Auteur :
Saïd F.
jeudi 30 novembre 2017 21:57
Contrairement à ses habitudes, Boualem Charef, directeur des équipes nationales, s’est présenté hier matin en conférence de presse en compagnie de Rabah Saâdane et ses autres collaborateurs. Plutôt crispé au début, l’ancien coach de l’USMH s’est lâché par la suite et a adressé un discours très intéressant sur la situation actuelle du football national. En technicien expérimenté et surtout connaisseur des rouages de notre football, Charef a tenté d’expliquer les critères qu’il a pris en considération pour nommer les différents entraîneurs des catégories de jeunes de la sélection. Sur le cas de Hocine Achiou, désigné en tant qu’adjoint de Sebaâ chez les U20, il dira : «Vous savez, l’Algérien est un éternel insatisfait. Quand il s’agit d’un étranger, ça fait les yeux doux, mais quand il s’agit d’un Algérien, ça critique de partout. Miroslav Klose par exemple, il vient de raccrocher les crampons, mais il travaille déjà avec la sélection allemande. Il est en train de se former petit à petit. En Algérie, malheureusement, on continue toujours à former les entraîneurs pour les seniors uniquement et pas pour les jeunes. Au niveau des jeunes justement, on n’a pas de grands spécialistes. Achiou a le diplôme 2e degré. Il est en train de se former. Il n’a pas été désigné entraîneur en chef des U20. C’est l’adjoint de l’adjoint. Il est là pour apprendre. C’est un ancien international. Il est intelligent et comprend bien le football. On doit lui donner sa chance. On veut former des entraîneurs d’avenir. C’est plutôt une initiative à encourager.»
«Notre objectif est de voir l’EN jouer régulièrement le Mondial et être parmi les quatre meilleures sélections africaines»
«Notre souhait est de voir l’EN participer continuellement à la Coupe du monde et d’être parmi les quatre meilleures sélections africaines. C’est notre objectif. Mais pour arriver à ça, il faut traverser des étapes. Il faut des moyens financiers, mais surtout, le plus important, c’est l’aspect organisationnel. Nous sommes malheureusement une société de gaspillage que ce soit dans le sport ou dans d’autres domaines.»
«On va essayer de converger vers une même philosophie de jeu»
«On sait qu’on n’a pas le temps. On va essayer du coup d’être les plus efficaces possibles. Converger vers une même philosophie de jeu, qui va se développer d’une tranche d’âge à une autre. Elle ne sera pas pareille. Notre philosophie de jeu va se reposer sur deux choses. La spécificité du football algérien et les exigences du football moderne. On ne va pas travailler en contradiction avec ce qui se fait ailleurs.»
«On va engager des psychologues pour accompagner nos jeunes»
Et d’enchaîner : «L’aspect psychologique est très important pour le développement d’un joueur. Nous n’avons pas pour objectif uniquement de former un footballeur. On veut former une personnalité avant tout, qui saura s’adapter aux différents contextes de matchs. On va pour cela engager des psychologues qui vont accompagner nos jeunes dans leur formation.»
«On ne pourra pas résoudre les problèmes du football algérien en deux, trois ans seulement»
Et de conclure : «Écoutez, on ne peut pas résoudre les problèmes du football algérien en deux ou trois ans seulement. On ne pourra jamais rivaliser avec les meilleurs de ce monde, que ce soit la France ou l’Allemagne. Ils ont pris tellement d’avance. Notre programme est tracé sur du long terme. Il ne doit être coupé.»
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Boualem Charef
Hocine Achiou