Auteur :
Saïd Djoudi
lundi 31 octobre 2016 22:52
Considéré comme étant une recrue de luxe lors du mercato estival, l’international olympique, Mohamed Benkablia, traverse une période très difficile, lui qui n’a encore marqué aucun but. Très discret, l’ancien joueur de l’ASMO a accepté d’ouvrir son cœur au Buteur et de répondre à toutes nos questions. Il estime qu’il a besoin juste de plus de liberté sur le terrain pour qu’il débloque son compteur. Toutefois, il a aussi parlé de son coéquipier Boulaouidet, qui lui aussi est souvent critiqué. Entretien.
Bonsoir, Mohamed. Quelles sont vos nouvelles ?
Je vais bien, merci. Je suis chez moi, je me repose un peu avant la reprise ce soir. Nous allons entamer le dernier virage avant le prochain match.
Avez-vous oublié le nul concédé à domicile face au MCO ?
Oui, nous avons tourné la page même si cela n’était pas facile. J’avoue qu’on n’était pas au top en première période, mais de retour des vestiaires, nous avons convenablement dominé notre adversaire. Nous n’avons pas encore développé un aussi beau football depuis le début de saison. On avait la possibilité de gagner et d’empocher les trois points. C’est vraiment regrettable.
Mais vous avez quand même raté un penalty et un but tout fait…
C’est pour cela que j’ai toujours dit que la chance nous tourne le dos. Je ne sais pas ce qui nous arrive. À chaque fois, on se donne à fond mais lors des matchs, on peine à marquer des buts. Je suis incapable de trouver une explication. Je n’ai jamais vécu une aussi dure période de toute ma vie.
Pensez-vous que les joueurs se donnent vraiment à fond pendant la semaine ?
Je vous jure qu’on travaille d’arrache-pied à chaque entraînement. On n’est pas des tricheurs, on a signé à la JSK pour jouer et apporter un plus. Tout le monde souhaite gagner un trophée. Donc, je ne pense pas qu’il existe un joueur qui trouve le moyen de ne pas se donner à fond. Ce n’est qu’une mauvaise période, je sais qu’elle persiste mais je suis optimiste.
Donc, vous assurez que la JSK possède un effectif riche ?
Exactement, nous avons un effectif riche avec des joueurs de qualité. Regardez les noms que le club renferme et vous comprendrez. Ce n’est pas normal qu’on ne gagne pas des matchs. C’est notre cinquième nul à domicile depuis le début de saison, je trouve que c’est un peu trop. Cette situation nous rend fous mais il faut accepter le destin. On ne doit pas baisser les bras et continuer à travailler d’arrache-pied.
Qu’est-ce qu’il vous faut alors pour gagner ?
C’est simple, on n’a besoin que d’une victoire seulement pour que la machine démarre. On voulait réaliser notre vrai départ face au MCO, mais dommage, on a été encore une fois accrochés. Ce n’est pas encore trop tard, on a suffisamment de temps pour se racheter et revenir en force.
Sur le plan personnel, vous n’avez encore inscrit aucun but. Pourquoi ?
Je ne sais pas pourquoi, pourtant je me donne à fond à chaque entraînement et même sur le terrain. J’essaye à chaque fois d’apporter un plus, mais jusqu’à présent je suis muet. Cette situation me déstabilise mais je dois rester fort.
Peut-on dire que vous ne jouez plus dans votre vrai poste ?
Sous la houlette de Kamel Mouassa, je n’ai pris part qu’à quatre rencontres et si je n’ai pas bien joué, c’est parce qu’il me disait ce que je devais faire sur le terrain. Donc, je ne me sentais plus à l’aise. J’avais l’impression d’être télécommandé. Alors qu’en vérité, je suis un joueur qui préfère avoir plus de liberté sur le terrain pour pouvoir apporter un plus.
Si on comprend bien, vous demandez à ce que vous ayez plus de prérogatives sur le terrain. C’est cela ?
