Auteur :
B.G.
dimanche 24 mars 2019 12:21
Tout Tout d’’abord, je voudrais vous remercier d’avoir répondu à notre invitation d’autant plus que cela fait très longtemps que vous n’avez accordé d’interview.
Moi aussi, je vous remercie pour cette invitation. Je profite de l’occasion pour saluer les téléspectateurs et les fans du Mouloudia.
On commence par ce derby remporté face à l’USMA. Est-ce qu’on peut dire que cette victoire a été une bouffée d’oxygène pour le groupe ?
Vous savez, c’est connu, celui qui gagne le derby s’offre un bol d’oxygène et les louanges des fans. Le derby entre le MCA et l’USMA, c’est un match à part qui est attendu par tous les amateurs de la balle ronde. Dieu merci, on a su mettre les bons ingrédients pour s’imposer. Notre succès est mérité et ne souffre d’aucune contestation. Je rends au passage hommage à mes partenaires qui ont réalisé un très gros match. Ce n’était pas simple car on a vécu une semaine très difficile après notre défaite à Sétif. A ce revers est venu se greffer au départ de Amrouche. Mais on a su faire montre de caractère afin de rebondir face au leader du championnat. Mekhazni a apporté un plus sur le plan mental. Il a su libérer l’ensemble du groupe avant la grosse affiche.
On a beaucoup spéculé sur le départ de Adel Amrouche. On a parlé de la maladie, on a aussi évoqué une cassure avec le vestiaire. Selon vous, quelles sont les raisons de son départ trois jours avant le derby ?
Je peux vous dire que Amrouche n’avait aucun problème avec les joueurs. Tout ce qui s’est dit n’était que rumeurs ou spéculation. On avait de très bons rapports avec lui. Je pense qui c’est un problème de santé qui a incité Amrouche à quitter le club.
Comment expliquez-vous qu’un club qui était sur quatre fronts se retrouve sur le point de terminer la saison bredouille sans le moindre trophée ?
Je pense que notre début de saison était poussif à cause du départ de certains cadres de l’équipe. Je pense aussi qu’il y a eu des nouveaux joueurs et il fallait un temps d’adaptation. Concernant la Coupe d’Algérie, on ne peut pas faire de cette compétition un objectif car il y a trop de paramètres qui entrent en jeu. Et puis on a perdu contre le NAHD sur un penalty et sur un coup du sort. On a fait de notre mieux pour gagner au moins un titre à la fin de la saison, malheureusement, on n’a pas eu de réussite. On va aller crescendo pour réaliser à l’avenir de meilleures performances. Ce sera en tout cas notre créneau.
En parlant des nouveaux joueurs, ne croyez-vous pas qu’ils n’ont pas pu s’adapter à la philosophie de Bernard Casoni ?
Il y a eu des nouveaux joueurs mais je ne pense pas qu’ils n’ont pas pu s’adapter à la philosophie de Casoni. Ça n’a pas marché au début et puis il y a eu la pression des supporters qui devenait insoutenable et pesante pour certains éléments. Il y a des joueurs qui savent gérer cette pression et d’autres non. Il y a quelques détails qui font la différence.
Il y a eu des joueurs qui faisaient le bonheur dans les autres clubs mais qui n’ont pas pu apporter le plus escompté à l’équipe. Comment expliquez-vous cela ?
Pour moi en tant que joueur, ce sont mes potes. Ils ont de grosses qualités, ils peuvent apporter un plus à l’équipe. Et je suis convaincu que depuis la venue de Mekhazni, plusieurs éléments vont se libérer mentalement et apporteront ce plus qui permettra à l’équipe de grandir collectivement.
Sur le plan personnel, vous avez vécu des moments difficiles durant la phase aller et dernièrement. Comment avez-vous géré ce moment de doutes et d’incertitudes ?
