Auteur :
M. L.
lundi 29 avril 2019 11:35
Loin de briller sous le maillot du Mouloudia comme il l’a fait avec l’Entente, Zakaria Haddouche parle avec franchise au micro d’El Heddaf TV de ses ambitions personnelles et celles de son équipe. Le joueur énumère les raisons qui l’ont empêché de se produire sur sa réelle valeur.
Quelle est l’ambiance au sein du groupe après cette déconvenue vécue face à Bordj au stade du 5-Juillet ?
Je peux vous dire qu’on s’est préparé comme il se doit pour ce match. Mais on a confondu vitesse et précipitation. C’est ce qui a expliqué le ratage de cette rencontre. Il y avait du stress en seconde période surtout lorsqu’on n’a pas su trouver la faille. Malheureusement, on a perdu deux points chez nous et devant notre public. Un résultat qui nous a beaucoup affectés moralement. Mais on espère rectifier le tir prochainement.
Le staff technique a accusé l’arbitre de ne pas avoir sifflé un penalty indiscutable qui aurait pu changer le cours de la partie…
C’est vrai qu’on a débuté le match avec une grosse pression sur nos épaules. Il fallait qu’on gagne coûte que coûte pour rester dans la course au podium. Et puis, il y a eu cette décision car je peux vous dire qu’il y avait à 100 % penalty en notre faveur. Les joueurs, le staff technique et les supporters, tout le monde a vu la faute indiscutable sauf l’arbitre de la rencontre qui était pourtant très près de l’action. Mais malheureusement, le referee n’a pas bronché, ce qui nous a privés d’une victoire certaine surtout que la faute est intervenue dans le temps additionnel.
Après ce faux pas, vous allez préparer ce rendez-vous crucial face au CSC dans l’antre de Hamlaoui…
Je ne vous cache pas qu’on a passé deux jours très difficiles après le faux pas concédé at home. Mais le staff technique a fait un gros travail sur le plan psychologique pour nous remettre à l’endroit. Le match-test face à la réserve nous a fait le plus grand bien. Maintenant, on sait ce qui nous attend et ce qu’on doit faire contre le CSC à Hamlaoui. Tout le monde est conscient de la mission qui nous attend. A nous de nous battre avec les tripes pour gagner et obtenir les trois points de la victoire.
Vous allez affronter un adversaire qui est dans une situation très délicate après son élimination en Coupe d’Algérie face au CRB. Ne pensez-vous pas que c’est une opportunité à saisir ?
Ecoutez, on ne se focalise nullement sur notre adversaire et sa situation. On se concentre plus sur notre mission et sur notre jeu et ce qu’on doit faire sur le terrain pour revenir de Constantine avec les trois points de la victoire.
Malgré une situation très compliquée, vous y croyez, encore, au podium ?
Bien évidemment. Que ce soit le staff technique, les joueurs ou les dirigeants, on y croit tous au podium. Nous avons tous envie de terminer la saison à une place qualificative pour les joutes africaines.
L’inconstance des résultats a fait que votre équipe n’a pu rafler le Graal, alors que vous n’étiez pas loin du trio de tête…
Il y a eu plusieurs facteurs qui font qu’on n’a pu gagner le championnat ou lutter pour l’emporter, entre autres, les changements de techniciens car à chaque fois, il faut s’adapter à une nouvelle méthode de travail. On a perdu trop de points à domicile. Il y a eu aussi cette élimination de la Ligue des champions qui nous a totalement anéantis. Et puis, il y a eu les blessures en cascade qui ont affaibli le vestiaire. Ça fait trop d’inconvénients pour espérer gagner le titre.
Les résultats assez décevants de l’équipe ont engendré un sentiment de colère chez les fans qui ont brillé ces derniers temps par leur absence. Vous attendiez-vous à vivre pareille situation pour votre première saison au Mouloudia ?
