Le défenseur central du Bétis Séville, Aïssa Mandi, a accordé une longue interview au site web espagnol, elcorreoweb.es, où il est revenu sur sa première moitié de saison avec le Bétis et parlé aussi de l’élimination de l’Algérie à la prochaine Coupe du monde qui aura lieu en Russie. Pour l’ancien Rémois, la responsabilité de cet échec est partagée.
«On ne pouvait pas faire plus. Tout le monde a sa part de responsabilité dans cette non qualification pour le Mondial : les entraineurs qui se sont succédé à la tête de l’équipe, les joueurs… Comme au Bétis, c’est un problème d’équipe.»
«Les changements d’entraîneurs ont pesé aussi»
Le capitaine des Verts à la CAN-2017 assure que les changements récurrents d’entraîneurs à la tête de la sélection ont également contribué à l’échec de l’équipe à atteindre la phase finale de la prochaine Coupe du Monde.
«Notre élimination au Mondial est surprenante, mais pas trop. Nous n’avons pas fait une bonne phase d’éliminatoires et nous avons beaucoup changé d’entraîneurs. On a eu quatre sélectionneurs pour six matchs disputés. Cela a aussi pesé.»
«Boudebouz n’a encore rien montré, sa blessure l’a beaucoup handicapé»
Sur l’apport de son compatriote, Ryad Boudebouz, au Bétis, Mandi dira :
«Bien sûr que Boudebouz n’a encore rien montré de ce qu’il sait faire réellement. Il peut être encore meilleur, mais pour cela, il doit jouer plus de matchs. Malheureusement, il est venu avec une blessure très compliquée qui l’a handicapé. Il doit du coup enchaîner beaucoup de matchs pour retrouver du rythme. J’ai confiance en lui et je sais que dans peu de temps, il finira par devenir l’idole des fans. Avant qu’il signe au Bétis, je lui ai dit de venir car ici, je sais que tout allait être bon pour lui pour s’illustrer. Dommage que cette blessure a plombé son début de saison.»
«Je me suis adapté à la Liga et je sens que je suis meilleur que la saison passée»
Arrivé au Bétis l’été 2016, Aïssa Mandi dit s’être désormais adapté au championnat espagnol :
«Je pense avoir un peu plus de confiance que la saison passée. Je me suis aussi adapté à la Liga. La saison passée, c’était la première fois dans ma carrière que je changeait de ville et de club. J’étais resté 16 ans à Reims. Le changement a été brutal pour moi. Je suis resté loin de ma famille, puisque en France, elle vivait très près de moi. J’ai dû apprendre une nouvelle langue, découvrir un autre style de football et une autre façon de vivre. J’ai eu aussi deux ou trois blessures, deux changements d’entraîneurs… Ce n’était donc pas facile pour moi de m’adapter à ces conditions. Cependant, je pense avoir beaucoup appris et je pense aussi que je suis meilleur que la saison passée.»
«Faux, je ne suis pas un défenseur mou»
Mandi est-il un défenseur mou ? Le joueur a répondu :
«Chacun peut avoir son opinion. J’ai ma façon de jouer. Je ne veux pas être propre, mais agressif. Je ne suis pas d’accord avec ceux qui disent que je suis un défenseur mou ou trop gentil.»
«Je ne veux pas être une idole au Bétis»
«Non, je ne pense pas avoir été une idole à Reims. Les supporters me considéraient plus comme un joueur de la maison, comme c’est le cas pour Joaquin ici. Je ne suis pas venu au Bétis pour devenir une idole. Je veux faire mon travail et être le plus performant possible sur le terrain. Je ne veux pas que les fans chantent mon nom. Ce n’est pas ça le plus important.”
«Avant de signer au Bétis, je me suis renseigné auprès de Kadir»
Le défenseur algérien assure qu’avant d’avoir signé au Bétis, il s’était renseigné auprès d’un ex-coéquipier en sélection nationale : «Avant de venir ici, j’avais parlé à Kadir qui avait joué ici quelque temps. Il m’a dit beaucoup de bien du club. Des choses intéressantes aussi et d’autres moins. C’est un frère avec lequel j’ai joué en sélection. Il m’a tout dit.»
«Entre l’Algérie et le Maroc, il peut y avoir une rivalité, mais pas entre Feddal et moi»
Mandi compose souvent la paire centrale du Bétis Séville avec l’international marocain, Zoheir Feddal. A ce propos, il dira :
«C’est une très bonne personne. On s’entend très bien et ça nous arrive de parler en français (rires). Il n’y a pas de rivalité entre nous. Nous sommes frères. Entre les deux pays, il y a une rivalité, mais ici nous jouons dans la même équipe.»
«Le Bétis peut être au même niveau que l’Atlético Madrid »
«Nous sommes très bien au Bétis. Ce matin, je me suis dit que c’était un privilège de jouer pour ce club. Nous avons tout pour bien travailler. La dernière fois, j’ai parlé à Ryad (Boudebouz). Je lui ai dit que si tout se passait bien, nous pourrions être au même niveau de l’Atlético. Ce sont deux clubs similaires. Avec l’entraîneur, l’équipe que nous avons, les supporters, le stade, nous pouvons être encore meilleurs.»
«Je ne fête pas Noël car je suis musulman»
Noël, ça vous dit quelque chose ? Mandi a dit :
«Oui, en France, c’est assez célébré. Après, pour ma part, ça ne me dit pas grand-chose puisque je suis musulman, mais je respecte tout», a-t-il dit, avant de parler du nouvel An :
«Le nouvel An, je ne le fête plus comme avant. J’ai le sentiment que c’est célébré un peu moins, non ? J’ai l’impression néanmoins qu’il y a beaucoup plus de vacances ici qu’en France (rires).»
«Si j’en suis là, c’est grâce à ma mère»
Mandi a tenu une nouvelle fois à rendre hommage à sa maman qui l’a accompagné durant toute sa carrière :
«Si j’en suis là, c’est grâce à ma mère car elle m’a tout donné. Elle vivait avec moi et travaillait dur pour que je ne manque de rien. Je la remercie tous les jours, mais il n’y a pas assez de jours pour la remercier parce qu’elle a fait des choses énormes pour moi et pour d’autres personnes, comme mon frère et ma sœur. Maintenant, j’ai ma propre famille, avec ma femme et ma fille, qui m’aident beaucoup chaque jour. Lorsque nous perdons un match et que je suis en colère, je rentre à la maison et rapidement, je change parce que ma fille, qui a un an, me donne de la joie. Elle est née ici. Si je reste longtemps, elle parlera mieux l’espagnol que moi (rires).»
«À Reims, c’était mon frère qui allait passer les tests et jusqu’à l’âge de 15 ans, je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie»
L’international algérien a révélé qu’à la base, c’était son frère qui devait faire des essais à Reims, pas lui :
«Mon frère Nadji était celui qui allait passer les tests à Reims. Je ne savais pas qu’ils faisaient des tests pour des gamins de mon âge. Je suis allé avec des vêtements de ville, des chaussures… Mais ça s’est bien passé et j’ai joué 16 ans avec ce club», a-t-il dit, avant d’ajouter : «Au départ, je prenais du plaisir à jouer au foot avec mes amis, mais je ne voulais pas en faire un métier. Jusqu’à l’âge de 15 ans, je ne savais pas ce que je voulais faire de ma vie, mais après, je voulais juste devenir footballeur, rien de plus. J’ai un baccalauréat en économie sociale, mais franchement, je ne sais pas pourquoi j’ai fait ça (rires).»
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Aissa Mandi
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