Blessé durant de longs mois et absent de la CAN-2019, Nabil Bentaleb se retrouve, désormais, en marge du groupe professionnel de Schalke 04, sur décision de ses dirigeants. Complètement rétabli et de retour sur les pelouses, l’international algérien, pas du genre à s’épancher dans les médias, a faim de compétition et espère que les choses rentreront dans l’ordre avec son club. Interview.
Nabil, cela fait plusieurs mois que tu es éloigné des terrains. Quelles sont les nouvelles ?
Je me suis remis sur pied tout doucement. J’ai enchaîné deux opérations, une à l’adducteur et une autre au genou. Ce n’était pas des grosses blessures, mais elles sont arrivées à un moment compliqué dans la saison, au vu de la situation dans laquelle j’étais. J’ai essayé de gratter quelques minutes avec l’équipe B de Schalke pour retrouver les sensations que j’avais auparavant. Aujourd’hui, je me sens aussi bien, si ce n’est mieux qu’avant.
Donc Nabil Bentaleb est un joueur tout neuf ? Sans aucune gêne musculaire ?
Non, c’est fini. Cela fait quand même un moment que je suis rétabli, que je n’ai plus de douleur, même si on ne me voit pas beaucoup.
Tu as retrouvé les terrains, mais tu tardes à effectuer ton retour en Bundesliga. À quand ton retour sur les pelouses de l’élite ?
Bientôt, j’espère. Mon objectif est de retrouver au plus vite les terrains où que ce soit au plus haut niveau. C’est bien d’enchaîner les minutes avec l’équipe B. Mais ce n’est pas ce que je recherche ni mon but ultime. Après, je relève la tête et je travaille dur. Il n’y a que le travail qui paie. La situation est un peu compliquée en ce moment avec mon club, ce n’est pas un secret. Dans tous les cas, je continue à travailler, je ne rechigne pas à la tâche, je fais ce que l’on me dit de faire et je sais que ça finira par payer.
En parlant de cela, il y a beaucoup de rumeurs à ton sujet ces dernières semaines. Comment cela se passe avec tes dirigeants ?
Concrètement, ils ne veulent pas que je m’entraîne avec le groupe. Ils ne veulent pas que je sois lié de près ou de loin au groupe. Quand je dis «ils», je parle de la direction et non de l’entraîneur. En gros, j’attends une porte de sortie. J’ai montré toute ma volonté, toute ma bonne foi. On m’a mis avec l’équipe B, j’ai continué à travailler. Les entraîneurs et directeurs de la deuxième équipe ne font que mes éloges, ils ont parlé positivement sur moi. Mais il y a quelque chose qui bloque, qui a été cassé. Je ne sais pas ce que c’est. Cela ne vient pas de moi, mais de leur côté. De ce fait, ils font en sorte que je ne sois pas lié de près ou de loin au groupe.
De ton côté, as-tu essayé de discuter avec eux et de crever l’abcès pour régler le problème ?
Bien sûr ! J’ai parlé avec le club. On m’a clairement dit que je suis un top joueur et que l’on n’avait rien à me rapprocher. Je les ai questionnés sur les erreurs que j’ai pu commettre et qui les ont poussés à me reléguer en réserve. En fin de saison dernière, le directeur sportif m’a dit que cette année, on partira sur de nouvelles bases avec un nouveau coach. Je croyais vraiment à ce projet. Malheureusement, je me suis fait opérer juste avant la Coupe d’Afrique des Nations. Quand je suis revenu, on m’a dit de rentrer chez moi et de trouver un nouveau club. C’est ce que j’ai essayé de faire et je me suis à nouveau blessé. C’était encore plus difficile. On s’est dit qu’il fallait que je me remette sur pied, que je m’entraîne, en attendant une nouvelle chance en équipe première.
À l’heure où l’on parle, quel est ton état d’esprit face à cette situation ?