Sincèrement, je ne m’attendais pas à vivre ça. Personnellement, je ne suis pas satisfait de mon rendement depuis que je porte les couleurs du Mouloudia. Donc c’est logique que les supporters soient en colère, car on n’a pas été à la hauteur. On n’a pas su répondre aux grandes attentes par rapport à la dimension du club. Mais Incha’Allah, on fera tout pour rendre le sourire à nos supporters, du moins lors des cinq derniers matches et éventuellement une qualification à la Coupe de la CAF au bout.
Certains observateurs disent que l’éviction de Bernard Casoni a été la plus grande erreur du club. Que dites-vous ?
C’est vrai que le départ de Bernard Casoni était inopportun. Il fallait attendre le mercato ou encore plus longtemps. Mais c’est ça le football, il y a des coachs qui viennent et d’autres qui partent. Même chose pour les joueurs. C’est à nous les joueurs de nous adapter le plus rapidement possible aux différentes situations.
Il y a eu cette élimination en Ligue des champions contre Sétif à domicile, qui a laissé des traces indélébiles…
Je suis tout à fait d’accord avec vous. On était sur la bonne voie, tout proche d’une qualification pour les quarts de finale. Et voilà qu’on se fait éliminer chez nous et devant nos supporters. C’était le coup de grâce qui nous a anéantis. Et depuis, on ne s’est peut-être jamais remis.
Avant la venue de Amrouche, il y a eu la période gérée par le duo Saïfi-Belkheïr. Votre ressenti concernant le travail accompli avec les deux techniciens…
Je saisis cette opportunité pour saluer Saïfi et Belkheïr. Je peux vous dire qu’à cette période, j’étais au top de ma forme. J’ai joué mon meilleur football durant cette période au cours de laquelle on a gagné plusieurs matches à domicile, tout en ramenant quatre points de l’extérieur. Malheureusement, ils ont décidé de démissionner.
Et puis arrive Adel Amrouche. Comment jugez-vous son passage au club ?
Je salue au passage Amrouche. On s’entendait bien avec lui. Il y avait une très bonne ambiance dans le vestiaire. Malheureusement, il a joué de malchance avec les nombreux blessés. Il n’a jamais pu aligner une équipe-type. D’ailleurs, il a dû faire appel aux joueurs de la réserve pour compléter la liste. Il n’a pas eu de chance, c’est tout. Ce n’est pas du tout une question de compétence.
Après la défaite contre l’ESS au 8-Mai-45, Amrouche avait pointé du doigt l’état d’esprit du groupe assez défaillant. Ne pensez-vous pas que c’était la phrase de trop qui a créé la cassure entre lui et le vestiaire ?
On avait de très bonnes relations avec Amrouche. Mais la défaite contre le NAHD en Coupe d’Algérie a fait beaucoup de mal. Cette élimination a fragilisé la situation du coach vis-à-vis de la direction. Et puis, il y a eu cette défaite à Sétif où Amrouche avait chargé les joueurs. A ce moment-là, il y a eu une certaine cassure. L’entente avec le coach était mise à mal. Aussi, la direction avait opté pour une séparation à l’amiable.
Il y a eu la désignation de Mekhazni à la barre technique. Votre avis sur ce technicien et sa méthode de travail…
Chaque driver a sa propre méthode. Mekhazni est très connu sur la place publique. C’est un bosseur qui sait très bien communiquer avec les joueurs. Il connaît tout le monde. J’espère qu’on accrochera le podium qui sera le fruit du travail de tous les techniciens qui se sont succédé à la tête de l’équipe.
En tant que nouveau joueur, comment avez-vous trouvé l’ambiance au sein de l’équipe ?
Je parle de moi. Je peux vous dire que je me suis très vite adapté. Tout le monde m’a facilité la tâche. Il y a une chose qu’on ne voit nulle part ailleurs. Lorsqu’on gagne, c’est bon. Mais lorsqu’on perd, on affirme qu’il y a des clans et des divisions dans le vestiaire. Moi, je profite pour nier tout cela. C’est archifaux ! On s’entend tous à merveille. Il n’y a aucune dissension dans le vestiaire ou entre les joueurs.
