Auteur :
Tarek B.
vendredi 09 février 2018 09:35
Julien Mette va conduire le club congolais de l’AS Otoho pour son premier match en Ligue des champions africaine, dimanche face au MC Alger. Avant ce grand rendez-vous, le jeune entraîneur français s’est confié sur cette rencontre à nos confrères de football 365 : «Je sais que c’est le club le plus populaire et le plus ancien du pays. Je sais qu’ils ont des supporters extraordinaires. J’ai pris connaissance de leur palmarès ainsi que de leur parcours en compétition continentale l’an passé. A la minute où mon président m’a appris le tirage, j’ai téléchargé les derniers matchs du Mouloudia, repéré leurs joueurs phares, leurs caractéristiques tactiques, leurs animations…»
«J’ai assisté à un match au 5-Juillet»
«J’ai étudié leur jeu avec mon adjoint Florent Toniutti en France. Nous avons cherché des points faibles et identifié les points forts. Le B.a.-ba du travail d’analyse de l’adversaire. Le club m’a envoyé en mission à Alger où j’ai assisté à un match en janvier dans ce magnifique stade du 5-Juillet. Observer depuis le stade est primordial.»
«Ils ont su adapter Souibaah à Nekkache»
«Ils restent sur une série impressionnante de 5 victoires sur les 7 derniers matchs et ont su adapter leur système de jeu pour intégrer Souibaah à Nekkache. Je sais que nous serons les outsiders, les petits, mais certainement pas un sparring-partner. Ils viennent de perdre à l’extérieur contre Médéa… On va s’appuyer là-dessus.»
«Je me souviendrai toujours de Benarbia »
«Je suis Bordelais. J’ai donc eu la chance de voir Zidane en vrai. J’ai vécu le titre de 1999 des Girondins en tant qu’adolescent, et je me souviendrai toujours d’Ali Benarbia, déclarant à son arrivée qu’il venait pour jouer le titre. A Bordeaux, on ne s’affiche jamais comme ça. Il a fait une saison éblouissante finissant meilleur joueur de la saison.»
«J’ai un faible pour Mahrez, Boudebouz, Mandi, Slimani, Ghoulam, Brahimi, Madjer et Assad»
«J’ai un faible pour les joueurs algériens ou d’origine algérienne… Riyad Mahrez, Nabil Fekir, Ryad Boudebouz, Aïssa Mandi, Islam Slimani, Faouzi Ghoulam, Yacine Brahimi. La talonnade de Madjer, la virgule de Salah Assad… L’Algérie a une place particulière dans le football. J’ai un faible pour ces joueurs malins, inventifs et spectaculaires. C’est indéniablement culturel ! Il y a un mélange de technique, d’engagement mais aussi de caractère chez les joueurs algériens que j’apprécie beaucoup.»
«On peut parler de crise au vu des résultats de la sélection algérienne»
«Humainement, les joueurs algériens sont entiers et francs, c’est toujours appréciable en tant qu’entraîneur. On peut, en revanche, parler de crise lorsqu’on regarde les résultats actuels de l’Equipe nationale, eu égard aux joueurs qui la composent. Je ne connais pas assez le championnat mais je sais que la D1 ainsi que la D2 sont professionnelles, il y a du monde dans les stades. La ferveur et la passion sont le terreau du développement du football. On dit que les grands clubs ne meurent jamais, c’est pareil pour les grandes nations. Il faut à coup sûr que les têtes pensantes du football algérien se servent de cette absence à la Coupe du monde pour amorcer des politiques fortes. C’est ce que l’Allemagne avait fait après sa Coupe du monde ratée en 1998 et son Euro 2000 catastrophique.»
«Le Mouloudia est un gros morceau»
«C’est évidemment un exemple pour nous. L’AS Otoho est un jeune club qui vient de terminer sa première saison parmi l’élite congolaise. C’est notre première participation en compétition CAF. Non seulement nous commençons par la Ligue des champions mais qui plus est par un gros morceau d’entrée. Les Léopards ont su se pérenniser à haut niveau, ils ont connu des revers avant de connaître le Graal en 2012. Nous serions idiots de ne pas nous en inspirer. Mais d’ailleurs, nous avons au sein du club plusieurs anciens de l’AC Léopards, dans le staff mais aussi parmi nos dirigeants et nos joueurs. Maintenant Otoho doit créer sa propre histoire, son propre palmarès, son savoir-faire, son projet, son style… C’est sa propre identité qu’il faut créer.»
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Julien Mette