Je suis calme et serein. En vrai, c’est une période difficile, mais ça fait partie du football. Ce qui m’énerve le plus, c’est l’image que les gens ont de moi. L’image que donnent les médias n’est pas forcément celle que je véhicule dans la vraie vie. Mon erreur a été un manque de communication. Et puis la frontière entre communiquer et critiquer est parfois limite. En plus, je suis quelqu’un de timide, discret, je n’aime pas me mettre en avant ou faire les gros titres. C’était la première fois que j’étais confronté à cette situation donc je ne savais pas top comment la gérer. De plus, j’étais occupé par la naissance de mes enfants, un moment un peu difficile pour mon épouse et moi. Je ne suis pas revanchard, car ça reste du football. Je me concentre sur l’avenir. Je tiens à retrouver les terrains. Certes, on me ralentit, mais on ne m’arrêtera pas.
Finalement, n’est-ce pas cette timidité, cette difficulté à t’exprimer et le fait que les gens ne te connaissent pas que tu paies ?
Peut-être, je ne sais pas. Comme je l’ai dit, c’est certainement une erreur de communication de ma part. Cependant quand tu communiques, des personnes mal intentionnées peuvent facilement te salir. Mais oui, ma non-communication a été une erreur, clairement.
On est à trois semaines de l’ouverture du mercato hivernal. Ton salut passe-t-il par un départ désormais ?
Dans le football, on ne sait jamais. Mais cela serait mentir de dire que je ne suis pas en train de regarder ailleurs. Schalke est un grand club, respectable, que j’apprécie vraiment, avec des supporters fantastiques. Encore aujourd’hui, sur les réseaux sociaux ou dans la rue, ils me témoignent beaucoup d’amour. Je respecterai toujours ce club et ses fans. Je ne peux pas me permettre de dire quoi que ce soit de mal, j’ai passé tellement de bons moments (il souffle)... Je ne veux pas être en guerre. Même si je vis une période difficile, je leur en serai toujours reconnaissant.
Tu as raté la CAN 2019, remportée par ta sélection l’Algérie. Comment as-tu vécu ce sacre ?
Sachant que j’aurais dû y participer, j’étais déçu au moment de ma blessure. Mais je suis un « cramé » de l’Algérie et je l’ai vécue comme un vrai supporter. Sans rentrer dans les détails, j’ai fêté ça comme il se doit (rires). C’est incroyable et magnifique ce que l’équipe a fait pour le pays, surtout durant cette période. Le peuple le méritait et les joueurs lui ont bien rendu. À chaque fois qu’on joue à domicile ou à l’extérieur, c’est une fête comme on l’a vue au Stade Pierre-Mauroy, à Lille (Algérie-Colombie, le 15 octobre, ndlr). D’ailleurs, j’étais en tribune avec mon frère et on a encouragé l’équipe comme il fallait (sourire). Les supporters ont montré qu’on pouvait célébrer sans qu’il y ait forcément des débordements ou des dégradations. J’ai eu l’occasion d’en parler avec certains joueurs qui ont participé à la CAN. Quand tu es joueur, tu ne te rends pas compte de l’émotion que tu procures aux fans. Je leur ai dit : «Vous avez fait un truc de fou !» Ils ont marqué l’histoire de notre génération. On ne pouvait pas ne pas gagner un trophée.
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Il enchaîne les matchs avec l’équipe réserve
Asamoah : «Bentaleb n’est pas loin de retrouver son meilleur niveau»
Après une longue absence des terrains en raison d’une blessure au niveau du genou, le milieu de terrain algérien de Schalke 04, Nabil Bentaleb a fait, récemment, son retour sur les terrains avec l’équipe réserve. Ayant connu pas mal de problèmes depuis le début de la saison, Bentaleb va devoir cravacher très dur pour retrouver son meilleur niveau et regagner la confiance du staff technique. Il faut dire que l’avenir de l’ancien joueur de Tottenham avec la formation de Gelsenkirchen n’est pas certain. Mais en attendant l’ouverture du prochain mercato hivernal, Bentaleb a reçu les éloges de l’ancien international allemand et l’un des anciens joueurs de Schalke 04, en l’occurrence Gerald Asamoah : «Nabil Bentaleb nous aide beaucoup. Comme tout le monde le sait, il s'est éloigné des terrains pendant plusieurs mois. Toutefois, il n'est pas loin de retrouver son meilleur niveau. On voit que c'est un joueur qui a beaucoup de qualités», a déclaré à la presse allemande celui qui dirige l’équipe réserve de Asamoah : «Bentaleb Voilà qui devrait faire plaisir au joueur algérien, plus que jamais déterminé à retrouver son meilleur niveau.
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