JSK : Bijotat, c’est fini : «Un entraîneur ne peut plus rien faire avec une équipe sans âme»

C’est un véritable coup dur ! En plus de la lourde défaite essuyée face à la JSS samedi soir, sur le score sans appel de trois buts à zéro, la JSK va devoir préparer le prochain rendez-vous du championnat sans… entraîneur. En effet, et comme rapporté par nos soins dans notre précédente édition, le premier responsable de la barre technique, Dominique Bijotat, a annoncé sa démission à l’issue de la raclée face à Saoura. Le technicien français a réuni ses joueurs au vestiaire pour leur faire savoir qu’il ne comptait plus poursuivre sa mission. Ce qui a poussé le président Hannachi à intervenir dans la soirée pour le convaincre de rester, du moins jusqu’au match face au MCA. D’ailleurs, une réunion a été tenue hier matin, au siège du club en présence des dirigeants et du coach. Ainsi, c’est en présence de tout le monde que le Français a annoncé officiellement sa démission. Il leur a fait savoir qu’il ne pouvait plus poursuivre sa mission et pour l’intérêt du club, il serait préférable de partir. Même s’il a essayé de le convaincre de rester, Hannachi a fini par céder et accepter la demande de son désormais ancien coach. Quelques heures plus tard, la direction annonce l’arrivée d’un nouvel entraîneur, Mouassa en l’occurrence.

Il a résilié son contrat dans la matinée
Une fois sa démission acceptée, l’entraîneur a résilié son contrat à l’amiable. D’après nos sources, le coach a récupéré tous ses documents hier après-midi. Il devrait rentrer chez lui, en France, aujourd’hui.

Son bilan : 5 victoires, 7 nuls et 8 défaites
Après un début de saison catastrophique, notamment lors des deux premiers matchs (une défaite et un nul), la direction s’est précipitée pour engager le technicien français, Dominique Bijotat, lequel a pris les commandes à l’occasion de la 3e journée face à l’USMA. En tout et pour tout, Bijotat a dirigé 20 matchs. Statistiquement, il a gagné cinq matchs et concédé 8 défaites contre 7 matchs nuls. Autrement dit, Bijotat a récolté 25 points depuis sa nomination à la tête du staff technique.
 

«Je pars dans l’intérêt de la JSK»

Comme il nous l’avait annoncé en exclusivité lors de notre édition de ce dimanche, le désormais ex-entraineur de la JSK, Dominique Bijotat, a résilié son contrat à l’amiable malgré l’insistance du président Hannachi qui a essayé de le dissuader de démissionner à quelques jours d’un Clasico important face au MC Alger. Affecté et surtout convaincu de la nécessité de quitter le club après ce manque d’enthousiasme montré par ses joueurs notamment la défaite subie samedi face à la JS Saoura, Bijotat affirme qu’après s’être posé des questions, il a fini par comprendre que son départ inévitable est la solution la plus adéquate pour relancer un groupe, peu solidaire et en manque lors des dernières rencontres. Entretien !