Je dois penser et me comporter comme un professionnel. Je pense qu’à la fin de la saison dernière, j’étais très perturbé à cause de ma situation car je jouais ensuite je restais un moment sur le banc. C’est quelque chose de très déstabilisant. Et puis à cela s’ajoute la colère des supporters qui ont visé certains éléments. C’est logique car les résultats n’étaient pas au rendez-vous. On était éliminés de toutes les compétitions et cela a beaucoup frustré les Chnaoua. Et dans pareille situation, on s’en prend toujours aux cadres et aux anciens joueurs. Pour moi, la pression est toujours positive. Dieu merci, j’ai su gérer ces moments difficiles. J’ai connu cela avec l’EN olympique avec mes deux erreurs lors des JO à Rio. C’est mon manque d’expérience et de vécu qui ont fait que je me suis loupé. J’ai appris beaucoup de cette expérience. Et maintenant, je sais gérer chaque situation. Je sais qu’on va s’améliorer d’un match à un autre pour terminer l’exercice en force.
Sous la coupe de Casoni, comment avez-vous géré le fait de ne pas jouer souvent. Il y a eu des matchs comme celui contre la JSK en L1 où vous auriez dû être au coup d’envoi surtout que Chaouchi s’était fait expulser s’en suit alors la demi-finale contre la JSK à Hamlaoui. Votre ressenti à propos de tout cela ?
Avant toute chose, il faut reconnaitre que sous la coupe de Casoni, on produisait notre meilleur football, collectivement. Maintenant, écoutez, au début, j’ai joué plusieurs matches durant le premier acte de la saison dernière. Puis, il y a eu la Coupe d’Algérie contre le WAT au stade du 5-Juillet. C’était Chaouchi qui était dans les bois et que je salue au passage. Fawzi avait fait un très bon match. Il ne pouvait pas alors le reléguer sur le banc. Casoni a fait un choix qu’il n’aurait pas dû le faire au début ensuite il s’est retrouvé dans une situation très délicate. C’est donc Casoni qui s’est mis dans l’embarras sans parvenir à trouver une solution palliative. J’ai eu une réaction que je regrette lorsque j’ai quitté la mise au vert. Je croyais à ce moment que c’était la bonne attitude, ensuite je me suis rendu compte que j’ai gaffé. Ce sont des erreurs de jeunesse.
Il y a eu par la suite des matchs où vous n’avez pas était au top notamment contre l’USMH. Est-ce que vos erreurs étaient le résultat de cette politique d’alternance prônée par Casoni ?
Bien évidemment car lorsque vous jouez et vous faites de gros matchs ensuite vous vous retrouvez sur le banc sans aucune explication logique, personne ne vient vous expliquez ni vous dire les raisons de cette mise à l’écart, cela a eu tendance à me perturber. Pour moi, la saison dernière, elle n’est pas ratée mais je pense que si on m’avait fait confiance, j’aurais été au top.
Evoquant cette relation que vous aviez avec Chaouchi, certains vous ont même accusé d’être derrière le départ de Fawzi comme exigence pour prolonger votre bail...
C’est archi faux ! Les gens parlent sans aucune preuve. Je tiens à préciser que depuis que j’ai débuté le football, je n’ai pas exigé quelque chose ou m’immiscer dans les choix de quelqu’un. Je le dis haut et fort, je n’ai jamais parlé avec le président dans le but de lui exiger le départ de Chaouchi. Ce ne sont que des calomnies. Oui, il y a eu des personnes qui ont voulu créer la namima entre moi et Chaouchi. Même Fawzi me connait bien. Il sait que je ne suis pas de ce genre. Je suis prêt à partir d’une équipe pour ne pas me rendre coupable de telles pratiques qui vont à l’encontre de mon éducation et ma philosophie du sport.
Pourtant, il était de votre droit de réclamer une chance et un temps de jeu plus conséquent.
Mais ce n’est pas la première fois que je réclame du temps de jeu. Je l’ai demandé cette saison, l’année dernière et celle d’avant. Ce n’est pas quelque chose de nouveau pour moi. Depuis mon retour de l’USMH, je milite pour avoir une chance de jouer. C’est un droit un non un passe-droit.
Lors du match contre le CABBA à Bordj Bou Arréridj, il y a eu des incidents avec Chaouchi à la fin de la rencontre. Pouvons-nous raconter ce qui s’est passé au juste ?
Je le jure, je n’ai jamais mis dans ma tête que j’aurai un jour un problème avec Fawzi car je le considère comme un grand frère. Bon, ce sont des choses qui arrivent dans le football. Peut-être qu’il y a eu un malentendu qui a fait que Fawzi s’est comporté avec moi de cette manière-là. Pour moi, c’est toujours un frère. Je le connais très bien et il n’y a pas une personne parfaite. On peut se tromper ou faire une erreur mais Fawzi reste comme mon frère. Je n’ai aucun problème avec lui.
