Auteur :
Aït Kaci Ali
mardi 17 avril 2018 08:43
Madjid Bougherra se livre en exclusivité au Buteur pour revenir sur sa première consécration en tant qu’entraîneur en chef de l’équipe réserve d’Al Duhail. Madjid nous livre ses impressions sur la situation de l’Équipe nationale et du retour de son ancien complice dans l’axe central de l’EN, Essaïd Belkalem. Il évoque aussi les critiques essuyées par Madjer et son staff ces derniers temps. Entretien :
Tout d’abord Madjid, félicitations pour votre premier titre de champion en tant qu’entraîneur ! Pouvez-vous revenir sur cette consécration ?
Ça a été une très belle expérience cette année, avec à la clé un titre de champion remporté avec Al Duhail. Je viens de commencer mon nouveau métier et je découvre un nouveau monde que je trouve très intéressant. C’est une belle année que je viens de terminer avec mon ami Djamel Belmadi que j’apprécie énormément. Avec lui, je grandis de jour en jour et j’espère que cela continuera.
Que pouvez-vous nous dire sur l’évolution de votre formation d’entraîneur ?
Mon cursus d’entraîneur, je l’ai entamé en Algérie où j’ai obtenu le CAF «C», par la suite j’ai commencé le CAF «B» en 2017. Après, j’étais obligé d’aller le finir en Asie, étant donné que tout était bloqué chez nous, mais ici on m’a demandé de refaire le CAF «B» parce que j’ai changé de continent, chose que j’ai bien réussi à passer. Maintenant, je prépare mon diplôme «A» que je passerai bientôt pour pouvoir entraîner une équipe première.
Vous avez été dans le staff de Leekens, alors que vous aviez déjà un diplôme de CAF «B». Ce que vous avez vécu cette année est différent avec Al Duhail ?
Je pense que malgré l’échec de l’EN en 2017 au Gabon, c’était quand même une belle expérience pour moi. C’était court mais j’ai pu apprendre beaucoup de choses, comme la préparation de séances d’entraînement, les discours d’avant-match, et la gestion du groupe. Après, j’ai passé aussi quelques mois avec Belmadi à Lekhwiya où j’ai pu aussi me préparer à prendre l’équipe réserve et l’année d’après c’était une autonomie pour moi où je pouvais mettre en place une organisation propre à moi des rencontres, et une philosophie de jeu qui m’est personnelle.
Vous suivez toujours l’Équipe nationale, que pensez-vous de ce qui se passe en sélection ?
Depuis la dernière campagne ratée des éliminatoires CM 2018, la sélection traverse une situation délicate. On ne peut le cacher, c’est une crise qui touche tous les domaines. Que ce soit chez les joueurs, l’entourage de la FAF et tous ces changements au niveau de la Fédération. Cela me rappelle mes débuts en sélection où on avait vécu une période similaire pendant au moins 4 ans.
C’est le cas actuellement du staff technique qui essuie des critiques ?
Vous savez quand ça ne marche pas c’est comme ça, les critiques fusent de partout, et tout le monde se lâche pour blâmer mais l’essentiel c’est de rebondir et de rester costaud parce que le plus important c’est comment tu peux terminer ta mission. Comme on dit les gens ne se souviennent que du dernier match donc il ne faut pas lâcher et il faut y croire jusqu’au bout.
Quel conseil pouvez-vous donner aux joueurs, au staff technique ?
C’est de ne rien lâcher. On a une très belle génération, on est tous d’accord sur ça. Seulement comme je l’ai toujours dit, c’est dans l’échec qu’on apprend toujours. Vous savez une victoire peut cacher certaines lacunes alors il suffit juste de bien repartir et mouiller le maillot pour convaincre un peuple qui connaît les difficultés de jouer en Afrique.
Qu’avez-vous à dire du retour de Belkalem avec la JSK et en équipe nationale ?
Belkalem n’est plus à présenter. C’est un gars avec beaucoup d’expérience, qui a fait surtout au moins une Coupe du monde, une CAN et qui compte aussi pas mal de grands matchs en équipe nationale. Donc voilà, il a eu le courage de revenir jouer en Algérie signer pour son ancien club, cela montre son envie de revenir au plus haut niveau. Je pense qu’aujourd’hui, la sélection a besoin de joueurs d’expérience de son niveau. Même s’il n’est pas forcément au trop de son niveau, je pense que c’est quelqu’un qui va faire beaucoup de bien au groupe. Quand il sera à 100% physiquement, il nous fera beaucoup de bien à la CAN 2019.
Est-il capable d’assurer un rôle important en sélection ?
Franchement, en tant que joueur j’aimais bien l’avoir à mes côtés. C’est un vrai guerrier. Il faisait mal aux attaquants, moi je me contentais de ramasser les ballons derrière (rires). Après, concernant les jeunes talents, je crois que l’axe central est un compartiment très spécial. Donc lancer des jeunes c’est bien mais les associer à des gens de métier c’est mieux. Je reste convaincu qu’il va y avoir encore d’autres jeunes talents en Algérie comme Slimani, Soudani, Djabou ou Belkalem.
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