Coach, on a appris que vous avez eu un tête-à-tête avec le président Hannachi, qu’en est-il au juste ?
Effectivement, j’ai rencontré le président Hannachi ce matin (entretien réalisé hier) et on a comme prévu évoqué mon départ de la JSK que j’avais annoncé la veille de notre entrevue. J’ai de nouveau réitéré mon désir de partir, et j’ai alors annoncé ma démission au président en la présence des membres du comité et du directeur sportif du club.
Donc si nos informations sont fondées, vous avez résilié votre contrat, c’est bien cela ?
Oui, on est arrivés à un accord à l’amiable. Après avoir essayé de me convaincre de continuer, le président a finalement accepté ma décision de quitter le club. Pour tout vous dire, monsieur Hannachi n’a dans un premier temps pas souhaité mon départ mais après une discussion franche avec lui, il a fini par l’accepter.
Comment êtes-vous parvenu à le convaincre, lui qui avait déclaré que vous n’irez nulle part ?
Ecoutez, je lui ai expliqué qu’il était urgent pour que l’équipe puisse retrouver plus de solidarité et d’envie peut-être. Voilà, pour ma part, c’était clair. Face à Saoura, il y avait un manque d’âme et dans ce cas-là, je pense que l’entraineur n’a plus rien à faire, il doit réagir pour l’intérêt de l’équipe, comme je viens de le dire.
Vous avez expliqué au président tout ce qui s’est passé à Saoura ?
(Rires) Ecoutez, le président était contre mon départ, il voulait que je continue, donc il a forcément fini par répondre favorablement à ma demande.
Des regrets peut-être après ce passage à la JSK ?
Non, pas de regrets du moment qu’on a pu quand même faire un bon chemin ensemble. A mon arrivé, j’ai trouvé un groupe et une équipe en difficulté. On a réussi quelque peu à surmonter les difficultés et à se rebiffer. Par la suite, on a réussi à mieux jouer même si parfois les résultats n’ont pas trop suivi. Ces derniers temps, je trouve qu’on a manqué de solidarité, voilà un peu ce que je retiens de ce parcours.
Et par rapport à ce public kabyle ?
 Je le redis, j’ai été super bien accueilli par les gens de la Kabylie et plus particulièrement ceux de Tizi Ouzou. Il y avait un public qui était vexé donc parfois c’est bonifiant et parfois c’est un peu plus dur mais une chose est sûre, j’estime que ce public aura son mot à dire pour le maintien de l’équipe cette année en Ligue 1 et le renouveau de la JSK que je souhaite le plus tôt possible.
Prêt à renouveler l’expérience en Algérie ?
Ecoutez, je suis venu pour vivre une expérience humaine et franchement je l’ai vécue, alors de ce côté-là, je n’ai aucun regret. Bon, c’est vrai que je pensais et je voulais aller au bout avec la JSK mais malheureusement ces derniers temps, il y a eu des choses qui n’accrochaient plus et à partir de là, il fallait se poser les bonnes questions et c’est ce que j’ai fait. C’est dire que je n’ai pas quitté ce grand club sur un coup de tête. J’étais en pleine réflexion et le match d’hier (NDLR : contre Saoura) m’a confirmé mes doutes.
Coach Bijotat, on repose la question autrement, êtes-vous disponible à reprendre un club en Algérie ?
(Rires) Bien sûr. Moi, je suis prêt à travailler de nouveau en Algérie du moment que c’est un pays accueillant et ses supporteurs sont des connaisseurs. Mais je dois préciser une chose importante. Je ne quitte pas la JSK parce que j’ai quelque chose ailleurs, comme je l’ai entendu dire ces derniers temps. Alors là pas du tout, même s’il y a eu quelques contacts avec deux ou trois clubs algériens dont je préfère taire les noms mais il n’a jamais été question d’approfondir pour dépasser le cadre de l’intérêt étant donné que j’étais à fond avec la JSK. C’est pour vous dire que je me suis donné à 100% mais malheureusement ça n’a pas aidé l’équipe à réaliser l’objectif convenu et à partir de là, j’assume.
Plus sincèrement coach Bijotat, le Mouloudia et l’USM Alger étaient sur vos traces, avez-vous eu un contact direct avec ces clubs-là ?
Très sincèrement, je pense que je n’ai pas évoqué ces choses-là maintenant, surtout pas aujourd’hui, soit le jour de ma séparation avec la JSK. Après, comme je viens de le dire, effectivement, il y a eu deux ou trois clubs qui m’ont sollicité où je préfère dire sonder, mais ce n’est pas pour cela que je quitte la JSK.
Un dernier mot au public de la JSK ?
Il n’y a rien à dire, les supporteurs kabyles sont fans de leur équipe. C’est vrai que parfois il y a quelques excès mais cela provient de leur amour sincère pour leur club. C’est un public passionnant qui m’a vraiment accueilli que ce soit sur ou en dehors du terrain, j’ai toujours été bien respecté et je tiens à les remercier et je veux leur lancer un message si vous permettez.
Bien sûr, allez-y.
Je leur dis que l’équipe est un peu en souffrance et en difficulté pour se maintenir et je pense que les fans kabyles peuvent être les fondamentaux et la base d’un renouveau à travers un comportement positif pour l’équipe et ils seront partie prenante du maintien, je les remercie pour leur accueil.

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