Ne pensez-vous pas qu’il y a des personnes qui ont voulu foutre la zizanie entre vous deux ?
Oui, peut-être, c’est possible. Il y a des gens qui ne craignent pas Dieu. S’il y a une personne qui a monté Chaouchi contre moi, nwakel alih rabi. Je dis à Fawzi qu’il reste mon frère et ce qui s’est passé au Bordj, si je me suis trompé, qu’il me pardonne et si c’est lui qui a gaffé, il est tout pardonné.
Vous n’avez pas été attristé par son geste, alors que vous étiez des inséparables au Mouloudia ?
Il y a certains joueurs au sein de l’équipe qui ont joué bien plus avec Fawzi. On le connait, il a un cœur énorme. A l’avenir, Fawzi sait que tout ce qu’on lui a dit, c’est archi faux !
Vous êtes prêt à une réconciliation si vous avez l’occasion de le faire d’autant plus qu’il y a un MCA-CABBA au stade du 5-Juillet qui se profile à l’horizon ?
Moi, je suis prêt. Il faut savoir que je n’ai pas la rancœur tenace. Je m’énerve sur le moment puis je souris et je discute. Il n’y a aucun souci. C’est mon frère, il n’y a pas de problème.
Certains ont expliqué les mauvais résultats de l’équipe à cause du départ de Casoni avant de redresser la barre avec Saïfi et Belkheir. Est-ce que vous partagez cette analyse ?
En début de saison, on a perdu face au TP Mazembe à Lubumbashi alors qu’on aurait dû gagner cette rencontre. Il y a eu aussi le match retour à Blida. C’était difficile pour nous car il y avait plusieurs nouveaux joueurs dont certains n’avaient pas l’expérience. Les résultats n’étaient pas au rendez-vous et cela incombe à tout le groupe et pas uniquement l’entraineur. Après le départ de Casoni, il y avait Saïfi et Belkheir qui ont su libérer le groupe. Les bons résultats ont suivi. Après un certain moment, il fallait recruter un entraîneur principal. La direction ajeté son dévolue sur Amrouche. Il a fait des résultats lui aussi comme il a perdu des matches. C’est, apparemment, le nombre de changements à la tête de la barre technique qui a fait que les résultats n’étaient pas au rendez-vous ou ne répondaient pas aux attentes de la direction et des supporters.
On sait que le MCA possède l’un des meilleurs effectifs de la L1. Mais que manque-t-il aux joueurs du Mouloudia pour se faire une place en sélection nationale ?
C’est le sélectionneur national qui a sa vision des choses et son point de vue. C’est lui qui connait le profil et les joueurs qu’il veut retenir en Equipe nationale. La sélection, ce n’est pas un club. C’est vrai que moi en tant que joueur, je constate de visu qu’on a de bons éléments qui peuvent jouer en sélection.
Pouvez-vous donner quelques exemples ?
Il y a des joueurs comme Bendebka, Lamara, Azzi et Benaldjia. Il y a le jeune Merouani, Dâas qui est un gardien d’avenir. C’est juste des choix et des profils recherchés par le sélectionneur. Inch’Allah, ils seront à l’avenir retenus en sélection.
Un mot sur le gardien de but Saïd Daâs qui est actuellement en stage avec l’EN olympique ?
C’est un garçon qui veut travailler. Il progresse chaque jour. C’est un gardien d’avenir. Et c’est qu’avec le travail qu’il pourra atteindre le sommet et rien d’autre.
Revenons à ce match retour en Coupe arabe face à Al Merrikh à Oum Dourman. Que s’est-il passé sur le premier but résultant d’une faute de main ? Vous avez d’ailleurs été très critiqué à l’issue de ce match perdu et cette élimination consommée.
