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mardi 15 mars 2016 09:05
Santé mentale : de quoi parle-t-on exactement ?
La santé mentale englobe trois dimensions : le bien-être, la psychologie réactionnelle et les troubles psychiques.
- Le bien-être correspond à l’épanouissement personnel.
- La psychologie réactionnelle désigne l’état psychique que peuvent provoquer certaines situations éprouvantes, stressantes, angoissantes.
- Les troubles psychiques désignent quant à eux des pathologies comme la dépression, les troubles bipolaires, l’anxiété, la schizophrénie, les addictions, les troubles autistiques, les troubles alimentaires, etc. On estime qu’une personne sur cinq risque de développer un trouble psychique au cours de sa vie.
Quelles sont les conséquences de cette souffrance psychique ?
La détresse psychique est associée à une détérioration de la qualité de vie, elle est une source de handicap et augmente le risque de nombreuses autres maladies comme le diabète, l’obésité, les maladies cardiovasculaires. On estime par exemple qu’une personne atteinte de schizophrénie ou de troubles bipolaires a deux à trois fois plus de risque de décéder d’une maladie cardiovasculaire.
Au final, l’espérance de vie est diminuée, avec un taux de mortalité 4 à 6 fois supérieur à celui de la population générale.
Quels sont les bénéfices de l’activité physique sur la santé mentale ? Peut-elle représenter une solution thérapeutique ?
Les répercussions psychiques sont constatées dans toutes les populations, pathologiques ou non. Il existe par exemple une relation positive entre activité physique et qualité de vie chez les personnes âgées, passant par une amélioration de la santé mentale, de la santé physique, de la vitalité et du fonctionnement social. Le bien-être est renforcé par un sentiment de compétence, une bonne image de soi et une diminution de l’anxiété.
Le niveau de l’estime de soi est d’autant plus augmenté si au départ le sujet présente une mauvaise image lui. Cela a notamment été montré chez les adolescents.
"Les liens entre l’activité physique, la dépression, l’anxiété et le stress ont largement été démontrés. La pratique d’une activité physique va avoir des effets en termes de baisse des risques de développer une dépression ou de l’anxiété et une augmentation du bien-être", souligne le Dr Charles Martin Krumm, enseignant chercheur en Psychologie Positive au service de la performance (sportives, professionnelles, personnelles).
Le Dr Charles Martin Krumm nous explique qu’au niveau du cerveau, "l’activité physique induit la synthèse de toute sorte de molécules (endorphine, dopamine, sérotonine…), qui produisent des effets sur l’anxiété, la dépression et le bien-être, mais qui améliorent aussi les capacités de mémorisation, les facultés d’apprentissage et la plasticité cérébrale". La sérotonine par exemple, est un neurotransmetteur aujourd’hui bien connu pour réduire l’anxiété, la colère, l’impulsivité et l’agressivité, tandis qu’à un niveau insuffisant, il mène à la dépression.
L’activité physique agit aussi sur la santé sociale
Certaines formes d’activité physique génèrent aussi des interactions sociales, lesquelles peuvent être particulièrement bénéfiques pour la santé mentale de certaines populations, telles que celles des dépressifs (renforcement du sentiment d’appartenance sociale, image de soi perçue par les autres, bienveillance, diminution du sentiment de solitude…),
En résumé, les effets de l’activité physique sont positifs sur l’anxiété, la dépression, les perceptions de soi, et les émotions. Elle aide à développer l’autonomie, les comportements relationnels, l’affirmation de soi et la canalisation de l’agressivité. En augmentant les niveaux d'affects positifs, l’activité physique permet aux individus de puiser des ressources psychologiques, sociales, intellectuelles et physiques.
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