Auteur :
Moumen Aït Kaci Ali
vendredi 09 septembre 2016 23:39
Auteur d’une superbe prestation contre le Lesotho, Ryad Boudebouz revient sur ce qui s’est passé dimanche à Blida. Très touché par toute cette ampleur donnée à cet incident réglé du reste avec Slimani, Boudebouz, qui est l’un des rescapés de 2010 avec Mbolhi et Medjani, n’épargne pas les perturbateurs et leur donne rendez-vous sur le terrain. Entretien !
Ryad, si on revenait sur ce match gagné contre le Lesotho, dimanche passé ?
C’était vraiment un match qui tombait à point nommé pour nous permettre de bien préparer la prochaine confrontation contre le Cameroun. Le jeu était nettement à notre avantage et je pense que c’était aussi plus facile de dérouler devant un adversaire qui s’est cantonné en défense. Il a fallu montrer beaucoup de concentration et de sérieux dans le jeu et je pense que nous l’avons bien fait comme le montre le score de ce match.
On vous a vu très affuté, on s’accorde à dire que vous avez fait votre match, quel est votre avis ?
Je suis très content d’avoir fait mon match. Je devais me donner à fond, je voulais absolument respecter les consignes données par le coach et faire jouer mes camarades. Je crois que vu la qualité des joueurs que nous possédons, c’est plus facile de jouer en sélection. Je suis sur une courbe ascendante depuis l’entame de la saison avec Montpellier et j’espère que cette confiance durera le plus longtemps possible.
L’entraîneur Rajevac a apprécié votre rendement, il a justifié votre remplacement par le fait qu’il voulait voir Brahimi à l’œuvre, une réaction ?
Les éloges du coach Rajevac m’encouragent, après je dirais qu’il a raison, il sait ce qu’il fait surtout que le score était largement à notre avantage. Moi j’ai tout donné pendant la mi-temps et je crois que Yacine avait aussi besoin de jouer. Après, on est en sélection, on n’a pas à discuter les choix du sélectionneur.
Certains parlent d’une sanction infligée par le coach suite à l’incident avec Slimani…
Incident ? Mais il ne s’est rien passé de grave. En tout cas, ça ne mérite même pas toute cette polémique. Pour revenir à votre question, croyez bien que l’entraîneur ne m’a rien dit. C’était un changement programmé, Wallah, il ne m’a rien dit. Il faut cesser de colporter les rumeurs, ça va casser le moral de nos joueurs qui ont besoin de travailler en toute sérénité.
Que s’est-il passé avec Slimani, alors ?
Mais ça arrive sur un terrain de football, je voulais tirer et Ghoulam me l’a accordé. Islam voulait aussi le tirer parce qu’il vise un record, mais il ne m’a jamais manqué de respect. On est comme des frères, libre aux autres d’interpréter notre discussion mais l’important est d’avoir bien géré cette situation. Slimani est mon frère, point à la ligne.
On parle d’histoire d’ego, vous êtes avec Mbolhi et Medjani les rescapés de 2010, un mot par rapport à ce qui se passe réellement dans ce groupe ?
Vous savez, j’ai l’impression que la réussite de l’Équipe nationale et de la FAF fait des jaloux, croyez-moi, on vit comme des frères. Les auteurs de ces rumeurs doivent comprendre qu’on est très bien protégés parce que nous avons un entraîneur sérieux et un président vaillant.
Oui, mais on dit aussi que l’ordre des tireurs des penalties n’a pas été respecté…
Je me demande vraiment d’où on a sorti aussi cet ordre de tireurs de penalties. Seul l’entraîneur et son staff sont au courant de la vérité. Les gens qui critiquent ne se rendent pas compte qu’ils peuvent nous casser en parlant de clans ou de je ne sais quoi. Je le répète, on vit comme une famille et rien ne pourra nous déstabiliser.
Avec tout ce qui se dit, ça ne gâche pas votre joie après avoir retrouvé le chemin des filets cinq ans après ?
Non, du tout. Je suis très heureux pour notre équipe et pour moi aussi.
Parlons un peu de votre excellent début de saison à Montpellier, quel est le secret de cette belle forme ?
Je suis un peu sur ma lancée de la fin de saison dernière. J’ai bénéficié aussi d’une très bonne préparation. Avec Frédéric Hantz, j’ai les clés du jeu et cela me convient bien. J’aime bien avoir le jeu à mon compte et j’essaye de faire mon boulot comme il se doit. Cette année, j’ai envie de marquer, j'ai envie de montrer mon vrai visage parce que je pense que je suis capable de faire nettement mieux.
Vous étiez tout proche d’un transfert à la Lazio qui est un grand d’Italie, ne regrettez-vous pas ce transfert qui a échoué ?
Non, franchement, je me sens bien à Montpellier. Les gens me respectent et me font confiance. Les dirigeants, le staff et le public m’apprécient et, sincèrement, j’ai envie de tout donner pour participer à l’objectif du club cette saison.
Le match du Cameroun arrive, ça va être le vrai challenge de la saison, n’est-ce pas ?
C’est vrai que c’est un match très important pour nous, mais la saison avec l’EN est très compliquée avec aussi une coupe d’Afrique qu’on doit bien préparer. Mais bon, je crois que nous avons assez de talents dans notre effectif pour atteindre nos objectifs en sélection. On doit absolument commencer par un succès contre le Cameroun pour augmenter notre capital confiance avant les prochaines échéances.
Un mot sur les autres adversaires du groupe de l’Algérie ?
C’est le groupe le plus relevé de ces éliminatoires mais comme je viens de le dire, nous n’avons peur de personne, qu’on nous laisse juste travailler dans la sérénité et Inch’Allah, on fera tout pour décrocher cette troisième qualification de suite au Mondial de Russie. Le Nigeria, le Cameroun ou la Zambie ne sont pas supérieurs à notre équipe. Je crois que si vous leur demandez leur avis sur l’Algérie, ils vous diront que nous ne sommes pas aussi faciles à jouer. Maintenant, on a une équipe capable de faire douter les meilleures nations du football, il faut juste rester solidaires et bien se concentrer sur nous-mêmes pour ne pas se perdre sur le terrain car c’est là que tout se passe.
Merci Ryad. Un dernier mot au public algérien qui s’inquiète pour son équipe avant ce prochain grand rendez-vous face au Cameroun ?
N’ayez crainte, l’Équipe nationale c’est sacré. Chacun de nous donnera tout ce qu’il a pour honorer les couleurs et aller de l’avant, Inch’Allah.
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