(Sourire) Le gardien de but commet des erreurs. Personne n’est à l’abri d’une bourde. Lorsqu’un gardien fait un gros match, personne ne parle de lui. Mais dès qu’il commet une bourde, c’est tout le monde qui lui tombe dessus. Pour moi, cette action, je voulais tellement me saisir du ballon au lieu de le boxer ou de le dégager loin de la surface de réparation. Allah Ghaleb, j’ai tellement anticipé l’action, j’étais très confiant au moment de capter le ballon. Mais je l’ai lâché et dans mon malheur, la sphère est allée directement chez l’attaquant adverse. C’est la malchance.
Même lors de la conférence de presse vous avez été chargé par Amrouche qui avait déclaré que le premier but a été le tournant du match. Vous avez dû vous sentir seul au monde surtout lorsque votre coach vous tourne le dos.
Je ne vous cache pas que moi, je n’ai pas entendu cela ni suivi la conférence de presse. J’étais dans ma bulle car j’étais très affecté. Et puis même s’il a déclaré, c’est ça le football, c’est tout à fait normal. Amrouche a dû dire des choses sans avoir l’intention de me toucher. Il faut savoir que je vais encore faire de grands matchs et je vais commettre des erreurs. C’est ça la carrière d’un footballeur. Le plus important, c’est de savoir rebondir après une faute. Et puis, avec le travail qu’on s’améliore. Et lorsqu’on progresse, on limite ou on réduit considérablement le nombre de fautes. A moi d’être toujours très vigilant pour être toujours au top et rendre ainsi heureux les supporters.
Farid, ce sera pour quand l’Equipe nationale ?
C’est le rêve de chacun de porter les couleurs de son pays. Je ne peux pas décider de partir en Equipe nationale. Il y a un sélectionneur qui fait des choix. Moi, ce que je peux faire, en revanche, c’est de travailler très dur pour être toujours constant en termes de performance.
Est-ce que vous vous sentez prêt à endosser le maillot de l’EN ?
Sans être prêt, il y a le cœur et l’amour de son pays. Cela suffit à quadrupler la motivation et l’envie chez chaque joueur retenu. Inch’Allah, je serai à l’avenir sous le maillot des Verts. J’ai connu cela chez les jeunes et j’espère revivre cela avec la sélection.
Zeghba qui réalise une ascension fulgurante était avec vous à l’USMH…
Oui, je le connais bien. On a évolué ensemble à l’USMH. C’est un type qui besogne très dur. Il croit en les vertus du travail. C’est un bosseur qui a beaucoup progressé, la preuve il se retrouve en Equipe nationale. Zeghba est en train de réaliser une grande saison avec Sétif. Je lui souhaite beaucoup de réussite et pourquoi pas il aura une chance de jouer. Il y a d’autres portiers, à l’instar de Salhi, Merbah Gaya, Asselah, qui est le meilleur gardien en Arabie Saoudite.
On peut dire qu’on n’a aucune crainte à se faire concernant le poste de gardien de but en sélection nationale ?
Absolument. C’est juste une question de confiance et ils peuvent apporter un plus à la sélection. C’est valable pour chaque joueur local.
Après ce succès face à l’USMA, quels seront vos objectifs pour cette fin de saison ?
On va prendre match par match. Le championnat est encore loin. Il reste encore neuf rencontres et tout reste possible. Il ne faut pas s’enflammer après avoir gagné le derby. On doit se serrer les coudes et à la fin de la saison on fera les comptes. On a pour objectif de terminer l’exercice sur le podium. Ce sera bien évidemment notre leitmotiv et notre obsession. Ce ne sera pas facile car il y a plusieurs clubs qui luttent pour les places d’honneur. Il y a des matchs pièges, il y a des matchs difficiles. Inch’Allah à la fin de la saison, on accrochera une place africaine.
Un dernier mot aux supporters qui ont boycotté certaines rencontres. Mais depuis la victoire face à l’USMA, vous pourrez jouir du soutien de vos fans qui seront au rendez-vous à l’avenir.
On comprend la colère de nos supporters car parfois les résultats ne sont pas au rendez-vous, parfois c’est la manière qui déplait. Mais il faut comprendre que lorsqu’on connaît un passage à vide, il faut trouver un appui. Et cet appui, c’est les supporters. Il faut toujours trouver les fans comme une force motrice pour gérer ces moments difficiles lors d’une saison. Maintenant, si nos fans vont nous soutenir jusqu’au bout, je pense qu’on peut réaliser quelque chose de positif à la fin du championnat.
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