Exactement, je ne demande que ça. Avant que les gens ne me jugent, j’ai besoin de plus de liberté sur le terrain. J’aime jouer à gauche ou à droite ou même derrière les attaquants. J’aime revenir jusqu’au milieu du terrain pour récupérer le ballon et apporter un plus à l’attaque. Mais depuis le début de saison, le coach me demandait de rester avec les défenseurs. Ce système ne m’arrange pas, je ne me sentais plus à l’aise.
Quelle a été votre relation avec Mouassa ?
Je n’avais aucun problème avec lui. Certes, il me demandait de jouer d’une manière qui ne m’arrangeait pas trop puisque j’aime avoir plus de liberté sur le terrain, mais j’avais rien contre lui. Il me connaissait tellement bien qu’il était derrière ma promotion en équipe seniors à l’ASMO.
Vous n’êtes pas le seul attaquant qui ne marque pas, même Boulaouidet et Ziaya traversent la même situation. Un commentaire ?
Il ne faut pas blâmer les attaquants seulement. Comme je viens de dire, on se donne à fond et personne ne triche à la JSK. Au contraire, l’ambiance a toujours été formidable et les joueurs s’entendent parfaitement bien. C’est au niveau du mental que ça se passe. Ce n’est pas normal qu’un joueur comme Boulaouidet ne marque pas. Le pauvre, il a été privé d’un penalty face à la JSS et d’un autre contre le MOB. J’ai déjà eu une discussion avec lui, je lui ai dit qu’il devait voir un "Raki". Ce n’est pas normal qu’il rate aussi facilement. Je le plains.
La JSK a récemment nommé un nouvel entraîneur, Sofiane Hidoussi. Pensez-vous qu’il va pouvoir redresser la barre d’ici la fin de la phase aller ?
On ne le connaît pas, mais s’il a été engagé, c’est parce qu’il possède assez de qualités pour remettre la JSK sur rails. Nous, les joueurs, allons lui faciliter la mission et l’aider énormément afin de régler cette situation et retrouver un peu de calme. C’est la crise ces derniers temps, nous allons donc mettre la main dans la main pour sauver cette équipe et répondre à nos détracteurs.
Qu’attendez-vous de lui ?
Pour le moment, on a besoin de quelqu’un qui soit capable de communiquer avec les joueurs et essayer de les motiver. Psychiquement, tous les joueurs sont souffrants. Donc, avant d’entamer le technico-tactique, il faudrait d’abord passer par le plan mental. Je suis persuadé que cette équipe est capable de revenir en force et surprendre toutes les autres formations.
Après une seule journée de repos, vous allez reprendre le travail ce soir (hier soir, ndlr). Êtes-vous prêt moralement à rechausser vos crampons ?
Certes, ce n’est jamais facile de reprendre le travail après une contreperformance à domicile, mais on n’a pas trop le choix. Nous sommes des joueurs professionnels, on doit relever tous les défis. Ce n’est pas parce qu’on ne gagne pas qu’on va baisser les bras. Au contraire, il faut continuer à travailler et essayer de trouver des solutions.
Un déplacement périlleux vous attend pour affronter le CSC, ce vendredi. Comment s’annone pour vous cette rencontre ?
C’est une partie très difficile devant une équipe qui réalise un bon début de saison. Les Constantinois sont plus au moins efficaces à domicile. Ce qui va rendre notre mission encore plus difficile. Mais cela ne nous empêchera pas de sortir le grand jeu. Nous avons encore quelques jours pour tout mettre en place, corriger nos lacunes et essayer d’être plus efficaces. Je suis plus que jamais confiant. On pourra vraiment revenir avec une victoire.
On vous laisse le soin de conclure…
Je lance un message aux supporters pour qu’ils continuent à nous soutenir. L’équipe a plus que jamais besoin d’eux, notamment en cette période difficile. J’espère qu’ils ne nous abandonneront pas car ce n’est pas le moment. De notre côté, nous allons faire notre possible pour revenir en force le plus rapidement possible.
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Mohamed Benkablia