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jeudi 14 mai 2020 22:25
Auteur d’un parcours formidable pour sa première expérience cette année en Ligue 1 française, le deuxième le meilleur joueur brestois de la saison, Haris Belkebla, revient dans cet entretien exclusif accordé au Buteur sur son quotidien en ce mois sacré de Ramadhan qu’il passe, pour la première depuis qu’il est passé professionnel, avec sa famille.
Haris, le confinement prend fin en France, vous vivez cela comment ?
On vient juste de sortir du confinement, comme vous le savez, on est autorisés depuis le 11 mai tout doucement à reprendre la vie normale, c’est-à-dire en respectant les consignes comme les gestes barrière et tout qui se suit. On n’a aussi pas le droit de se déplacer sur une distance de plus de 100 km. On essaye de s’entretenir comme on peut.
Qu’en pensez-vous de l’annulation de la saison cette année en France ?
Franchement, c’est une bonne chose, on ne voyait pas prendre des risques en pleine période de pandémie. Après, pour un footballeur, c’est toujours difficile de reprendre la compétition après un arrêt comme celui et bien sûr devant des tribunes vides.
Les vacances ont été aussi longues, c’est dur de rester sans s’entrainer, non ?
C’est vrai, l’entrainement collectif nous manque. Après, un retour au club est prévu ce week-end pour passer les tests du coronavirus, ainsi que les examens médicaux qu’il faut. Après, on sera en vacances avant de reprendre la préparation de la saison prochaine dans quelques jours.
Revenons à ce virus qui a paralysé le monde. Blida la ville vous avez l’habitude de jouer est très touchée, vous suivez certainement ce qui se passe en Algérie.
Ah oui, je suis obligé ! C’est vrai que c’est à Blida que j’ai connu ma première sélection avec l’Algérie en senior et je ne suis pas prêt d’oublier cette ville. Après, je sais qu’ils sont touchés par ce virus et je leur souhaite beaucoup de courage. Maintenant, il n’y a pas d’autres remèdes que de sensibiliser la population à bien respecter les consignes sanitaires. C’est très important de rester aussi confiner car ça touche toutes les catégories de la population. Les pauvres, les riches, les jeunes et les vieux, personne n’est épargné par cette maladie qui se propage rapidement et il faut encore rester chez soi le maximum possible et faire attention à sa famille et ses proches.
En tant que musulman, l’arrêt du championnat en en cette période de Ramadhan vous arrange, non ?
Oui, Hamdoulillah, ça me permet de passer ce mois sacré avec la famille et manger la chorba de ma maman (rires). Je n’ai pas vécu cela depuis plusieurs années car le Ramadhan est souvent soit en période de préparation d’avant-saison ou à la fin du championnat, donc c’était compliqué par rapport aux entrainements surtout. Donc, on va dire, c’est un mal pour un bien pour nous les footballeurs et tous les compétiteurs de haut niveau.
Le Ramadhan est exceptionnel pour vous cette année ?
Exactement, d’habitude, j’étais toujours tout seul à me débrouiller pendant le Ramadhan préparer ce qu’il faut, et là forcément c’est nettement mieux avec ma famille et mes proches.
Ça vous permis aussi de déguster le bourak avec la chorba de la maman ?
(Il rit franchement) oui exactement, la chorba, le bourak, les briques, tout est là, on est bien servi avec la famille.
Vous prenez un peu de gourmandise de chez nous ou vous faites attention?
On fait un peu attention quand même (rires) car on s’entraine un peu moins que d’habitude, on a moins d’activité, donc il ne faut pas non plus se laisser aller, après on va dire qu’on se fait plaisir de temps en temps tout en restant raisonnable.
Touchés par ce qui se passe en France et en Algérie aussi, les joueurs de l’EN multiplient les appels pour venir en aide au prochain, un mot par rapport à ces initiatives ?
C’est une obligation, en plus ce virus peut toucher ta maman, ton père, ta sœur ou ton frère. Après même si dans la famille personne n’est touché, il faut penser aux autres personnes qui ont perdu des proches ou touchées par le virus, surtout en ce mois sacré. On se doit d’aider les personnes qui sont dans le besoin, remercier le personnel hospitalier qui se bat tous les jours pour sauver des vies.
Deuxième meilleur joueur brestois cette saison dans ce sondage du public breton, cela vous fait quoi pour votre première saison en Ligue 1 ?
Ça fait plaisir, cela signifie que mon travail sera récompensé, on va dire. Après, j’aurais aimé qu’on finisse la saison mais c’était compliqué avec le virus. Franchement, je suis très content de ma première année en Ligue 1 avec Brest et j’espère que ça va continuer comme ça, Inch’Allah.
La sélection vous manque Haris, il se peut que vous n’alliez plus vous revoir avant le mois de mars prochain ?
Oui, ça me manque énormément surtout qu’on devait avoir un rassemblement juste avant l’annonce du confinement pour jouer les matchs des éliminatoires de la CAN 2021. Malheureusement, ce virus a tout annulé. Ça a été difficile pour nous de digérer cette décision tellement on avait hâte de se revoir ensemble. Mais bon, ce n’est pas grave, priorité à la santé des gens. Inch’Allah, ça va passer vite et on retrouvera vite l’Equipe nationale.
Vous avez choisi l’Algérie très jeune, vous avez même joué les JO avec les Verts, on aimerait avoir votre avis sur des joueurs comme Aouar, Ait Nouri et Cherki qui tardent à se prononcer.
Ecoutez, me concernant mon choix pour l’Algérie était fait depuis longtemps, après, chacun sa vision des choses. Comme Riyad (Mahrez) l’a dit, il fait les laisser progresser et faire leur choix et puis s’ils feront le choix du cœur, ils choisiront sûrement l’Algérie. Maintenant, on verra bien dans l’avenir ce qui va se passer et puis voilà.
Belmadi évoque que l’objectif sera de gagner le prochain Mondial 2022 à Doha, vous la prenez comment cette déclaration ?
Je suis d’accord avec lui et on lui fait tous confiance. C’est son tempérament, on sait tous que le coach et les joueurs, nous sommes des compétiteurs. On n’est pas ici pour rigoler, lorsqu’on joue une compétition, c’est pour la gagner. On ne veut pas aller jouer un Mondial pour gagner un match seulement, ça ne sert à rien. On est champions d’Afrique, il faut continuer à travailler.
On parle de Djamel Benlamri dans le viseur de Lyon et Nice pour la saison prochaine, vous croyez qu’il peut s’imposer dans un championnat comme la Ligue 1 ?
Il a largement sa place dans le championnat de France. On a bien vu ses qualités en Coupe d’Afrique qui n’est pas une compétition facile où le niveau est très élevé avec des joueurs de grand niveau. Après voilà, Djamel avait surclassé la compétition. C’était le meilleur joueur de la CAN donc voilà s’il a l’opportunité de jouer en France, il va s’imposer sûrement.
Un dernier mot au peuple algérien pour ces dix derniers jours du Ramadhan ?
Je leur dit, faites attention à vous, respectez les consignes, en restant le maximum chez vous. Profitez de votre famille pour passer les dix derniers jours du mois de Ramadhan du mieux possible.
Entretien réalisé par Moumen Ait Kaci Ali
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