Auteur :
R. Annane
lundi 10 décembre 2018 11:49
Ibara, le buteur de l’USMA, s’est livré à nous sans langue de bois. L’entretien qu’il nous a accordé est loin d’être sans intérêt.
Avant toute chose, qui est prince Ibara ?
Je m’appelle Prince Vinny Ibara Doniama et je suis né le 7 février 1996 à Brazzaville.
Parlez-nous de vos débuts dans le football ?
Tout petit, j’ai joué dans la rue, avant de rejoindre le club de mon quartier à l’âge de 10 ans. J’ai connu ma toute première sélection quand j’avais 12 ans. J’ai ensuite été régulièrement sélectionné jusqu’à l’âge de 17 ans. Après cela, j’ai rejoint la catégorie seniors.
Quels sont les clubs dont vous avez porté les couleurs, avant de venir à l’USMA ?
Après avoir fait mes jeunes classes à l’ACNFF, un centre de formation au Congo, j’ai opté pour l’AS Pélican du Gabon. Dès ma première année, j’ai terminé meilleur buteur du championnat de ce pays. Après cela, j’ai été engagé par le CA Bizerte que j’ai quitté en 2017 pour le championnat du Qatar. J’ai porté les couleurs d’El Wakrah. Je n’ai que très peu joué pour ce club et cela à cause d’une blessure.
Votre venue à l’USMA vous a permis de relancer votre carrière, c’est cela ?
Ce que vous dites est vrai. J’ai quitté El Wakrah l’été dernier pour opter pour l’USMA. J’y ai trouvé les meilleures conditions pour donner le meilleur de moi-même. Le fait de me voir investi très vite de la confiance de l’entraîneur m’a empêché de douter. À partir de là, rien ne m’empêchait de réaliser de belles prestations et surtout d’inscrire des buts, ce qui est le propre d’un attaquant de pointe.
Vous rappelez-vous votre tout premier match à Bologhine ?
Et comment ! C’était mon tout premier match devant nos merveilleux supporters et dans ce stade mythique. Ce fut contre Tadjenanet. Avant le coup d’envoi de la rencontre et durant toute la semaine qui a précédé ce match, mes coéquipiers et tous les proches du club n’ont pas cessé de m’encourager et cela afin de me mettre en confiance. Un fait de jeu est resté gravé dans ma mémoire. Benguit, qui avait le but au bout du pied, a choisi de me faire une passe. J’ai inscrit un but alors que j’étais en position de hors-jeu. Cela a beaucoup compté pour moi, car j’étais fixé sur l’état d’esprit qui existe à l’USMA.
Les supporters scandent souvent votre nom. Que ressentez-vous à ce moment-là ?
Beaucoup de bonheur et surtout de la fierté. Vous savez, il n’y a pas meilleur juge que les supporters. Le fait d’être soutenu me force à redoubler d’efforts et surtout de tout faire pour remercier le public. La meilleure manière pour cela est de mettre le ballon au fond des filets.
Qu’en est-il de votre relation avec Serrar ?
Elle est excellente. En plus d’être un grand connaisseur dans le domaine du football, il possède de grandes valeurs humaines. Je n’oublie pas qu’il m’a fait signer mon contrat sans que je subisse des tests. C’est dire qu’il a une grande confiance en moi. Par ailleurs, c’est un grand dirigeant. La meilleure preuve est que tout marche à merveille. Nous les joueurs, nous sommes mis dans d’excellentes conditions.
Et pour ce qui est de Froger, votre entraîneur ?
Sincèrement, c’est l’un des meilleurs entraîneurs que j’aie connu. Nous mesurons notre chance de travailler avec ce technicien et nous ne pouvons que progresser sous ses ordres.
Le fait qu’il n’y ait pas de problème de langue vous a beaucoup aidé, n’est-ce pas ?
Ce que vous dites est vrai. Il n’y a pas que cela. Mes coéquipiers, n’ont ménagé aucun effort pour que mon adaptation se fasse le plus rapidement possible. Ceci est très important et c’est ce qui m’a permis de réaliser de belles prestations.
Après six mois de présence à l’USMA, quels sont les joueurs qui ont retenu votre attention ?
Les joueurs qui composent l’effectif sont tous de qualité. Cependant, je donnerais une mention spéciale à Meziane, Benguit et Chitta. Je peux vous dire qu’ils ont le potentiel voulu pour évoluer en Europe. Je prends beaucoup de plaisir à les côtoyer.
Être le meilleur buteur de l’équipe ne peut que vous faire plaisir, n’est-ce pas ?
Et comment ! Je n’oublie pas que pour ce qui est des buts que j’ai inscrits, il y a les efforts de mes coéquipiers qui ont été faits en amont. Le plus important est que l’équipe gagne des matchs.
Quels sont les défenseurs qui vous ont causé le plus de problèmes ?
Incontestablement, ceux du MCA. Même si nous avons dominé tout le long du match, il nous était difficile de concrétiser nos occasions.
Justement, comment avez-vous vécu le derby, au stade du 5-Juillet ?
Je n’avais jamais joué dans une telle ambiance auparavant. Ce sont des moments inoubliables, avec tous ces tifos et ces chants. J’aurais aimé marquer au moins un but lors de ce match.
L’USMA a terminé la phase aller au poste de leader. Est-ce que cela est mérité ?
Notre performance ne souffre d’aucune contestation. La meilleure preuve est l’écart en points avec nos poursuivants. Mis à part quelques accrocs, nous avons effectué un véritable parcours de champion.
L’élimination en Coupe de la CAF restera comme un mauvais souvenir, c’est cela ?
Absolument car c’est un de nos objectifs qui n’a pas été atteints. Nous le regrettons, surtout pour nos supporters.
Il y a eu ensuite cette débâcle de Khartoum. Cela a dû laisser des regrets.
J’ai raté ce match car j’étais avec la sélection de mon pays. Il est vrai que nous avons encaissé quatre buts, mais cela n’est pas insurmontable, surtout que nous avons réussi à inscrire un but à l’extérieur.
Des joueurs d’Afrique subsaharienne se sont illustrés sous les couleurs de l’USMA, à l’image de Diallo et d’Eneramo. Pensez-vous avoir les qualités de marcher sur leurs pas ?
Vous citez là de grands joueurs. Je connais Eneramo et Diallo de réputation. Chaque joueur a ses qualités, mais là où je voudrais être comme eux, c’est de terminer meilleur buteur du championnat et aider l’USMA à conquérir des titres. Il y a aussi cette envie de poursuivre ma carrière en Europe.
Connaissez-vous Belmadi, le sélectionneur national ?
Bien sûr car j’ai évolué dans le championnat du Qatar. Il jouit d’une excellente réputation dans ce pays et cela grâce à ses compétences. Je lui souhaite de réussir avec la sélection algérienne.
Et Baghdad Boudjenah ?
C’est un redoutable buteur. Je n’ai pas eu la chance de jouer contre lui car j’étais blessé au Qatar.
«Un de mes coéquipiers m’a offert le saint Coran en langue française»
Parlons d’autre chose. Que savez-vous de la religion musulmane ?
Beaucoup de choses. C’est avant tout une religion de paix. Je ne vous cache pas que j’ai étudié la langue arabe. Autre chose. Un de mes coéquipiers m’a offert le saint Coran en langue française. L’appel du Muezzin est exceptionnel et il est le prélude aux prières de la journée.
Connaissez-vous des mots en arabe ?
Parfaitement et il m’arrive même de les utiliser.
Publié dans :
Ibara
USMA - Al-MERREKH