement du président du directoire de l’époque, Omar Ketrandji. Il n’a pas été correct avec moi. Il a refusé de nous accorder la récompense de la consécration en coupe d’Algérie moi et Abdouni alors qu’on a été sanctionnés par la CAF en avril. Cela veut dire qu’on a contribué à cette consécration. Il n’a pas été homme avec moi et ça m’a beaucoup touché. J’étais un enfant de la maison.
Si on parlait un peu de la sélection nationale…
Là, j’ai beaucoup de choses à dire. J’avais séduit Georges Leekens qui était sélectionneur national, malgré le fait que je jouais en deuxième division avec le Mouloudia. Il m’a fait confiance face à la Namibie en tant que titulaire. Puis, il m’a choisi capitaine d’équipe lors du dernier match à Ndjamena face au Tchad alors que j’étais en deuxième division. Par la suite, les choses ont changé.
L’arrivée de Saâdane et Charef vous a été fatale ?
Ils m’ont écarté directement de la CAN 2004 alors que je devais y être puisque j’ai pris part à tous les matchs des éliminatoires. Ce fût de la hogra à mon avis, on ne peut pas agir de la sorte pour ramener de nouveaux joueurs.
Vous étiez au sommet de votre carrière au point où vous aviez muselé Luca Toni au stade du 5-Juillet…
Exactement, c’était un match MCA-Fiorentina au stade du 5-Juillet. Il avait joué une mi-temps et je l’ai mis dans ma poche. Pourtant, il était le buteur de la sélection d’Italie, champion du monde. Il était aussi meilleur buteur du Calcio. Ce n’était pas facile, mais ce jour-là, j’étais décidé à sortir un grand match.
Le surnom de l’Artiste vous va bien ?
Oui, il ne me dérange pas du tout. Au contraire, ça fait plaisir qu’on m’appelle l’Artiste. C’est Haddou Moulay et Kouider Boukessassa qui m’avaient surnommé ainsi durant un stage de la sélection.

Publié dans : saadane Charef Bouacida

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