Dès son retour au club, Omar Ghrib avait déclaré que Bourdim et vous étiez victimes de l’environnement algérois et qu’il allait tout faire pour vous libérer psychologiquement ?
Omar Ghrib est connu, même lorsque j’étais à Sétif je le connaissais bien. C’est un homme passionné qui aime son club et veut tirer l’équipe vers le haut. C’est vrai qu’il m’a parlé. Il m’a dit qu’il comptait sur moi afin de montrer mon véritable visage la saison prochaine. J’espère qu’on gagnera des titres la saison prochaine avec lui. Et moi je retrouverai le niveau qui était le mien à Sétif.
A votre recrutement, les supporters attendaient beaucoup de vous. Quelles sont les raisons qui vous ont empêché de briller sous le maillot du Mouloudia ?
Il y a eu l’élimination en Ligue des champions. Par la suite, il y avait une pression terrible sur les joueurs. Et dans un club, une équipe ne peut pas reposer sur deux ou trois éléments. J’ai été pénalisé par les blessures à répétition. Et puis, il y avait plusieurs coachs, donc il fallait s’adapter à la méthode de travail de chacun et sa philosophie de jeu. C’est ce qui explique que je ne me suis pas retrouvé.
L’environnement du club a-t-il eu des répercussions néfastes sur vous ?
Je ne veux pas me focaliser sur ça. Moi je suis convaincu que les blessures à répétition ont freiné mon élan.
Justement, sous la coupe de Amrouche vous avez inscrit un but contre le DRBT, puis c’était le néant…
J’ai retrouvé mes sensations sous l’ère Amrouche en signant un but contre le DRBT. Puis, j’ai eu cette blessure qui m’a éloigné des terrains durant trois semaines. C’est ce qui explique mes performances en dents de scie.
Il y a eu ce problème de dos qui pourrait traduire une mauvaise préparation. Dans le cas contraire, comment expliquez-vous ce souci qui empoisonne votre quotidien ?
Sincèrement, je ne trouve pas d’explication à cela. Je vais chez le médecin qui me rassure sur mon état de santé. Et dès que je reprends, je ressens à nouveau des douleurs au dos. J’ai passé l’IRM et d’autres examens qui n’ont rien révélé d’inquiétant. D’ailleurs, j’ai joué contre le MCO et le CABBA sans avoir la moindre gêne.
Est-ce que cette blessure a un rapport avec une mauvaise préparation d’intersaison ?
Non pas du tout. J’ai eu cette blessure à l’entraînement et donc aucun rapport.
Après une première saison en demi-teinte, Haddouche pense-t-il à quitter le Mouloudia ?
Pas du tout. Cela ne m’a pas effleuré une seule fois l’esprit. J’entends aller au terme de mon contrat. Et je promets aux Chnaoua qu’ils verront la saison prochaine le véritable visage de Haddouche, celui qui brillait sous d’autres cieux.
Parlons de l’ESS qui vient de se faire éliminer de la Coupe d’Algérie par la JSMB. Vous vous y attendiez ?
Personnellement non. Mais le football est ainsi fait. J’ai encore des contacts avec des joueurs de Sétif. C’est très difficile pour eux après cette sortie en demi-finale.
Les supporters réclament avec force le départ de Hammar. A votre avis, le problème se situe-t-il au niveau de la direction ou ailleurs ?
Je suis convaincu que le changement de techniciens a perturbé les joueurs et cela s’est répercuté sur le rendement de l’équipe.
Profitons-en, les fans de l’ESS veulent connaître les raisons de votre départ de Sétif, alors que vous étiez le chouchou du 8-Mai-45…
J’ai quitté l’ESS à cause de ma mère qui était malade. Il fallait que je me rapproche d’elle. D’ailleurs, elle m’a demandée explicitement de rentrer et je ne pouvais aller contre sa volonté.
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